• se gargariser de schnaps

    sub et supra-atomique

    puis

    laisser ses sandales

    au cratère comme Empédocle

    - et descendre,

    ne pas parler de retour

    ne pas penser mi-figue mi-raisin

    déblayer les taupinières

    quand les nains veulent se grandir,

    se mettre à table avec soi-même

    indivisible

    et pouvoir faire aussi cadeau de la victoire

    http://www.psychanalyse-paris.com/Un-coup-de-des-jamais-n-abolira-le.html

    Tout se passe, par raccourci, en hypothèse ; on évite le récit.

    Minuit sonne, en soi disparu et pour soi pur, le minuit où doivent être jetés les dés

    aussi loin qu'un endroit
    fusionne avec au delà

    le château de la pureté : Rien

    UNE CONSTELLATION
    froide d'oubli et de désuétude

    Terre Gaste

    les anciens âges

    Grand Dieu où est le Navire ?

    Pensée Toute  hors d'anciens calculs 

    j'ai toujours vécu mon âme fixée sur l'horloge

    UN COUP DE DÉS  : QUE JAMAIS SOIT TOUJOURS l'Abîme  C'ÉTAIT
    LE NOMBRE 

    L' INFORME UN CHIFFRE STABLE MASSIF

    qui ? égrène les secondes coeur d'aube

    le Soleil brillait haut dans le ciel et ce jardin
    sous une inclinaison  émet
    la sienne
    par
    avance retombée trop tard d'un mal à dresser le vol
    et couvrant les jaillissements
    coupant au ras les bonds


    Avril est le plus cruel des mois

     

    très à l'intérieur résume
    l'ombre enfouie dans la profondeur par cette voile alternative
    jusqu'adapter
    à l'envergure
    sa béante profondeur en tant que la coque
    d'un bâtiment
    penché de l'un ou l'autre bord

     http://www.direz.org/site/uploads/Mallarme/Coupde.pdf

    LE MAÎTRE  le pauvre personnage

    il ferme le livre-monde, souffle la bougie de ses ancêtres

    blanchi
    étale
    furieux

    l'ombre finie et nulle des mots : j'étais l'heure


    où la manoeuvre avec l'âge oubliée
    surgi
    inférant
    jadis il empoignait la barre
    de cette conflagration
    à ses pieds

    plane désespérément
    d'aile

    constellée d'ossements

    puis la mer roula comme il y a cinq mille ans
    de l'horizon unanime
    que se
    prépare
    s'agite et mêle
    au poing qui l'étreindrait
    comme on menace
    un destin et les vents
    l'unique Nombre autre qui ne peut pas
    être ( UN ? )
    Esprit
    pour le jeter
    dans la tempête
    en reployer la division et passer fier
    hésite
    cadavre par le bras                                                     d'un ébat
                                         la mer par l'aieul 
    écarté du secret qu'il détient
    plutôt
    que de jouer
    en maniaque chenu
    la partie
    au nom des flots
    un
    envahit le chef
    coule en barbe soumise
    naufrage cela
    direct de l'homme
    la femme vaine dit :sans nef
    n'importe

     puérile
    caressée et polie et rendue et lavée

     

    Certainement subsiste une présence de Minuit

    mais morte-vive Aleph

    ancestralement à n'ouvrir pas la main

    cadavre par le bras
    crispée
    par delà l'inutile tête
    legs en la disparition
    à quelqu'un
    ambigu
    l'ultérieur démon immémorial
    ayant
    de contrées nulles
    induit              le coït             d'un mal à dresser le vol

    le vieillard vers cette conjonction suprême

    avec la probabilité  nulle

    http://www.direz.org/site/uploads/Mallarme/IGITUR.pdf

    alors je vis l'arbre au loin dans l'Abîme et je sautai, puis je m'éveillai : fécondé
    celui
    son ombre
    assouplie par la vague et soustraite
    aux durs os perdus entre les ais

    d'un ébat
    la mer par l'aieul tentant ou l'aieul contre la mer
    une chance oiseuse
    Fiançailles sépulcrales
    dont
    le voile d'illusion rejailli leur hantise
    ainsi que le fantôme d'un geste
    chancellera
    s'affalera
    folie
    N'ABOLIRA

     le gouvernail répondit gaiment à la sollicitation du pilote

    de l'onde insue

    COMME SI
    Une insinuation
    simple
    au silence
    enroulée avec ironie
    ou
    le mystère
    précipité
    hurlé

    couché, après avoir bu la goutte de néant qui manque à la mer
    dans quelque proche
    tourbillon d'hilarité et d'horreur
    voltige
    autour du gouffre
    sans de joncher
    ni fuir
    et en berce le vierge indice et le vivace aujourd'hui


    plume solitaire éperdue  issu stellaire
    sauf
    que la rencontre ou l'effleure une toque de minuit
    et immobilise
    au velours chiffonné par un esclaffement sombre
    cette blancheur rigide
    dérisoire
    en opposition au ciel

    Datta. Dayadhvam. Damyata.

