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Par topos le 25 Novembre 2009 à 15:12
se gargariser de schnaps
sub et supra-atomique
puis
laisser ses sandales
au cratère comme Empédocle
- et descendre,
ne pas parler de retour
ne pas penser mi-figue mi-raisin
déblayer les taupinières
quand les nains veulent se grandir,
se mettre à table avec soi-même
indivisible
et pouvoir faire aussi cadeau de la victoire
http://www.psychanalyse-paris.com/Un-coup-de-des-jamais-n-abolira-le.html
Tout se passe, par raccourci, en hypothèse ; on évite le récit.
Minuit sonne, en soi disparu et pour soi pur, le minuit où doivent être jetés les dés
aussi loin qu'un endroit
fusionne avec au delàle château de la pureté : Rien
UNE CONSTELLATION
froide d'oubli et de désuétudeTerre Gaste
les anciens âges
Grand Dieu où est le Navire ?
Pensée Toute hors d'anciens calculs
j'ai toujours vécu mon âme fixée sur l'horloge
UN COUP DE DÉS : QUE JAMAIS SOIT TOUJOURS l'Abîme C'ÉTAIT
LE NOMBREL' INFORME UN CHIFFRE STABLE MASSIF
qui ? égrène les secondes coeur d'aube
le Soleil brillait haut dans le ciel et ce jardin
sous une inclinaison émet
la sienne
par
avance retombée trop tard d'un mal à dresser le vol
et couvrant les jaillissements
coupant au ras les bonds
Avril est le plus cruel des moistrès à l'intérieur résume
l'ombre enfouie dans la profondeur par cette voile alternative
jusqu'adapter
à l'envergure
sa béante profondeur en tant que la coque
d'un bâtiment
penché de l'un ou l'autre bordhttp://www.direz.org/site/uploads/Mallarme/Coupde.pdf
LE MAÎTRE le pauvre personnage
il ferme le livre-monde, souffle la bougie de ses ancêtres
blanchi
étale
furieuxl'ombre finie et nulle des mots : j'étais l'heure
où la manoeuvre avec l'âge oubliée
surgi
inférant
jadis il empoignait la barre
de cette conflagration
à ses piedsplane désespérément
d'aileconstellée d'ossements
puis la mer roula comme il y a cinq mille ans
de l'horizon unanime
que se
prépare
s'agite et mêle
au poing qui l'étreindrait
comme on menace
un destin et les vents
l'unique Nombre autre qui ne peut pas
être ( UN ? )
Esprit
pour le jeter
dans la tempête
en reployer la division et passer fier
hésite
cadavre par le bras d'un ébat
la mer par l'aieul
écarté du secret qu'il détient
plutôt
que de jouer
en maniaque chenu
la partie
au nom des flots
un
envahit le chef
coule en barbe soumise
naufrage cela
direct de l'homme
la femme vaine dit :sans nef
n'importe
oùpuérile
caressée et polie et rendue et lavéeCertainement subsiste une présence de Minuit
mais morte-vive Aleph
ancestralement à n'ouvrir pas la main
cadavre par le bras
crispée
par delà l'inutile tête
legs en la disparition
à quelqu'un
ambigu
l'ultérieur démon immémorial
ayant
de contrées nulles
induit le coït d'un mal à dresser le vol
le vieillard vers cette conjonction suprêmeavec la probabilité nulle
http://www.direz.org/site/uploads/Mallarme/IGITUR.pdf
alors je vis l'arbre au loin dans l'Abîme et je sautai, puis je m'éveillai : fécondé
celui
son ombre
assouplie par la vague et soustraite
aux durs os perdus entre les ais
né
d'un ébat
la mer par l'aieul tentant ou l'aieul contre la mer
une chance oiseuse
Fiançailles sépulcrales
dont
le voile d'illusion rejailli leur hantise
ainsi que le fantôme d'un geste
chancellera
s'affalera
folie
N'ABOLIRAle gouvernail répondit gaiment à la sollicitation du pilote
de l'onde insue
COMME SI
Une insinuation
simple
au silence
enroulée avec ironie
ou
le mystère
précipité
hurlécouché, après avoir bu la goutte de néant qui manque à la mer
dans quelque proche
tourbillon d'hilarité et d'horreur
voltige
autour du gouffre
sans de joncher
ni fuir
et en berce le vierge indice et le vivace aujourd'huiplume solitaire éperdue issu stellaire
sauf
que la rencontre ou l'effleure une toque de minuit
et immobilise
au velours chiffonné par un esclaffement sombre
cette blancheur rigide
dérisoire
en opposition au cielDatta. Dayadhvam. Damyata.
