• Le cave se rebiffe

    http://www.michelaudiard.com/dialogues/dialoguesLecave.htm

    Désireux de se lancer dans la fabrication de fausse monnaie, Eric Masson, un petit truand, Charles Lepicard, (joué par Bernard Blier)un ancien tenancier de maison close, et Lucas Malvoisin, un homme d'affaires véreux, font appel au talent de graveur de Robert Mideau, dont la femme, Solange, est la maîtresse d'Eric. Mais la petite bande comprend très rapidement qu'elle ne peut faire l'économie d'un homme d'expérience' et contacte bientôt pour superviser l'opération Ferdinand Maréchal, dit le Dab',(joué par Jean Gabin) un caïd rangé des voitures, qui s'est établi éleveur de chevaux à Caracas. D'abord réticent, celui-ci finit par accepter et retrouve Paris après quinze années d'absence. Filé par deux policiers, il les sème à l'hippodrome de Vincennes et se rend chez Lepicard, à qui il expose ses exigences...

     voir aussi, pour plus de dialogues :

    http://fr.wikiquote.org/wiki/Le_Cave_se_rebiffe

    Ah les films français des années 60 et les dialogues de Michel Audiard !  "Les tontons flingueurs", "Un singe en hiver", "Le cave se rebiffe" (1961)...

    Le Gabin de ces années là a une vertu quasiment "stupéfiante" : tout se débine et part en quenouilles déjà à cette époque, surtout à cette époque (sans qu'on en ait pris conscience sur le coup) mais Gabin , le Gabin des années 60, est là solide comme un roc, un menhir (alors que celui des années 30 apparaissait beaucoup plus fragile, ténébreux) : la France sera toujours la France, et elle aura toujours l'accent, le fameux accent parigot de Gabin...

    on se fera un festin des quelques dialogues dans le site ci dessus..."Le cave",c'est Maurice Biraud, engagé sans le savoir (au début) dans une entreprise de fausse monnaie montée par trois escrocs minables dont la "flèche" est un tenancier de maison close qui n'a plus de "travail" depuis l'interdiction de celles ci (Bernard Blier).

    Mais la bande va devoir faire appel au "Dabe", Gabin, le grand expert, retiré des affaires...et il va prendre sous son aile "le cave" , et ils vont tous les deux berner les trois autres qui voulaient les berner...tel est pris qui croyait prendre... l'éternel ressort du comique...parmi les trois minables, qui sont étymologiquement des "beaufs" (ces sombres personnages qui veulent toujours êtres plus "malins" et exploiter les autres pour leur profit personnel), c'est la petite frappe, Eric Masson (joué admirablement par Frank villard) qui retient l'attention ... (à droite sur la photo jointe...le moustachu) ;

    dialogues à son propos :

    "Parce que j'aime autant vous dire que pour moi, Monsieur Eric, avec ses costumes tissés en Ecosse à Roubaix, ses boutons de manchette en simili et ses pompes à l'italienne fabriquées à Grenoble, eh ben, c'est rien qu'un demi-sel. Et là, je parle juste question présentation, parce que si je voulais me lancer dans la psychanalyse, j'ajouterais que c'est le roi des cons... Et encore, les rois, ils arrivent à l'heure...Parce que j'en ai connu, moi, mon cher Maître, des Rois... Et pis pas des p'tits... Des Hanovre... Des Hohenzollern... Rien qu'du micheton garanti croisade... Mais vous m'voyez-là, maintenant, mais moi, j'ai pas toujours tenu un clandé !... Vous avez pas connu la Rue du Chabanais... Soixante chambres !... Et y z'ont filé tout ça aux P'tites Soeurs des Pauvres !... Quand j'y pense, tiens... Alors, c'est pour vous dire que votre ami Éric, ses grands airs, y peut s'les cloquer dans l'baba !...
    B.Blier"

    et, lorsque Gabin affranchit son ancienne complice Françoise Rosay (ils parlent du bel Eric donc, qui dans le film porte la fine moustache):

    "- J't'enverrai un gonze dans la semaine. Un beau brun avec des petites bacchantes. Grand. L'air con
    - Ca court les rues les grand cons.
    - Oui mais celui là, c'est un gabarit exceptionnel! Si la connerie se mesurait, il servirait de mètre étalon! Y serait à Sèvres!"

