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    Un dialogue a eu lieu le 4 février 1913 entre Jules Lachelier et Emile Dürkheim dans le cadre de la société française de philosophie, à propos du fait religieux.
    Selon Dürkheim, qui reprenait les thèses pragmatistes, le phénomène le plus caractéristique de la religion est l'accroissement du potentiel vital:
    "le croyant n'est pas seulement un homme qui voit, qui sait des choses que l'incroyant ignore : c'est un homme qui peut davantage.Les fidèles peuvent se représenter inexactement le pouvoir qu'ils s'attribuent. Mais ce pouvoir, en lui même, n'est pas illusoire. C'est lui qui a permis à l'humanité de vivre"
    Selon Lachelier au contraire:
     "la question de la force n'a rien à faire dans l'état de conscience qui peut seul, selon moi, être appelé religieux, j'entends l'état que Kant a décrit dans La religion dans les limites de la simple raison : l'état d'un esprit qui se veut et se sent supérieur à toute réalité sensible, qui s'efforce librement vers un idéal de pureté et de spiritualité absolue, radicalement hétérogène à tout ce qui, en lui, vient de la nature et constitue sa nature...l'âme religieuse se cherche et se trouve hors du groupe social, loin de lui et souvent contre lui".
    Le spiritualisme mathématiste,  rationaliste et nominaliste de Brunschvicg est encore plus pur et admirable :
    " le propre de l'esprit est de s'apparaitre à lui même dans la certitude d'une lumière croissante, tandis que la vie est essentiellement menace et ambiguïté. Ce qui la définit c'est la succession fatale de la génération et de la corruption. Voilà pourquoi les religions, établies sur le plan vital, ont beau condamner le manichéisme, il demeure....à la base de leur représentation dogmatique...ce qui est constitutif de l'esprit (est) l'unité d'un progrès par l'accumulation unilinéaire de vérités toujours positives. L'alternative insoluble de l'optimisme et du pesimisme ne concernera jamais que le centre vital d'intérêt; nous pouvons être et à bon droit inquiets en ce qui nous concerne de notre rapport à l'esprit, mais non inquiets de l'esprit lui même que ne sauraient affecter les défaillances et les échecs, les repentirs et les régressions d'un individu, ou d'une race, ou d'une planète.
    Le problème est dans le passage , non d'aujourd'hui à demain, mais du présent temporel au présent éternel. Une philosophie de la conscience pure, telle que le traité de Spinoza De intelelctus emendatione , en a dégagé la méthode, n'a rien à espérer de la vie, à craindre de la mort.L'angoisse de disparaitre un jour, qui domine une métaphysique de la vie, est sur un plan; la certitude d'évidence qu'apporte avec elle l'intelligence de l'idée, est sur un autre plan"

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  • Dans le premier numéro 2006 des Cahiers de topologie :

    http://perso.wanadoo.fr/vbm-ehr/CT

    un article de Anders Kock et Gonzalo Reyes sur "Distributions and heat equations in SDG" (SDG = synthetic differential geometry).

    Cet article reprend la suite des travaux de Dubuc et alii depuis 25 ans dans la même revue , consistant à plonger la catégorie Mf de la géométrie différentielle "clasique" (insatisfaisante en particulier parce que ce n'est pas une catégorie cartésienne fermée) dans un "smooth topos" qui est construit comme topos des faisceaux sur un site constitué par les ouverts de Rn .

    On trouvera tout un tas de documents sur la SDG ainsi que sur la théorie des topos et la logique catégorique sur la page de Marie et Gonzalo Reyes :

    http://reyes-reyes.com/gonzalo/recent_work/syntheticdifferential

     

     


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