• A l'heure où j'écris, le monde est dans l'angoisse, non pas du fait du réchauffement climatique, ou de l'accroissement inéluctable du chômage de masse et de la misère, mais du résultat du match de retour entre Algérie et Egypte pour la coupe du monde de football.

    Car le premier match, samedi dernier, qui a vu la défaite de l'algérie, s'est soldé par des affrontements, des violences diverses, y compris en Egypte le jour même, y compris en Algérie où des égyptiens qui n'en pouvaient mais ont failli se faire lyncher, mais un peu partout en France :

    http://www.rebelles.info/article-scenes-d-emeutes-partout-en-france-apres-la-defaite-de-l-algerie-en-football-39433216.html

    Ainsi, ce serait là le visage hideux de l'oumma islamique transcendant les frontières, les nations  et les peuples ? si tel était le cas, et j'ai bien peur que ce ne soit le cas, alors il faudrait de toute urgence mettre au point une petite diversion, un petit chiffon rouge que l'on agiterait devant la bête (l'oumma) pour lui redonner le sens de l'unité, face à l'agression des mécréants : par exemple une nouvelle caricature de Mahomet bien sentie ?

     

    ou bien une attaque surprise de l'aviation israélienne sur Khartoum, où se joue le match de revanche ?

     Soyons justes, il n'y a pas qu'en terre d'Islam que le football (à grand spectacle) joue son rôle délétère d'abrutissement des masses, un peu comme le "panem et circenses" de la Rome décadente.

    Le 12 juillet 1998, jour de la victoire de la France "black-blanc-beur" en coupe du monde, j'assistais médusé au spectacle de deux personnes de mon entourage (deux femmes, d'un niveau socio-culturel élevé) regardant le match à la télévision : je les vis se lever en trépignant et en hurlant lors des buts tricolores (trois  selon mon souvenir)... quant à moi je ne partageais pas ce bel enthousiasme... je me levais de plus en plus souvent pour me rendre au bar portatif situé dans la pièce à côté, où je me versais de généreuses rasades de cognac, de vodka, et bientôt de je ne savais même plus quoi... qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse..

    oui cette nuit là j'ai noyé mon épouvante dans l'alcool, mais cela ne m'a pas empêché, vers minuit, d'écouter la journaliste de France Info qui manifestement n'était pas dans son état normal dire d'un ton dithyrambique : "Nous sommes champions du monde !"

    Nous ! quel est ce "nous" ?

    je le savais bien, moi : il est le "Nous" de la transe dionysiaque, qui déjà se manifestait lors des discours d'Hitler au Reichstag, ou lors des concerts de Johnny Halliday ou des Rolling Stones.... ou, bien sûr, lors des prières collectives, dirigées ou non par tel ou tel ayatollah.

    Et je savais  qu'il ne peut rien sortir de bon de tout ça...

    depuis 1998, ai je été détrompé ? je ne le crois pas ! la belle solidarité fusionnelle  black-blanc-beur a volé en éclats à de multiples occasions depuis !

     Mais y a t'il besoin d'un match de foot pour que saute aux yeux l'inanité de la "communauté" musulmane ? non, et je n'en veux pour preuve que la méfiance, et même la haine qui existent entre les divers peuples de la "oumma" : les turcs méprisent souvent les arabes et les maghrébins, qui le leur rendent bien .... mais tous se retrouvent solidaires contre les noirs (même musulmans) !

    De tels débordements sont hélas fréquents chez nous aussi, mais il semble bien que le football les encourage, voire les provoque directement...


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  • Le quartier du Champ de Mars à Paris a connu des émeutes Samedi : une société publicitaire, Rentabiliweb, avait annoncé une distribution d'argent ("des billets de 5 à 500 euros" à saisir, "comme cela se fait aux USA" ) sur son site Internet, ce qui en ces temps de crise a attiré plusieurs milliers de personnes ; devant cet afflux, la société a renoncé au dernier moment au "lâcher de billets" , ce qui a provoqué la fureur des nombreux "jeunes de banlieue sensible" qui s'étaient déplacés, n'ayant de toutes façons rien d'autre à foutre à cette heure là et dans l'espoir d'avoir "de la fraîche"...

    des passants ont été agressés et roués de coups , pour le seul motif qu'ils avaient la peau blanche...

    voir :

    http://www.fdesouche.com/articles/80220

    ainsi qu'un article de Daniel Schneidermann :

    http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=2500

    qui révèle que les instigateurs de ce lâcher d'argent sont Stéphane Boukris (qui était à l'origine du site controversé "fais mes devoirs. com" qui a heureusement disparu au bout de quelques jours ) et au premier rang un ami de Jean Marie Messier, Bernard Arnault ou Bernard Henri Lévy : Jean-Baptiste Descroix-Vernier.