- Shanti shanti shanti
l'Arbre sec n'accorde aucun refuge
sur les cendres des astres
trop
pour ne pas marquer
exigûment
quiconque
prince amer de l'écueil
s'en coiffe comme de l'héroique
irrésistible mais contenu
par sa petite raison virile
en foudresous les astres était couché l'aïeul
soucieux
expiatoire et pubère
muet
rire
que
SI
La lucide et seigneuriale aigrette
de vertige
au front invisible
scintille
puis ombrage
une stature mignonne ténébreuse
debout
en sa torsion de sirène
le temps
de souffleter
par d'impatientes squames ultimes
bifurquées
un roc
faux manoir
tout de suite
évaporé en brumes
qui imposa
une borne à l'infiniOR je dis OR à cette heure il était le minuit des mondes
C'ÉTAIT
LE NOMBREMort par l'eau : Phlebas le phénicien
Je ne trouve pas le Pendu
EXISTÂT-IL
autrement qu'hallucination éparse d'agonie
COMMENÇÂT-IT ET CESSÂT-IL
sourdant que nié et clos quand apparu
enfin
par quelque profusion répandue en rareté
SE CHIFFRÂT-IL
évidence de la somme pour peu qu'une
ILLUMINÂT-IL
CE SERAIT
pire
non
davantage ni moins
indifféremment mais autant
Choitinférieur clapotis quelconque comme pour disperser l'acte vide
la plume
rythmique suspens du sinistre
s'ensevelir
aux écumes originelles
naguères d'où sursauta son délire jusqu'à une cime
flétrie
par la neutralité identique du gouffre
de la mémorable crise immémoriale
ou se fût
l'événement
accompli en vue de tout résultat nul
humain
N'AURA EU LIEU
une élévation ordinaire verse l'absence
QUE LE LIEU
non avenu malgrès la probabilité
abruptement qui sinon
par son mensonge
eût fondé
la perdition
dans ces parages
du vague
en quoi toute réalité se dissoutAlors parla le tonnerre :
DA DA DA
datta dayadhvam damyata
j'ai entendu la clef tourner dans la serrure, une seule fois
ou deux, ou trois , ou quatre
chacun pense à la clef, renforçant sa prison
EXCEPTÉ
à l'altitude
PEUT-ÊTRE
hors l'intérêt
quant à lui signalé
en général
selon telle obliquité par telle déclivité
de feux
vers
ce doit être
le Septentrion aussi Nord
pas tant
qu'elle n'énumère
sur quelque surface vacante et supérieure
le heurt successif
sidéralement
d'un compte total en formation
veillant
doutant LE HASARD
RIENensuite je brisai le miroir au fond du verre
roulant
brillant et méditant
avant de s'arrêter
à quelque point dernier qui le sacre
( un) Coup de Désce sont nos pauvres mots
tu es place Clichy, et tu attends que la pluie cesse de tomber
le point dernier initial sépulcre
COMME SI JAMAIS EST TOUJOURS
QUAND BIEN MÊME LANCÉ DANS DES CIRCONSTANCES
ÉTERNELLES
DU FOND D'UN NAUFRAGECECI N'EST PAS CECI
Ni CELA
Mais l'Acte s'accomplit
la balle de plomb , elle est si précise,
elle te frappe, elle te choisit,
entre les deux yeux elle te frappe
mais il arriva à l'un d'entre nous de se voir offrir
une grande Année, voyant le peloton d'exécution qui venait de tirer
mais tout solidifié, étrangement
et il comprit chaque seconde de sa vie,
ou il ne comprit pas,
et au bout d'un an
le reste est silence
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Par topos le 23 Novembre 2009 à 16:52
Lamartine , ça fait nunuche ? auprès de la poésie du 20 ème siècle, ou même de Rimbaud ?
eh bien tant pis ! je le confesse, j'apprécie beaucoup Lamartine, et certains vers de la fin de cette "immense esquisse d'épopée" qu'est "La chute d'un ange" sont à mon avis d'une beauté et d'une force saisissantes.
