• Occident, globalisation , âge tendre et gueule de bois

    Ce qui s'est passé hier à Los Angeles à l'occasion des funérailles de Michael Jackson  est grotesque, terrifiant et proprement satanique.

    Mais cette formule doit être immédiatement amendée, car bien sûr, cela ne se limite pas à Los Angeles, et cela date de bien plus longtemps que d'hier, ou même d'avant-hier... par medias interposés, c'est le monde entier qui a assisté, médusé ou complice, à cette "cérémonie" des funérailles de Michael Jackson.

    Nous assistons en direct à la création d'une pseudo-religion de l'unité, c'est à dire d'une contre-façon satanique de la véritable unité, dont j'ai souvent dit, ici ou ailleurs, qu'elle était l'horizon définitif de la religion véritable, c'est à dire de la religion philosophique, et que rien ne peut être envisagé au delà de cette unité (de l'humanité et de tout être raisonnable, si du moins il y en a en dehors de l'humanité ou en elle).

     Cette unité n'est rien d'autre que la Raison, ou encore le Dieu des philosophes et des Savants. Mais en aucun cas elle ne peut être conçue en termes (mathématiquement) ensemblistes, comme l' ensemble des êtres définis comme humains, un ensemble fini ayant comme sous-ensembles les divers peuples de la Terre avec leurs différentes religions et cultures.

    Car un ensemble appelle une transcendance pour fonder son unification comme ensemble, et donc une telle unité ne serait pas l'unité dont nous parlons, et exigerait un "Dieu" transcendant pour la fonder : et nous n'en aurions donc pas fini avec les (fausses) religions, ni donc avec les guerres de religions...et donc cette unité volerait immédiatement en éclat.

    L'unité doit être pensée en termes d'unification, de dynamisme, de processus , de "progrès de la conscience", de travail indéfini (ne pouvant avoir de terme assignable dans le temps de l'Histoire) et Infini (car cette unité n'est autre que Dieu, c'est à  dire l'Infini, qui est tout autre chose que l'indéfini).

    J'ai souvent attaqué les thèses de René Guénon, mais je partage, et même je dépasse ses affirmations sur la nature de l'Occident actuel...

    selon Guénon, l'Occident, qui débute en Europe avec Philippe Le Bel et le procès des Templiers, est une anomalie de l'histoire, destinée a connaître d'ici peu (vers 2030 selon les estimations de Gaston Georgel) une fin tragique dans laquelle il risque d'entraîner toute l'humanité; cette anomalie (et c'est là à mon avis une contradiction dans le système de Guénon, mais ce n'est pas ici le lieu pour de tels débats) se situe cependant en phase avec la tendance et la nature essentielle de l'Histoire, qui consiste en une dégradation et un éloignement accélérés du Principe, ou encore, pour parler comme Cioran, en une "chute dans le Temps".

    Selon les vues exprimées sur ce blog et les autres de "Mathesis universalis", l'Occident actuel est une dégénérescence de l'Occident véritable, qui est celui de l'émergence de la science moderne au 16ème-17ème siècle européen.

    Toute la tragédie du nihilisme contemporain, qui ne date pas d'hier, ni même de 1914, provient de la séparation , intervenue au 18 ème siècle après la mort des derniers grands philosophes : Leibniz et Malebranche (en 1715), entre philosophie et science... une séparation qui est devenue depuis un gouffre abyssal, semblant  impossible à compler ou franchir...

    L'Occident véritable ne doit pas être conçu en termes géographiques, temporels ou "historiaux", ni ethniques. Il est, et lui seul, proprement "éternel", puisque lui seul envisage l'éternité en termes intelelctuels, et non pas imaginaires : je fais là allusion au projet d' intelligibilité globale de l'univers, qui fonde la science, dont Einstein assurait qu'il n'est autre que Dieu,  et qui est lisible par exemple dans l'Ethique de Spinoza, livre  fondateur de l'Occident.

    Par contre l'Occident actuel, caricature satanique du véritable Occident, est bel et bien de nature géographique : selon les visées de la globalisation, il doit recouvrir la Terre entière. De nature temporelle : il a à voir avec les Lumières (partielles, et donc fausses) du 18 ème siècle européen.

    Et aussi ethnique : car parler de l'unité de toutes les races et de tous les peuples dans l'amour (paroles, paroles paroles dirait Dalida....words, words, words dirait Hamlet, ou plutôt Shakespeare) c'est encore distinguer des races, peuples, ethnies... et l' on sait qu'avec l'idéologie de la "diversité", cette distinction, cette "différence" (qui n'en est pas une car tous se confondent dans la culte planétaire de l'argent et de la réussite individuelle) deviennent une obsession...

    Tout ce "prêt à penser" (et surtout à larmoyer) ténébreux part des USA, qui constitue l'exemple même de ce que l'on pourrait appeler une société (et une humanité) inférieure, dont tout l'horizon de valeurs peut se résumer en : "prends l'oseille et tire toi" , ou bien, pour parler comme un "rappeur" célèbre : "get rich or die tryin'".

    Mais nous aurions tort de nous placer vis à vis de ce courant dans une position de supériorité et de "juge", car nous ne valons guère mieux : honte à ces français que l'on a vus "perdre connaissance" (pas pour plus de quelques minutes j'espère, pour que les équipes de psychologues les prenne au plus vite "en charge", et tout ça aux frais de la sécu bien sûr)) ou "fondre en larmes" hier soir sur les Champs Elysées...

    En attendant, il nous reste, à nous autres les derniers insoumis, épris de liberté, à nous répéter les formules lapidaires de Nietzsche : devant Dieu tous les hommes sont égaux...oui mais ce dieu est mort, et nous refusons d'être égaux devant la populace.


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