    le tout avec les intonations gouailleuses et l'accent inimitables de Gabin

    et lorsque le beau moustachu vient, l'air avantageux,  comme annoncé, chez Françoise Rosay prendre livraison du papier pour la fausse monnaie :

    lui : tiens vous m'avez vite reconnu dites donc !

    elle : oui, on m'a fait de vous un portrait parlé ! je ne pouvais pas me tromper !

    plus tard il lui propose le double de la somme pour du papier supplémentaire (c'est là l'arnaque minable qu'ils ont montée à l'insu de Gabin pensent ils) et Françoise Rosay, hautaine  :

    "je n'ai pas l'habitude de traiter avec les commissionnaires !"

    et lorsqu'il part elle lui donne un billet, l'air méprisant  : "tiens môme ! pour tes cigarettes !"

    le film est prophétique, à sa manière (comme "Un singe en hiver" d'ailleurs) : le funeste destin de la France a suivi son cours mortel (engagé dès 1914 et même avant), Gabin est mort et n'a pas été remplacé,  les beaufs et les grands cons ont proliféré, les mètres - étalons ont remplacé les maîtres étalons (c'est à dire les "french lovers").

    Si bien qu'on en a pléthore aujourd'hui , de mètres-étalons...  petits cons, grands cons,  ou gros cons, avec ou sans moustache...tiens, vous voulez avec ? j'ai !

    http://www.rebelles.info/article-35461783.html

    vous voulez sans ? y a son copain Clavier... mais là motus et bouche cousue : c'est quand même l'ami du "chef de la France" , ou plutôt le "chef de la bande qui gouverne actuellement la France"! c'est donc le lieu pour un autre dialogue tiré du "Cave se rebiffe" :

    Le Dabe : Écoute-moi bien, mon petit Robert ! Le bon Dieu t'a donné une main exceptionnelle. Il aurait pu te créer honnête, il t'a même épargné ça ! Alors tu ne penses pas que tu devrais laisser certains avantages aux déshérités ? Aux caves, à ceux qui en ont vraiment besoin ?
    Robert Mideau : Besoin de quoi ?
    Le Dabe : De faire des heures supplémentaires !

     mais il m'en faut quand même un "sans bacchantes" ! j'ai !

     et ministre en plus ! et pas n'importe quel ministre ! voilà quelques jours il invite sans rire les policiers (qui sont sous ses ordres, et dont je me suis laissé dire qu'il s'agit d'un service public) et les "jeunes" (qui eux n'en sont pas un, à moins de considérer que le trafic de cannabis est un service  public) à faire "un pas pour se rapprocher les uns des autres" !

    mon Dieu comme c'est émouvant ! ah ! si tous les gars du monde voulaient bien se tenir la main et se faire des bisous (sans penser à mal bien sûr !) au lieu de s'envoyer des projectiles ou des flashballs ! 

      il est pas beau celui là ? ah zut c'est aussi un ami du chef ! bon, tant pis, je prends le risque !

    par contre je ne voudrais pas passer pour un misandre ! il m'en faut donc UNE...et qui soit de préférence de l'autre camp, car ce blog est apolitique..

    pas difficile à trouver: l'ancienne candidate aux élections présidentielles, dévote de la cruchitude, qui avait trouvé comme slogan, pour appeler à voter pour elle :

    "La France présidente !"

    si je ne suis pas encore complètement gâteux, il me semble que dire "Votez pour moi ! la France présidente !" revient à suggérer que l'on s'identifie à la France non ?

    eh ben dis donc ! celle là aussi elle vaut son pesant d'or ! un mètre-étalon (ou une maitresse-et-talons ?) en platine pur !

    si elle avait été élue, c'est nos amis américains du site :

     http://www.fuckfrance.com

    qui auraient trouvé cela....un peu dur à avaler!

     mais je n'oserais pas mettre en doute les capacités de ce grand peuple à "assurer" en toutes circonstances...


  • Commentaires

    1
    Jeudi 3 Septembre 2009 à 10:35
    j'adore
    ...
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