    Ce nouvel épisode, venant après la décision de rémunérer les élèves de certains établissements pour qu'ils fassent l'effort d'assister aux cours (sic) , montre que la "France d'après" ressemble de plus en plus à un vaste hopital psychiatrique à ciel ouvert .

    Mais s'agit il seulement de la France ? certainement pas, c'est à l'échelon du monde que l'on assiste (avec épouvante) à la disparition de ce qu'Orwell nommait la "common decency", à savoir ce respect de certaines règles de comportement (faire son travail correctement, ne pas faire trop de bruit pour ne pas gêner les autres, ne pas étaler sa vie privée et notamment sexuelle, etc...) sans lequel la vie en commun devient impossible. Ce diagnostic a conduit Orwell et huxley  à prédire l'avènement d'un monde totalitaire, dans les romans "1984" et "Brave new world" ("Le meilleur des mondes") : une prévision qui se réalise aujourd'hui, sous couleurs de "démocratie" (seulement formelle)

    Finkielkraut avait organisé une de ses émissions "Répliques" sur ce sujet, à propos notamment du livre d'un sociologue dont je ne me souviens plus du nom ; mais il est cité quelque part dans  un livre récent prodigieux de Dany Robert-Dufour : "La cité perverse : libéralisme et pornographie" , qui met à nu les mécanismes expliquant la dernière crise mondiale , qui n'est pas seulement économique, loin s'en faut, et la met en perspective avec toute l'évolution occidentale depuis plus de mille ans.

    Notre société devient de plus en plus obscène et pornographique, au sens propre comme au sens figuré. Les deux "épisodes" de "lâcher d'argent" cités plus haut en sont un exemple flagrant et particulièrement révélateur, surtout en ce qu'ils constituent une parodie de l'une des valeurs chrétiennes les plus admirables : la charité.

    Seulement cet Occident pornographique et pervers n'a plus rien de chrétien, et l'on peut même dire qu'il s'achemine de plus en plus rapidement vers un travestissement et une inversion satanique des valeurs chrétiennes.

    Et Dany Robert-Dufour n'hésite pas à remonter à Saint augustin, l'un des fondateurs de l'Occident, et à la "Cité de Dieu", pour montrer la "cohérence" profonde du chemin par lequel nous nous enfonçons de plus en plus dans l'Abîme.

    Le monde actuel est selon lui une incarnation de plus en plus évidente de la "cité du diable" que Saint Augustin opposait à la cité de Dieu , dans la même mesure où l'amour de Dieu s'oppose radicalement à l'amour de soi même et l'intérêt personnel qui tend de plus en plus à devenir l'unique principe régissant nos sociétés.

    j'en dirai plus sur ce livre très important de Dany Robert-Dufour plus tard...


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  • "Thalès étant tombé dans un puits tandis que, occupé d'astronomie, il regardait en l'air, une petite servante de Thrace, toute mignonne et pleine de bonne humeur, se mit, dit-on, à le railler de mettre tant d'ardeur à savoir ce qui est au ciel, alors qu'il ne s'apercevait pas de ce qu'il avait devant lui et à ses pieds. Or, à l'égard de ceux qui passent leur vie à philosopher, le même trait de raillerie est assez bien à sa place" (Platon, Théétète 174a)

    "peut être la servante de Thrace avait-elle confondu la théorie des étoiles avec le culte de celles-ci, et avait à ce niveau tenu ses propres dieux pour les plus forts" (Hans Blumenberg)

    "la sagesse du philosophe qui s'est retiré du monde pour vivre dans l'imitation de Dieu a, comme contre-partie inévitable, la maladresse et la gaucherie qui le mettent hors d'état de s'appliquer aux affaires de la vie pratique, qui font de lui, comme jadis de Thalès, la risée d'une servante thrace (Théétète, 174a). Est il légitime de se résigner à cette séparation de la vertu philosophique et de la réalité sociale, qui s'est traduite, dans l'histoire d'Athènes, par des évènements tels que la condamnation de Socrate ? n'est ce point manquer à l'intérêt de l'humanité que de l'abandonner aux opinions absurdes et aux passions désordonnées de la multitude ? et la misanthropie n'est elle point, en définitive, un péché contre l'esprit au même titre que la misologie ? (Phédon, 89b)"  (Léon Brunschvicg)

    Quelques mots à propos de l'anecdote immémoriale de Thalès et de la servante thrace, qui forme le thème du titre de ce blog (qui s'appelait auparavant, pompeusement : "Dieu des philosophes et des savants")....ce blog qui prend la suite des blogs "Mathesis universalis", "Principia toposophica", etc...qui ont tous lamentablement échoué..