C'est la "révolte contre Dieu et contre la création" (bref la Gnose mise en vers) d'un ange tombé amoureux d'une mortelle qui est ici exprimée, et avec quelle puissance !
Le texte complet est ici :
http://fr.wikisource.org/wiki/La_Chute_d%E2%80%99un_Ange
les vers que je vais citer sont à la fin de la "quinzième vision", juste avant l'épilogue : http://fr.wikisource.org/wiki/La_Chute_d%E2%80%99un_Ange/Quinzi%C3%A8me_vision
Cedar l'immortel se révolte à la vue du spectacle de son aimée, morte, et choisit la chute :
"A l’immobilité de ce funèbre groupe
Il reconnut la mort ! et, renversant la coupe,
Il regarda couler sa vie avec cette eau,
Comme un désespéré son sang sous le couteau !
Puis, se roulant aux pieds des êtres qu’il adore,
Et frappant de ses poings sa poitrine sonore,
Pour courir autour d’eux bientôt se relevant,
Tel qu’un taureau qui fait de la poussière au vent,"et maintenant, voici les quatre vers qui me semblent les plus beaux : chaque fois que je les lis, je frissonne à la fois d'horreur et de stupeur devant cette idée géniale, qui signe les grandes inspirations : vouloir exprimer sa révolte (impuissante, forcément) en extrayant son propre coeur sanglant de sa propre poitrine pour le "lancer contre le ciel d'airain" :
"Il ramassait du sable en sa main indignée ;
Et contre un ciel d’airain le lançant à poignée,
Comme l’insulte au front que l’on veut offenser,
Il eût voulu tenir son cœur pour le lancer !"ceux ci, qui suivent, sont très beaux aussi, et sont aussi très inspirants pour nous autres, qui visons la séparation complète de l'Esprit d'avec la Nature (qui est, je le rappelle, démontrée scientifiquement par Descartes et Malebranche):
"O terre ! criait-il, ô marâtre de l’homme !
Sois maudite à jamais dans le nom qui te nomme !
Dans tout brin de ton sable, et tout brin de gazon
D’où la vie et l’esprit sortent comme un poison !
Dans la séve de mort qui sous ta peau circule,
Dans l’onde qui t’abreuve et le feu qui te brûle,
Dans l’air empoisonné que tu fais respirer
A l’être, ton jouet, qui naît pour expirer !
Dans ses os, dans sa chair, dans son sang, dans sa fibre,
Où le sens du supplice est le seul sens qui vibre !
Où de tout cœur humain les palpitations
Ne sont de la douleur que les pulsations !
Où l’homme, cet enfant d’outrageante ironie,
Ne mesure son temps que par son agonie !
....Que ta fange m’oublie et ne conserve pas
Une heure seulement la trace de mes pas !
Que le vent, qui te touche à regret de ses ailes,
De nos corps consumés disperse les parcelles !
Que sur ta face, ô terre ! il ne reste de moi
Que l’imprécation que je jette sur toi ! »
mais ne lui répond que le rire méprisant des Géants, qui doivent devenir les "dieux" païens :"Derrière un monticule il vit de près surgir
Les fronts de cinq géants et du traître Stagyr.
« Meurs, lui crièrent-ils, vile brute aux traits d’ange !
Ta force nous vainquit, mais la fourbe nous venge.
Laissons cette pâture aux chacals des déserts ;
Sa mort nous laisse dieux, et l’homme attend nos fers ! »l'homme attend nos fers : qui pourrait dire que cette parole n'a aucun sens, surtout aujourd'hui, où les "dieux" du web ou du téléphone mobile, ou de Wall Street disputent à ceux du fanatisme musulman, qui sont en fait les mêmes, le destin de l'âme humaine !
Cédar, dont les dernières forces cèdent comme une digue , s'immole au bûcher avec les cadavres de ceux qu'il a aimés :
"Cédar, dont leur mépris fut le dernier adieu,
A cet excès d’horreur se dressa contre Dieu.
Tout l’univers tourna dans sa tête insensée ;
Il n’eut plus qu’une soif, un but, une pensée :
Anéantir son cœur et le jeter au vent.