    Shanti shanti shanti

    l'Arbre sec n'accorde aucun refuge 

    sur les cendres des astres
    trop
    pour ne pas marquer
    exigûment
    quiconque
    prince amer de l'écueil
    s'en coiffe comme de l'héroique
    irrésistible mais contenu
    par sa petite raison virile
    en foudre

     sous les astres était couché l'aïeul

    soucieux
    expiatoire et pubère
    muet
    rire
    que
    SI
    La lucide et seigneuriale aigrette
    de vertige
    au front invisible
    scintille
    puis ombrage
    une stature mignonne ténébreuse
    debout
    en sa torsion de sirène
    le temps
    de souffleter
    par d'impatientes squames ultimes
    bifurquées
    un roc
    faux manoir
    tout de suite
    évaporé en brumes
    qui imposa
    une borne à l'infini

     OR je dis OR à cette heure il était le minuit des mondes

    C'ÉTAIT
    LE NOMBRE 

    Mort par l'eau : Phlebas le phénicien

    Je ne trouve pas le Pendu

    EXISTÂT-IL
    autrement qu'hallucination éparse d'agonie
    COMMENÇÂT-IT ET CESSÂT-IL
    sourdant que nié et clos quand apparu
    enfin
    par quelque profusion répandue en rareté
    SE CHIFFRÂT-IL
    évidence de la somme pour peu qu'une
    ILLUMINÂT-IL
    CE SERAIT
    pire
    non
    davantage ni moins
    indifféremment mais autant

    Choit

    inférieur clapotis quelconque comme pour disperser l'acte vide
    la plume
    rythmique suspens du sinistre
    s'ensevelir
    aux écumes originelles
    naguères d'où sursauta son délire jusqu'à une cime
    flétrie
    par la neutralité identique du gouffre

     
    de la mémorable crise immémoriale
    ou se fût
    l'événement
    accompli en vue de tout résultat nul
    humain
    N'AURA EU LIEU
    une élévation ordinaire verse l'absence
    QUE LE LIEU 
    non avenu malgrès la probabilité
    abruptement qui sinon
    par son mensonge
    eût fondé
    la perdition
    dans ces parages
    du vague
    en quoi toute réalité se dissout

     Alors parla le tonnerre :

    DA DA DA

    datta dayadhvam damyata

    j'ai entendu la clef tourner dans la serrure, une seule fois

    ou deux, ou trois , ou quatre

    chacun pense à la clef, renforçant sa prison

    EXCEPTÉ
    à l'altitude
    PEUT-ÊTRE

    hors l'intérêt
    quant à lui signalé
    en général
    selon telle obliquité par telle déclivité
    de feux
    vers
    ce doit être
    le Septentrion aussi Nord

    pas tant
    qu'elle n'énumère
    sur quelque surface vacante et supérieure
    le heurt successif
    sidéralement
    d'un compte total en formation
    veillant
    doutant                      LE HASARD
    RIEN

    ensuite je brisai le miroir au fond du verre
    roulant
    brillant et méditant
    avant de s'arrêter
    à quelque point dernier qui le sacre 
    ( un) Coup de Dés

    ce sont nos pauvres mots

    tu es place Clichy, et tu attends que la pluie cesse de tomber

    le point dernier initial sépulcre
    COMME SI JAMAIS EST TOUJOURS
    QUAND BIEN MÊME LANCÉ DANS DES CIRCONSTANCES
    ÉTERNELLES
    DU FOND D'UN NAUFRAGE

    CECI N'EST PAS CECI

    Ni CELA

    Mais l'Acte s'accomplit

    la balle de plomb , elle est si précise,

    elle te frappe, elle te choisit,

    entre les deux yeux elle te frappe

    mais il arriva à l'un d'entre nous de se voir offrir

    une grande Année, voyant le peloton d'exécution qui venait de tirer

    mais tout solidifié, étrangement

    et il comprit chaque seconde de sa vie,

    ou il ne comprit pas,

    et au bout d'un an

    le reste est silence


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  • Lamartine , ça fait nunuche ? auprès de la poésie du 20 ème siècle, ou même de Rimbaud ?

    eh bien tant pis ! je le confesse, j'apprécie beaucoup Lamartine, et certains vers de la fin de cette "immense esquisse d'épopée" qu'est "La chute d'un ange" sont à mon avis d'une beauté et d'une force saisissantes.