    Le grand philosophe-mathématicien-physicien-astronome  Thalès de Milet , l'un des premiers grands philosophes présocratiques, à l'origine du théorème de Thalès , le premier à avoir prédit une éclipse de soleil, ou à avoir expliqué la couleur de la Lune par le reflet de la lumière solaire, celui qui a élaboré la théorie selon laquelle le monde dérive d'un élément unique, l'eau ("tout est eau"), se promenait un jour, le regard fixé comme à l'habitude sur le ciel et les étoiles (Kant distinguait deux merveilles : le ciel étoilé au dessus de nos têtes et la loi morale dans l'intimité de notre coeur).

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Thal%C3%A8s_de_Milet

    Comme il gardait les yeux fixés vers le ciel, il ne pouvait voir en même temps le chemin où se dirigeaient ses pas....et ce qui devait arriver arriva : il tomba dans un puits profond (est ce là le puits de la vérité ? je ne sais..).

    Survint alors une servante thrace (pour le secourir ? je veux le croire) qui éclata de rire en disant quelque chose comme : "Ah ces sages ! tous les mêmes ! il veut sonder les mystères de l'Univers et il n'est même pas capable de faire trois pas sans se casser la figure ! eh pépé, tu ferais mieux de regarder devant toi et de te soucier des autres , au lieu de te perdre dans tes théories fumeuses !"

    Telle est l'une des formes de l'anecdote, qui en a revêtu au cours des siècles de nombreuses différentes.

    Le philosophe Hans Blumenberg a écrit un livre philosophique et passionnant à propos de cette anecdote : "Le rire de la servante de Thrace" (Ed de l'Arche).

    Voici quelques liens à propos de (ou mentionnant) ce livre :

    http://www.alapage.com/-/Fiche/Livres/2851814559/le-rire-de-la-servante-de-thrace-hans-blumenberg.htm?id=169811231336179&donnee_appel=GOOGL

    http://www.cairn.info/revue-multitudes-2007-3-page-177.htm 

    (article in extenso de Charles Wolfe : "Le rire matérialiste")

    http://www.vox-poetica.org/sflgc/biblio/gely.html

    http://www.univ-paris-diderot.fr/DocumentsFCK/clam/File/Verite_fond_puits.pdf 

    (page 12 sur l'anecdote)

    http://editionsdelabibliotheque.bpi.fr/resources/titles/84240100829810/extras/philobis.pdf 

    (page 21, où J P Faye parle de l'anecdote comme de la première histoire philosophique, signalant le début de la pensée coïncidant avec une erreur)

    et l'on en trouve de nombreuses autres avec Google. Je ne vais pas commenter ces liens, ce n'est pas mon propos, je veux juste m'expliquer sommairement sur mes pensée à propos de cette fable qui m'obsède depuis toujours...

    Thalès personnifie la philosophie comme recherche de la vérité (du Dieu des philosophes) par le biais de la science et donc de la rupture avec le sens commun dans la connaissance du second genre  (la science est née en Grèce). La servante personnifie le sens commun, l'opinion, la connaissance du premier genre de Spinoza.

    Je ne vais donc évidemment pas me joindre au rire de la servante, bien que j'apprécie le plaisir de rire . Mais qu'il me soit permis de dire que je n'ai aucun mépris pour la servante, bien au contraire...

    le second lien que j'ai cité plus haut ("Le rire matérialiste") cite Spinoza :

    "Si ce célèbre Ancien qui riait de tout vivait de notre temps, il mourrait de rire, sans doute. Pour ma part, ces troubles ne m'incitent ni au rire, ni, non plus, aux larmes ; ils m'engagent plutôt à philosopher et à mieux observer ce qu'est la nature humaine. Car je n'estime pas avoir le droit de me moquer de la nature, et bien moins encore de m'en plaindre, quand je pense que les hommes, comme les autres êtres, ne sont qu'une partie de la nature..."
     
    Spinoza, lettre XXX, à Oldenbourg
     
    Il y a quand même un paradoxe, sinon un mystère, dans cette histoire : c'est que la servante thrace symbolise la superstition commune, plus habituée à craindre (les dieux, les esprits, les astres) qu'à rire....c'est plutôt le philosophe qui rit des superstitions du vulgaire ...
     
    mais la citation de Spinoza est là pour nous garder, et nous éviter de tomber dans l'aporie comme dans un puits. Le seul sens possible de cette petite histoire doit être de nous convier à philosopher, c'est à dire à quitter l'Egypte du sens commun et de la superstition du vulgaire...et l'on ne peut philosopher , en évitant les perplexités du gouffre (du puits sans fonds) et de la désorientation que si la philosophie science de l'UN, de l'Absolu, est UNE, malgrès et même en raison de ses divergences et "différences".
    Or voici comment le livre de Blumenberg est résumé dans l'un des liens que j'ai cités plus haut :
     
    «Il arrive ainsi à saisir l'exceptionnel succès de l'anecdote comme forme de la conscience que la philosophie a d'elle-même : "En fait, on ne peut rire des philosophes que si on se considère soi-même comme leur faisant exception. Et dans cette discipline chacun se considère apparemment comme l'exception de tous les autres." »
     
    On ne peut donc rire des philosophes (si l'on est un "traitre", c'est à dire quelqu'un qui a en apparence quitté le sol natal et tribal du sens commun pour de mauvaises raisons, liées à l'orgueil et au mépris des autres) que si l'on commet le péché contre l'esprit et contre la philosophie : tenter de détruire l'unité de la philosophie en se considérant comme un novateur génial, qui va enfin fonder la "vraie philosophie".
     