Comme un gladiateur blessé se relevant,
Il cueillit sur les flancs arides des collines
Une immense moisson de ronces et d’épines
Autour du groupe mort où son pied les roula,
En bûcher circulaire il les accumula ;
Puis, prenant dans ses bras ses enfants et sa femme,
Ces trois morts sur le cœur, il attendit la flamme."et, pour finir, un esprit courroucé dicte le "jugement" et annonce le douloureux destin de Cédar, symbole de l'homme, "dieu tombé des cieux"...ainsi que l'Incarnation du Médiateur-Sauveur semble t'il à la fin :
"« Va ! descends, cria-t-il, toi qui voulus descendre !
Mesure, esprit tombé, ta chute et ton remord !
Dis le goût de la vie et celui de la mort !
Tu ne remonteras au ciel qui te vit naître
Que par les cent degrés de l’échelle de l’être,
Et chacun en montant te brûlera le pié ;
Et ton crime d’amour ne peut être expié.
Qu’après que cette cendre aux quatre vents semée,
Par le temps réunie et par Dieu ranimée,
Pour faire à ton esprit de nouveaux vêtements
Aura repris ton corps à tous les éléments,
Et, prêtant à ton âme une enveloppe neuve,
Renouvelé neuf fois ta vie et ton épreuve ;
A moins que le pardon, justice de l’amour.
Ne descende vivant dans ce mortel séjour ! »
l'épilogue qui suit apparaît médiocre (quoique très beau dans la forme) après une telle grandeur dans le désespoir :"Et le vieillard finit en disant : « Gloire à Dieu !
Dieu, seul commencement, seule fin, seul milieu,
Seule explication du ciel et de la terre,
Seule clef de l’esprit pour ouvrir tout mystère ! »on croirait entendre un musulman !
mais l'Ange , dans l'excès de sa révolte, vaut mieux qu'une infinité de ces "pieux croyants" qui n'ont jamais failli et qui resten "soumis à leur Seigneur"!
l'Ange déchu, c'est l' homme européen prométhéen et faustien ! l'homme rationaliste ! la Raison est occidentale, européenne !
Et souvenons nous de la parabole de l'Evangile de Thomas où Jésus (pas de Christ dans cet évangile) dit à la brebis perdue puis retrouvée, en la comparant aux 99 autres qui ne se sont jamais égarées :
"je te veux plus que les 99"
Lamartine explique quel était son but en composant cette "épopée de l'esprit" (qui décrit les temps d'après l'expulsion d'Eden dans "Genèse") dans "l'avertissement à la nouvelle édition":
http://fr.wikisource.org/wiki/La_Chute_d%E2%80%99un_Ange/Avertissement_de_la_nouvelle_%C3%A9dition
"Ce sujet, ai-je dit, c'est l'âme humaine, ce sont les phases que l'esprit humain parcourt pour accomplir ses destinées perfectibles et arriver à ses fins par les voies de la Providence et par ses épreuves sur la terre. J'avais donc à peindre dans cet épisode, qui ouvre presque le poême, l'état de dégradation et d'avilissement où l'humanité était tombée après cet état primitif, presque parfait, que toutes les traditions sacrées lui attribuent à son origine. Les angoisses d'un esprit céleste, incarné par sa faute au milieu de cette société brutale et perverse où l'idée de Dieu s'était éclipsée, et où le sensualisme le plus abject s'était substitué à toute spiritualisation et à toute adoration, voilà mon sujet dans ce fragment d'une épopée métaphysique. C'est le monde de l'athéisme. "
Il semble que le temps décrit des cercles, des boucles : car cette société brutale, ce monde de l'athéisme, c'est le nôtre !
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Par topos le 29 Novembre 2006 à 15:21
"Dis moi, rose, d'où vient
qu'en toi même enclose
ta lente essence impose
à cet espace en prose
tous ces transports aériens?
Combien de fois cet air
prétend que ces choses le trouent
ou, avec une moue,
il se montre amer.
Tandis qu'autour de ta chair,
rose, il fait la roue"
(Rilke, Poèmes français)
« La rose est sans pourquoi,
elle fleurit parce qu'elle fleurit,
elle ne se soucie pas d'elle-même,
elle ne se demande pas si on la voit. »
(Angelus Silesius, Livre I, 289)
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