• JE SUIS LE MESSIE annoncé par les Ecritures Saintes

    Pas de panique ! le titre ci dessus est une provocation à vocation humoristique, destinée à attirer de nouveaux lecteurs.

    Je signalerai tout de même que du temps où je fréquentais les librairies spécialisées dans "l'ésotérisme" (je les fréquente toujours d'ailleurs, car les médecins recommandent de se payer une bonne crise de fou rire de temps en temps), il existait un livre titré "Je suis le Messie attendu", par un auteur au nom hindou (qui devait donc être tout sauf hindou), et qui faisait un tabac. Ce genre de propos pris au premier degré (ce qu'il ne faut pas faire ici, je le répète) mobilise donc toujours les foules succombant à la fièvre acheteuse. Je rappellerai aussi que le "Maschiakh" du judaïsme n'est quand même pas une notion aussi vulgaire et ridicule , ce ne peut en aucun cas être un individu. Le dernier personnage haut en couleur (mon prédecesseur en quelque sorte) ayant voulu incarner ce rôle a été Shabbataï Tsevi, dit le "Messie apostat de Smyrne" : apostat parce que sommé en 1666  par le sultan turc de prouver ses pouvoirs (en demeurant indemne sous une pluie de flèches tirée par les archers du Sultan) ou de se convertir à l'Islam, il a choisi la conversion, mais il s'est trouvé auprès de lui un "intello", cad un kabbaliste, Nathan de Gaza, pour expliquer que cette conversion n'en était pas vraiment une, que le "Messie" avait choisi de s'abaisser ainsi et de passer pour un imbécile parce qu'il était vraiment le Messie et pour ainsi "sauver les étincelles" (expression kabbalistique voulant dire en gros : ramener les âmes tombées d'Israel vers leur vraie demeure) etc..quand on a mis le pied à l'hopital des frappadingues, il n'y a plus de limites, autant le savoir et en tirer parti pas vrai ? en tout cas les "Shabbataistes" , dont des descendants, appelés les "dunmeh" , existent encore en Turquie et pratiquent des choses aussi sympathiques que le communisme sexuel, ne sont jamais devenus de vrais musulmans, pas plus que les Marranes portugais  n'étaient de bons chrétiens.

    Mais revenons aux choses sérieuses : ce que je veux dire avec ce titre accrocheur, c'est que je considère que la "preuve" que j'ai donnée de l'existence de DIEU considéré comme RAISON ABSOLUE (dont la Raison humaine à l'oeuvre par exemple dans l'arithmétique n'est en aucun cas séparée) est quelque chose d'important, compte tenu du fait que comme je l'ai déjà signalé ailleurs, le MAL RADICAL doit à mon avis exister en ce 21 ème siècle sous la forme d' une alliance entre l'Islamisme le plus violent et les résidus du communisme ainsi que des mouvements d'extrême droite, d'une alliance "rouge-vert-brun" donc,  dont les légions "Waffen SS" musulmanes bosniaques dans les années 40, ou bien les sympathies du mouvement "altermondialiste" pour un Tariq Ramadan, sont des préfigurations encore très lointaines et pouvant sembler peu inquétantes.

    Dans cette perspective, il s'agit, utilisant la terminologie d'un autre mathématicien-philosophe à la réputation sulfureuse, Hoené WRONSKI (1778-1853), créateur du mouvement philosophico-religieux appelé  "MESSIANISME" justement , de "fonder péremptoirement la Vérité sur la Terre et d'accomplir ainsi la religion en PHILOSOPHIE ABSOLUE" : l'accomplir en dissipant toute nostalgie envers l'ancien Dieu des religions, Créateur du ciel et de la Terre, et en démontrant rigoureusement qu'il ne peut y avoir qu'un seul Absolu , la Raison , qui est non seulement la Raison humaine baptisée par Descartes dans les "Regulae" et les "Meditationes" , mais encore la RAISON universelle et absolue. Et comme il ne peut y avoir qu'un seul ABSOLU (ou DIEU), l'existence fondée péremptoirement (par démonstration irréfutable) de ce DIEU prouve aussi que le DIEU des religions n'est qu'une vaine et ridicule superstition.

    Cette preuve que j'ai présentée, et qui est je le répète irréfutable car réalisant l'identité de l'Essence de de l'Existence que les métaphysiciens appellent "Dieu", n'est rien de nouveau. Elle est essentiellement une répétition et une extension du cogito cartésien , ce qu'il est aisé de montrer brièvement : ouvrons par exemple la seconde "méditation métaphysique", Descartes pratique une sorte d'exercice spirituel du "doute hyperbolique", allant jusqu'à imaginer l'hypothèse extrême du "Malin génie", un dieu trompeur qui le confondrait et lui ferait prendre pour des vérités (mathématiques ou autres) ce que n'est qu'erreur et confusion. Mais c'est ici qu'intervient le retournement qui permet à Descartes d'accéder à une (première) vérité absolument apodictique : "si je puis être trompé, encroe faut il que je pense, et donc que je sois". Mais je partage ici l'avis de Husserl dans les "Méditations cartésiennes" : Descartes n'a pas exploité avec assez d'audace sa formidable découverte, un peu comme Christophe Colomb qui n'était pas conscient au début d'avoir découvert un "nouveau monde", il a manqué l'orientation transcendantale selon les termes husserliens. Je préfère pour ma part éviter de parler de l'Ego transcendantal, et croiser au large du continent phénoménologique, dont certaines brumes mystico-philosophiques (signalées par Janicaud dans "Le tournant théologique de la phénoménologie française") me semblent peu engageantes.