    Mais la vraie philosophie, elle est déjà là, et depuis toujours ! c'est à dire qu'elle est depuis toujours "en train de se faire" ! c'est celle des présocratiques, Xénophane en particulier, de Socrate, Platon, Descartes, Spinoza, Fichte, Brunschvicg...
     
    Et Brunschvicg ne cesse de nous mettre en garde contre le danger d'être imbu de soi même et de son individualité, de sa spécificité. Si nous voulons réellement philosopher, alors nous devons absolument renoncer aux fanfares médiatiques ou à leurs succédanés !
     
    mais c'est aussi un autre article de Brunschvicg, "Spiritualisme et sens commun", qui nous  invite à philosopher, et qui nous réconcilie aussi avec la servante thrace et avec nos semblables, nous mettant en garde contre ce qui serait "antiphilosophique" par excellence : le mépris des autres, qui n'est jamais que le signe de la crainte des autres, et une attitude vaniteuse...et donc vaine.
    Cet article est paru dans la Revue de métaphysique et de morale (fondée par Brunschvicg et Xavier Léon en 1893) de 1897, A5, pages 531 à 545, voici le lien sur Gallica :
     
     
    je l'ai recopié in extenso sur Scribd pour un accès plus facile :
     
    cet article admirable mérite un commentaire plus long (qui de toutes façons n'arrivera pas à sa hauteur, quasiment infinie), je me bornerai aujourd'hui à préciser ceci :
    si nous voulons éviter le péché par excellence, qui jamais ne sera pardonné, contre l'esprit et la philosophie, qui est de matérialiser l'esprit en l'assimilant à une "chose", à un objet, nous devons reconnaitre que l'esprit ne peut être que parcours (infini), passage, processus, acheminement de l'âme vers Dieu, "progrès de la conscience dans l'histoire"...
    or, pour qu'il y ait acheminement réel, il faut bien partir de quelque part, du sol natal, et le quitter.
    Il faut donc bien que le sens commun existe pour que l'on puisse le dépasser. Et celui ci est ainsi réhabilité à jamais. Comme le rire de la servante thrace est beau !
    sinon l'esprit serait....sur le mode d'une "substance". C'est là le péché, le "puits" d'où l'on ne remonte pas. Et nous n'y tomberons pas. Pas aujourd'hui tout au moins. Et demain est un autre jour....
    Je terminerai sur cette explicitation par Badiou (au début de "l'Etre et l'évènement") du Parménide de Platon , qui pourrait d'ailleurs résumer toute la philosophie de Brunschvicg, c'est à dire toute la philosophie :
     
    "L'UN n'est pas"
    Différentes formes de l'anecdote.

    Ayant retrouvé depuis peu mon vieil exemplaire du livre de Blumenberg : "Le rire de la servante de Thrace", je ne peux résister à l'envie de livrer ici un florilège de quelques citations de ce livre qui de toutes façons est digne d'une étude et d'une analyse beaucoup plus approfondies.

    L'histoire apparaît pour la première fois, semble t'il, dans une fable d'Esope (où il n'est pas encore fait mention de Thalès ni d'une servante de Thrace, mais d'un "passant" attiré par les gémissements de l'astronome (astrologos) tombé dans un puits, et qui le réprimande dans un discours moralisateur; fable accompagnée de cet epimythion :

    "on pourrait adresser cette fable (logos) à ceux qui se vantent d'accomplir des prodiges, sans pouvoir s'acquitter des tâches les plus communes"

    C'est Socrate qui dans le Théétète applique cette histoire à Thalès de Milet et "invente" (??) une servante de Thrace :

    "Thalès étant tombé dans un puits tandis que, occupé d'astronomie, il regardait en l'air, une petite servante de Thrace, toute mignonne et pleine de bonne humeur, se mit, dit-on, à le railler de mettre tant d'ardeur à savoir ce qui est au ciel, alors qu'il ne s'apercevait pas de ce qu'il avait devant lui et à ses pieds"

    et comme l'exige le genre de la fable auquel il se réfère, il ajoute aussi tôt cette "morale de l'histoire" :

    "Or, à l'égard de ceux qui passent leur vie à philosopher, le même trait de raillerie est assez bien à sa place"

    Et Blumenberg de signaler que dans le contexte platonicien, le point de référence de cette histoire n'est pas thalès mais Socrate lui même !