    C'est la "révolte contre Dieu et contre la création" (bref la Gnose mise en vers) d'un ange tombé amoureux d'une mortelle qui est ici exprimée, et avec quelle puissance !

    Le texte complet est ici :

    http://fr.wikisource.org/wiki/La_Chute_d%E2%80%99un_Ange

    les vers que je vais citer sont à la fin de la "quinzième vision", juste avant l'épilogue :  http://fr.wikisource.org/wiki/La_Chute_d%E2%80%99un_Ange/Quinzi%C3%A8me_vision

    Cedar l'immortel se révolte à la vue du spectacle de son aimée, morte, et choisit la chute :

    "A l’immobilité de ce funèbre groupe
    Il reconnut la mort ! et, renversant la coupe,
    Il regarda couler sa vie avec cette eau,
    Comme un désespéré son sang sous le couteau !
    Puis, se roulant aux pieds des êtres qu’il adore,
    Et frappant de ses poings sa poitrine sonore,
    Pour courir autour d’eux bientôt se relevant,
    Tel qu’un taureau qui fait de la poussière au vent,"

    et maintenant, voici les quatre vers qui me semblent les plus beaux : chaque fois que je les lis, je frissonne à la fois d'horreur et de stupeur devant cette idée géniale, qui signe les grandes inspirations : vouloir exprimer sa révolte (impuissante, forcément) en extrayant son propre coeur sanglant de sa propre poitrine pour le "lancer contre le ciel d'airain" :

    "Il ramassait du sable en sa main indignée ;
    Et contre un ciel d’airain le lançant à poignée,
    Comme l’insulte au front que l’on veut offenser,


    Il eût voulu tenir son cœur pour le lancer !"

    ceux ci, qui suivent, sont très beaux aussi, et sont aussi très inspirants pour nous autres, qui visons la séparation complète de l'Esprit d'avec la Nature (qui est, je le rappelle, démontrée scientifiquement par Descartes et Malebranche):

    "O terre ! criait-il, ô marâtre de l’homme !
    Sois maudite à jamais dans le nom qui te nomme !
    Dans tout brin de ton sable, et tout brin de gazon
    D’où la vie et l’esprit sortent comme un poison !
    Dans la séve de mort qui sous ta peau circule,
    Dans l’onde qui t’abreuve et le feu qui te brûle,
    Dans l’air empoisonné que tu fais respirer
    A l’être, ton jouet, qui naît pour expirer !
    Dans ses os, dans sa chair, dans son sang, dans sa fibre,
    Où le sens du supplice est le seul sens qui vibre !
    Où de tout cœur humain les palpitations
    Ne sont de la douleur que les pulsations !
    Où l’homme, cet enfant d’outrageante ironie,
    Ne mesure son temps que par son agonie !
    ....Que ta fange m’oublie et ne conserve pas
    Une heure seulement la trace de mes pas !
    Que le vent, qui te touche à regret de ses ailes,
    De nos corps consumés disperse les parcelles !
    Que sur ta face, ô terre ! il ne reste de moi
    Que l’imprécation que je jette sur toi ! »

    mais ne lui répond que le rire  méprisant des Géants, qui doivent devenir les "dieux" païens :

    "Derrière un monticule il vit de près surgir
    Les fronts de cinq géants et du traître Stagyr.
    « Meurs, lui crièrent-ils, vile brute aux traits d’ange !
    Ta force nous vainquit, mais la fourbe nous venge.
    Laissons cette pâture aux chacals des déserts ;
    Sa mort nous laisse dieux, et l’homme attend nos fers ! »

    l'homme attend nos fers : qui pourrait dire que cette parole n'a aucun sens, surtout aujourd'hui, où les "dieux" du web ou du téléphone mobile, ou de Wall Street disputent à ceux du fanatisme musulman, qui sont en fait les mêmes, le destin de l'âme humaine !