    Qui'est ce donc que Descartes a manqué (ou pas suffisamment éclairci), et qui est complété ici  ? c'est qu'il n'y a aucune raison de s'arrêter à la subjectivité individuelle. Si "je puis être trompé", il faut certes que je pense et que je sois réellement, mais il faut encore et surtout que je pense selon le vrai et le faux, donc que je pense rationnellement. Car n'oublions pas (comme le montre les réponses qu'il fait aux objections) que Descartes inclut dans la "pensée" des choses fort diverses comme sensations, sentiments, pulsions... non, ici c'est la pensée pouvant être vraie ou fausse, donc le jugement, qui est prouvé comme existant de manière indubitable, et il n'y a aucune raison pour limiter la validité de cette existence à la sphère individuelle : la "vérité" est d'emblée intersubjective et universelle , et le nouveau domaine d'existence découvert, celui de la Raison, ou de la "conscience intellectuelle" de Brunschvicg, dépasse (et contient) tout ce qui est d'ordre individuel. Je suis ici aussi (une fois n'est pas coutume) de l'avis de Sartre (dans la "Transcendance de l'Ego") : le "moi" est un objet du monde, comme les autres objets mondains (tables, maisons, outils,...) manipulés, c'est à dire conçus par la Raison (cad Dieu).

    Nous avons donc ici une première "Vérité" absolue qui , bien plus que "Je pense, je suis", peut se dire : "La Raison est, Dieu est, c'est à dire pense en mon esprit comme en celui de tout être se vouant à la Raison".

    La Raison est ici fondée péremptoirement et "forcée" en quelque sorte à exister, ce qui peut se dire aussi "Dieu prend naissance" (mais pas dans une étable !). Pourquoi ? parce que l'Essence devient ici existence ! il s'agit en somme d'un argument ontologique, mais échappant aux critiques qui ont été légitimement adressées à ce type d'argument pas Kant et Frege notamment. "Cent thalers" réels et "cent thalers imaginaires" sont la même notion, l'existence n'est pas une propriété qui s'ajoute aux autres propriétés ou caractéritiques définissant une essence. Ou encore : l'existence n'est pas une propriété de l'objet, mais du concept définissant l'objet. "Les tables existent" veut dire  "le concept de table est tel qu'il en existe au moins un exemple".

    Mais soit l'essence de Dieu comme Raison, comme pensée rationnelle : alors pour la penser, pour examiner si elle existe ou non, il faut...penser rationnellement. Il faut donc que la Raison opère pour vérifier si l'essence (nominale, proposée à titre de projet scientifique)  de la Raison conduit à une existence réelle. La pensée doit exister (comme opération) pour penser la pensée.  L'essence coïncide donc ici , selon une évidence apodictique,  avec l'existence. Ou encore, pour le dire autrement, à la manière de Lequier : la recherche (par le débat rationnel) d'une première vérité absolue conduit immédiatement (sans médiation par une inférence ou dérivation) à une première vérité : c'est à dire que "je cherche une vérité" (ou encore : "nous cherchons, nous la communauté des hommes qui de par un choix libre nous vouons à la Raison et refusons le dogme, l'autorité et la violence, une vérité").

    Ce n'est rien d'autre à mon avis que le SENS absolu (rationnel)du la maxime évangélique : "Cherchez et vous trouverez". Le futur n'est ici plus de mise. Celui qui cherche trouve immédiatement la vérité qui est : "qu'il cherche", et qui contient aussi bien d'autres choses, notamment que pour chercher, il doit reconnaitre la validité de la raison, la possibilité de penser selon le vrai et le faux, la possibilité de juger infailliblement (sans lisières dirait Hegel) si l'on pense le vrai ou le faux, etc..etc.. : bref tous les attributs de Dieu, c'est à dire de la RAISON.

    On trouve aussi dans cette preuve l'identité de l'Etre et du Savoir réclamée par Schelling ou Wronski pour faire naitre l'Absolu, l'Inconditionné.. Ou, en termes hégéliens : "La raison prend ici conscience d'être toute réalité". Mais je préfère à toutes ces formulations celles de Brunschvicg, qui est pour moi l'indépassable Sage qui a habité parmi nous:

    Le Dieu de la sagesse qui renvoie à l'enfance, celui des contes de nourrices, cède la place au Dieu entièrement spirituel qui est la source de la Vérité , et donc de l'Amour spirituel entre les hommes.

    Les hommes et aussi les femmes, bien entendu !

    J'appelle ce Dieu : RAISON. Il est bien Créateur, mais créateur des "vérités éternelles", comme le souligne Descartes avec sa théorie bien connue. Quant au monde, arrêtons de nous en soucier : le monde ne vaut pas une seule vérité ! Ce DIEU, qui est le seul DIEU, n'est pas l'objet d'une croyance mais d'un SAVOIR absolu.

    Tous les faux dieux des idolâtres qui se dénomment "croyants" doivent maintenant être confondus et détruits par la lumière rationnelle de ce DIEU-RAISON fondé ici péremptoirement. Ainsi seulement, l'apparition d'un MAL RADICAL , auprès duquel le nazisme du 20 ème siècle ou le stalinisme feraient figure d'aimables romans à l'eau de rose, sera évitée.

     


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