    Il analyse les variations de cette histoire au cours des siècles, qui sont très nombreuses, mais restent soumises à un invariant interprétatif : le rire de la servante reste le signe d'une incompréhension de la vie quotidienne et du "sens commun" face à l'étrangeté de la théorie.

    Mais il reste une ambiguïté difficile à clarifier : cette tension oppose t'elle le sens commun à la science, ou bien à la philosophie  ?

    difficulté cruciale pour nous, qui pensons que la philosophie a pour mission de "ramener à l'unité" les héros de la pensée pure que sont les mathématiciens (ou les savants) qui ne se contentent pas d'une "unification facile et à la portée du premier venu" (celle, en somme, du bon bourgeois ou paysan qui a SA femme, SA maison et SON dieu, qu'il croit universel) mais poussent à l'extrême incandescence le mouvement (commun à nous tous) du "se perdre dans le multiple" (puisqu'il est "plus moral de se perdre soi même que de se conserver" d'après la version dûe à Thomas Mann de la "servante de Thrace", à savoir Clawdia Chauchat dans "La montagne magique") jusqu'à .... jusqu'à .. traverser la mer et aborder aux rives du Néant?

    beaucoup plus loin, beaucoup plus : jusqu'à élaborer une théorie de la multiplité pure !

     la philosophie consiste à purifier les conceptions communes de Dieu à l'oeuvre dans les différents cultes religieux, y compris monothéistes, que le savant accaparé par ses difficiles et harassants labeurs "dans le champ du multiple"  n'a pas la possibilité de "redresser" en "donnant un sens plus pur aux mots de la tribu".

     "Le rire de la servante de Thrace", le livre de Blumenberg, en tout cas son interprétation "religieuse" dit en fait l'essence même de  ce vers quoi pointent ces simples mots :  "Dieu des philosophes et des savants" :

    "peut être la servante de Thrace avait-elle confondu la théorie des étoiles avec le culte de celles-ci, et avait à ce niveau tenu ses propres dieux pour les plus forts"

    ce sont les mots de Blumenberg page 160...et il est encore plus clair au premier chapitre, page 15 :

    "ce que l'astronome devait voir pour assurer la pérennité de sa science nous pouvons le découvrir ; ce qu'il a vraiment vu pour être captivé par sa theoria, nous ne le savons pas..pour la servante de Thrace qui voit le Milésien marcher dans la nuit dans une posture particulièrement inadaptée, l'hypothèse la plus vraisemblable est qu'il était à ce moment en train d'honorer ses dieux. Alors il est légitime qu'il trébuche car ses dieux n'étaient pas les bons...pour elle il n'y avait pas de dieux de son pays dans la direction où Thalès dirige son regard, vers le ciel étoilé. Ils étaient là où le Grec devait ensuite tomber.C'est pourquoi il lui fut permis de ressentir une joie maligne"

     Notre hypothèse (ou plutôt notre "axiome") est qu'il ne s'agit pas ici d'un "combat entre dieux" mais de l'entrée en scène dans l'Histoire du "Dieu des philosophes et des savants" : c'est "cela" (qui n'est pas un "vu", un spectacle) qui a "captivé" l'astronome-mathématicien-philosophe, et que ne peut absolument pas comprendre la servante thrace (ou qui que ce soit : dans d'autres versions c'est un homme égyptien !); le Dieu des philosophes et des savants ne s'oppose pas aux "dieux" en tant que "plus fort", ou "plus vrai", ou "véritable" (ce qui est le cas du "Dieu" du monothéisme par rapport aux dieux décrétés faux du paganisme). Le gouffre qui sépare les "deux mondes" (grec-moderne, ancien-oriental) est celle entre la recherche rationelle et les cultes collectifs...

    D'ailleurs plus loin dans le livre, se référant à l'interprétation dans l'hégélianisme d'Eduard Gans de l'histoire comme symbolisant l'apparition du monde grec, c'est à dire occidental, comme monde de la théorie, de la science et de la philosophie, comme monde où l'universel prend sens donc (à l'inverse de ce que dit Badiou qui voit la fondation de l'universalisme chez Saint Paul):

    "la servante de Thrace n'est certes pas une orientale mais elle vient de la zone de contact entre Europe et Orient et doit représenter l'instant, fixé par l'anecdote, de la séparation des mondes"

    Et il précise que l'oriental n'est pas (encore) déchiré, scindé en deux (esprit/nature)....aussi la première philosophie ne peut elle être qu'une philosophie de la nature

    Or, s'il est vrai que nous vivons actuellement la fin de l'Occident (comme le répètent avec complaisance les gazettes, nous parlerons quant à nous plutôt d'assomption de l' Europe, avec Abellio), cette petite fable s'avère d'une importance cruciale ! et c'est bien notre opinion....