    Cédar, dont les dernières forces cèdent comme une digue , s'immole au bûcher avec les cadavres de ceux qu'il a aimés :

    "Cédar, dont leur mépris fut le dernier adieu,
    A cet excès d’horreur se dressa contre Dieu.
    Tout l’univers tourna dans sa tête insensée ;
    Il n’eut plus qu’une soif, un but, une pensée :
    Anéantir son cœur et le jeter au vent.
    Comme un gladiateur blessé se relevant,
    Il cueillit sur les flancs arides des collines
    Une immense moisson de ronces et d’épines
    Autour du groupe mort où son pied les roula,
    En bûcher circulaire il les accumula ;
    Puis, prenant dans ses bras ses enfants et sa femme,
    Ces trois morts sur le cœur, il attendit la flamme."

    et, pour finir, un esprit courroucé dicte le "jugement" et annonce le douloureux destin de Cédar, symbole de l'homme, "dieu tombé des cieux"...ainsi que l'Incarnation du Médiateur-Sauveur semble t'il à la fin :

    "« Va ! descends, cria-t-il, toi qui voulus descendre !
    Mesure, esprit tombé, ta chute et ton remord !
    Dis le goût de la vie et celui de la mort !
    Tu ne remonteras au ciel qui te vit naître
    Que par les cent degrés de l’échelle de l’être,
    Et chacun en montant te brûlera le pié ;
    Et ton crime d’amour ne peut être expié.
    Qu’après que cette cendre aux quatre vents semée,
    Par le temps réunie et par Dieu ranimée,
    Pour faire à ton esprit de nouveaux vêtements
    Aura repris ton corps à tous les éléments,
    Et, prêtant à ton âme une enveloppe neuve,
    Renouvelé neuf fois ta vie et ton épreuve ;
    A moins que le pardon, justice de l’amour.
    Ne descende vivant dans ce mortel séjour ! »

    l'épilogue qui suit apparaît médiocre (quoique très beau dans la forme) après une telle grandeur dans le désespoir :

    "Et le vieillard finit en disant : « Gloire à Dieu !
    Dieu, seul commencement, seule fin, seul milieu,
    Seule explication du ciel et de la terre,
    Seule clef de l’esprit pour ouvrir tout mystère ! »

    on croirait entendre un musulman !

    mais l'Ange , dans l'excès de sa révolte, vaut mieux qu'une infinité de ces "pieux croyants" qui n'ont jamais failli et qui resten "soumis à leur Seigneur"!

    l'Ange déchu, c'est l' homme européen prométhéen et faustien ! l'homme rationaliste ! la Raison est occidentale, européenne !

    Et souvenons nous de la parabole de l'Evangile de Thomas où Jésus (pas de Christ dans cet évangile) dit à la brebis perdue puis retrouvée, en la comparant aux 99 autres qui ne se sont jamais égarées :

    "je te veux plus que les 99"

    Lamartine explique quel était son but en composant cette "épopée de l'esprit" (qui décrit les temps d'après l'expulsion d'Eden dans "Genèse")  dans "l'avertissement à la nouvelle édition":

    http://fr.wikisource.org/wiki/La_Chute_d%E2%80%99un_Ange/Avertissement_de_la_nouvelle_%C3%A9dition

    "Ce sujet, ai-je dit, c'est l'âme humaine, ce sont les phases que l'esprit humain parcourt pour accomplir ses destinées perfectibles et arriver à ses fins par les voies de la Providence et par ses épreuves sur la terre. J'avais donc à peindre dans cet épisode, qui ouvre presque le poême, l'état de dégradation et d'avilissement où l'humanité était tombée après cet état primitif, presque parfait, que toutes les traditions sacrées lui attribuent à son origine. Les angoisses d'un esprit céleste, incarné par sa faute au milieu de cette société brutale et perverse où l'idée de Dieu s'était éclipsée, et où le sensualisme le plus abject s'était substitué à toute spiritualisation et à toute adoration, voilà mon sujet dans ce fragment d'une épopée métaphysique. C'est le monde de l'athéisme. "

    Il semble que le temps décrit des cercles, des boucles : car cette société brutale, ce monde de l'athéisme, c'est le nôtre !

     

     


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  • "Dis moi, rose, d'où vient


    qu'en toi même enclose


    ta lente essence impose


    à cet espace en prose


    tous ces transports aériens?


     


    Combien de fois cet air


    prétend que ces choses le trouent


    ou, avec une moue,


    il se montre amer.


    Tandis qu'autour de ta chair,


    rose, il fait la roue" 


    (Rilke, Poèmes français)


     


    « La rose est sans pourquoi,
    elle fleurit parce qu'elle fleurit,
    elle ne se soucie pas d'elle-même,
    elle ne se demande pas si on la voit. »
    (Angelus Silesius, Livre I, 289)


     


     


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