    Heidegger a quant à lui exhumé la "petite histoire du Théétète de Platon" dans un cours de 1935-36 sur la question de la chose (publié en 1962). Et il y poursuit ce que Nietzsche avait commencé : faire jouer science et philosophie l'une contre l'autre. La science est rabattue sur le Gestell, l'arraisonnement du monde dans le dispositif technico-commercial et son hybris sans limite ni frein. La philosophie est "ce qui s'avère sans utilité " dans le monde du nihilisme et de l'arriasonnement, et qui doit donc provoquer le rire : la chute du philosophe est devenue le critère dde ce qu'il se trouve sur la bonne voie. Heidegger dit ceci :

    «C'est pourquoi nous devons définir la question : "qu'est ce qu'une chose ?" comme étant de celles qui provoquent le rire des servantes »

    Alors bien sûr, nous autres, petites taupes, petits êtres souterrains, Hans Castrop au petit pied fourchu, nous ne sommes pas dignes de dénouer le lacet de ces géants de l'Esprit que sont Heidegger et Nietzsche.

    aussi nous pardonnera t'on sans doute de nous réfugier, pour élever une timide protestation (qui n'a rien à voir avec les protestations moralisatrices suite aux révélations de Farias), sous le parapluie de cet autre géant qu'est Husserl : le philosophe (c'est à dire, pour Husserl, le phénoménologue) ne méprise aucunement les servantes, pas plus d'ailleurs que les prostituées, c'est bien la moindre des choses si comme nous le croyons le Christ (et non pas Jésus-christ, ce dieu païen qui n'est autre que Dionysos qui a finalement réussi à monter sur l'Olympe pour s'y installer à la droite de Zeus-Allah)  est l'Idéal du philosophe, le "Summus philosophus" (Spinoza):

    "il ne peut leur dire que ce dont elles devraient dire à leur tour qu'elles l'avaient vu , mais n'avaient pas pu le dire"

    et quelques lignes plus loin, à propos de la phrase de Heidegger :

    "du point de vue phénoménologique du rapport entre monde de la vie et essentialité, ceci devient une phrase d'une arrogance incroyable"

    Certes ! mais nous devons ajouter que nous apprécions l'arrogance, quand elle est véritable (ce qui exclut les petits gnômes de ce qui se donne actuellement pour pensée).

    Husserl est certes ici l'un de nos inspirateurs, mais nous préfèrerons, pour finir, nous référer encore une fois à Brunschvicg, qui évoque aussi la "petite histoire" dans le "Progrès de la conscience dans la philosophie occidentale", à propos du lancinant problème de la "chute du platonisme dans la mythologie" qui a pour notre époque des conséquences gravissimes :

    "la sagesse du philosophe qui s'est retiré du monde pour vivre dans l'imitation de Dieu a, comme contre-partie inévitable, la maladresse et la gaucherie qui le mettent hors d'état de s'appliquer aux affaires de la vie pratique, qui font de lui, comme jadis de Thalès, la risée d'une servante thrace (Théétète, 174a). Est il légitime de se résigner à cette séparation de la vertu philosophique et de la réalité sociale, qui s'est traduite, dans l'histoire d'Athènes, par des évènements tels que la condamnation de Socrate ? n'est ce point manquer à l'intérêt de l'humanité que de l'abandonner aux opinions absurdes et aux passions désordonnées de la multitude ? et la misanthropie n'est elle point, en définitive, un péché contre l'esprit au même titre que la misologie ? (Phédon, 89b)"

    et Brunschvicg, qui n'a jamais peur de regarder le soleil, ou plutôt l'abîme, en face, de préciser un peu plus loin :

    "s'il est décevant d'attendre que la justice procède spontanément de la sagesse, et s'il est pourtant interdit de désespérer du salut de l'humanité, il faudra, bon gré mal gré, consentir à se placer en dehors du centre lumineux de l'intelligence, et se résigner à escompter les moyens de fortune grâce auxquels peut être on verra converger vers l'hégémonie de la sagesse les conditions de la réalité physique et sociale"

    ou, en d'autres termes, ceux du Zarathoustra de Nietzsche : il faut que le philosophe accepte de descendre du sommet lumineux de l'unité, de décliner , par amour de l'humanité !

    admirez le "peut être" ! il prend tout son sens pour nous, pauvres ombres du 21 ème siècle, qui savons ce qu'il en est advenu de tous les "moyens de fortune" : communisme, capitalisme, démocratie, ou théocraties....

    et nous autres, nous qui ne pouvons pas décliner puisque nous ne sommes pas encore montés ?

    Eh bien, si du moins nous ne nous tuons pas, ce qui semble t'il s'avère être vrai (pour aujourd'hui, et donc aussi pour demain si comme je le crois l'orientation spirituelle sincère dure un peu plus longtemps qu'une gueule de bois, ou que "plaisir d'amour") : il nous faut faire l'effort (gigantesque) de travailler en vue de rejoindre le "centre lumineux de l'intelligence" , pour, peut être , plus tard, descendre, décliner, et escompter d'autres moyens de fortune....

    plus simplement encore : il nous faut préférer les leçons de mathématiques aux parties de bridge ou aux leçons de tennis (allusion à ce que raconte Raymond Aron de la terrible mort dans le désespoir de son frère, ancien champion d'avant guerre : "il avait préféré les leçons de tennis à celles de mathématiques")

     


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  • C'est pour moi un sujet de consternation, de voir Finkielkraut (pour lequel je ressens une véritable admiration) dérailler complètement face à Yves Michaud sur France Inter hier , à propos bien sûr de l'affaire Mitterand-Polanski :

    http://www.dailymotion.com/user/franceinter/video/xar0rp_alain-finkielkraut-france-inter_news

    http://www.dailymotion.com/video/xar1cl_alain-finkielkraut-et-yves-michaud_news

    Ce dérapage fait l'objet de commentaires désastreux ici :

    http://www.fdesouche.com/articles/71643

    mais qu'est ce qui lui a pris ?  je m'inquiète aussi beaucoup à la vue de ces tics nerveux qui l'assaillent toutes les cinq secondes ! cet homme est visiblement malade, dérangé même !

    que BHL se couvre de ridicule à propos de cette affaire, en défendant l'indéfendable Polanski, soit : il est dans son rôle de bouffon pseudo-philosophe pour barmen alcooliques de Saint Germain des prés !

    mais Finky ! Finky ! cet homme d'un courage exceptionnel, d'une culture et d'une intelligence elles aussi hors normes, et dont l'amour pour la philosophie ne saurait être mis en doute....

    bien sûr, tout ce qu'il dit n'est pas faux, loin de là, et il n'est pas question de rejoindre la meute des imprécateurs qui feraient mieux de regarder la poutre qui est dans leur oeil .... soit !

    mais franchement : n'y avait il pas d'autres sujets plus urgents ? et surtout fallait il, pour s'opposer comme il le fait à la meute "démocratique", prendre la défense, de manière d'ailleurs complètement "émotive", "compassionnelle", irrationnelle et donc anti-philosophique, d'un homme qui a commis un viol sur une adolescente ? même si les faits se passaient il y a 30 ans ?

    et ce qui est grave, c'est qu'il alimente le discours des idiots qui l'accusent de "défendre l'élite", voir de se montrer solidaire avec son "ethnie" !!!!

    Yves Michaud, bien plus calme et argumentatif, lui administre une véritable correction, et montre qu'il ne sait même pas de quoi il parle (il ignorait que Polanski, né à Paris, a toujours eu la nationalité française).... 

    on pourrait presque dire, à propos de Finky, ce que disait Brunschvicg à propos du philosophe "retiré du monde pour se consacrer à l'assimilation à Dieu dans la clarté de l'esprit" :

    " Mais voici, au-dessous du plan idéaliste, une question qui, tout étrangère qu’elle est à la pure philosophie, va s’imposer au patriotisme de Platon, pour infléchir la courbe de sa carrière et de sa pensée. La sagesse du philosophe qui s’est retiré du monde pour vivre dans l’imitation de Dieu a, comme contre-partie inévitable, la maladresse et la gaucherie qui le mettent hors d’état de s’appliquer aux affaires de la vie pratique, qui font de lui, comme jadis de Thalès, la risée d’une servante thrace. (Théétète, 174 a.) Est-il légitime de se résigner à cette séparation de la vertu philosophique et de la réalité sociale, qui s’est traduite, dans l’histoire d’Athènes, par des événements tels que la condamnation de Socrate ? N’est-ce point manquer à l’intérêt de l’humanité que de l’abandonner aux opinions absurdes et aux passions désordonnées de la multitude ? et la misanthropie n’est-elle point, en définitive, un péché contre l’esprit, au même titre que la misologie ? (Phédon, 89 b.)"

    sauf que : je vois bien qui est ici la servante thrace, mais je ne vois pas que l'on puisse reconnaitre Finky en Thalès !

    Au fond, n'est ce pas là le problème principal, philosophique, de Finkielkraut ? le fait qu'il ait pour Maître en philosophie : Lévinas plus que Thalès ? qu'il accorde la priorité au judaïsme en philosophie par rapport au rationalisme grec, alors que c'est évidemment l'inverse qu'il faut faire, comme Brunschvicg, lui aussi d'origine juive, mais qui a choisi la philosophie, la philosophie grecque, et la science, dans l' unité "insécable" de la philosophie et de la mathématique ?

    plutôt que de rester dans l'entredeux où ce pauvre Finky se perd.....


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  • http://www.fdesouche.com/articles/68121

    « Les Occidentaux, ça n’a pas de réalité. Personnellement, je ne souhaite pas être un occidental. Chacun est libre de faire ce qu’il veut. Moi, ça ne m’intéresse pas. Je veux pas être un blanc catholique. Je veux pas être avec Sarkozy. Donc je préfère être un noir athée. »

    Jean-Luc Mélenchon – 30 Aout 2008 – Université d’été du PS – La Rochelle

    La réponse, en avance de 80 ans, de Léon Brunschvicg :

    «L'homme occidental, l'homme suivant Socrate et suivant Descartes, dont l'Occident n'a jamais produit, d'ailleurs, que de bien rares exemplaires, est celui qui enveloppe l'humanité dans son idéal de réflexion intellectuelle et d'unité morale. Rien de plus souhaitable pour lui que la connaissance de l'Orient, avec la diversité presqu'infinie de ses époques et de ses civilisations.

    Le premier résultat de cette connaissance consistera sans doute à méditer les jugements de l'Orient sur l'anarchie et l'hypocrisie de notre civilisation, à prendre une conscience humiliante mais salutaire, de la distance qui dans notre vie publique comme dans notre conduite privée, sépare nos principes et nos actes.

    Et, en même temps, l'Occident comprendra mieux sa propre histoire: la Grèce a conçu la spéculation désintéressée et la raison politique en contraste avec la tradition orientale des mythes et des cérémonies.

    Mais le miracle grec a duré le temps d'un éclair. Lorsqu'Alexandre fut proclamé fils de Dieu par les orientaux, on peut dire que le Moyen Age était fait.

    Le scepticisme de Pyrrhon comme le mysticisme de Plotin ne s'explique pas sans un souffle venu de l'Inde. Les "valeurs méditérranéennes", celles qui ont dominé tour à tour à Jérusalem, à Byzance, à Rome et à Cordoue, sont d'origine et de caractère asiatique......

    quant à l'avenir de l'Occident, il n'est pas ici en cause : une influence préméditée n'a jamais eu de résultats durables, et prédire est probablement le contraire de comprendre.

    Toute réflexion inquiète de l'Européen sur l'Europe trahit un mauvais état de santé intellectuelle, l'empêche de faire sa tâche, de travailler à bien penser, suivant la raison occidentale, qui est la raison tout court, de faire surgir, ainsi que l'ont voulu Platon et Spinoza, de la science vraie la pureté du sentiment religieux en  chassant les imaginations matérialistes  qui sont ce que l'Occident a toujours reçu de l'Orient»

    Mélenchon a sans doute pris  "une conscience humiliante mais salutaire, de la distance qui dans notre vie publique comme dans notre conduite privée, sépare nos principes et nos actes". Mais il en a refusé, justement, l'aspect salutaire, en voyant sans doute que "l'Occident n'a jamais produit, d'ailleurs, que de bien rares exemplaires" de cet "homme occidental" qui "enveloppe l'humanité dans son idéal de réflexion intellectuelle et d'unité morale."

    Mélenchon est un paresseux et un pleutre : devant la hauteur de l'idéal proposé, il y a 80 ans, par Léon Brunschvicg, idéal qui au fond se confond avec celui du "christianisme des philosophes", il préfère démissionner, se cacher la tête sous le sable, se réfugier dans la folie douce qui consiste à dire :

    "Je veux pas être un blanc catholique. Je veux pas être avec Sarkozy. Donc je préfère être un noir athée."

    Personne de sensé et de fier ne veut "être avec Sarkozy" ! mais il y a de multiples manières de s'opposer à Sarkozy et au sarkozysme, qui est en gros une sorte de "surréalisme adapté par Monsieur Jourdain".

    Et surtout Sarkozy ne doit pas devenir un prétexte pour refuser d'être ce que l'on est, pour abdiquer toute fierté...

    Je suis par exemple d'accord avec le  petit dictateur iranien pour dire que les français méritent mieux que le président actuel: cela ne fait pas de moi un supporter du régime des ayatollahs !

    Les Noirs, les vrais, ne vont pas vous porter aux nues, Monsieur Mélenchon : ils ont un terme pour les blancs sans fierté dans votre genre, ils les appellent "wiggers", et ce n'est pas vraiment laudatif....et si un jour l'Occident est plus islamique que catholique, vous verrez bien si l'on vous laissera être athée à votre guise !

    d'ailleurs ne seriez vous pas un peu raciste et islamophobe sur les bords, Monsieur Mélenchon ? car vous refusez, implicitement, d'être un arabe musulman ! présentez immédiatement vos excuses à la oumma islamique, Monsieur Mélenchon: votre collègue raciste Hortefeux a bien été partager un dîner de rupture de jeûne, lui !

    Mais peut être Jean-Luc Mélenchon était il "complètement noir" le soir où il a prononcé ces propos d'arrière sallede banquet de vignerons...dans ce cas il devrait aller voir le film qui vient de sortir : "Le dernier pour la route" !


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