• Razzia sur la chnouf : INCORRECT !

    C'est avec plaisir que j'ai revu l'excellent film d'Henri Decoin  "Razzia sur la chnouf" sur Arte hier soir, mais je m'étonne que la censure bobo laisse encore passer de tels films à une heure de grande écoute...mais il est vrai que c'est sur Arte...

    et puis peut être le but est il de nous faire prendre conscience de l' irréversible évolution depuis la sauvagerie blanche macho des années 50 jusqu' à la post-modernité multiculturelle, multireligieuse,  multicolore, multisexes, multi-(positions) sexuelles, multi-partenaires, multi-ethnique, multi tout quoi, y compris multicons,  qui constitue notre présent (pour au moins mille ans, comme le 3 ème Reich ?)...

    car le film de Decoin, sorti en 1955, multiplie (c'est là sa conception du multi, sans doute) les transgressions du code bobo-neuneu du politiquement correct...

    d'ailleurs Jean Gabin est en quelque sorte à lui tout seul l'incarnation de ces transgressions...

    Ah Gabin ! Gabin !  pourquoi a t'il sur nous cett effet indescriptible ?

    parce que c'est en quelque sorte un dinosaure : le dernier des hommes blancs , sûr de lui même et dominateur !

    tentez d'imaginer Gabin dans un rôle d'homosexuel ? vous y arrivez ? non n'est ce pas ?

    ou bien dans un rôle d'abruti islamophile et chantre de l'émancipation féministe ou homo-bi-gay-trans  ? tout aussi impossible n'est ce pas ?

    oui ! Gabin est un dinosaure, et 1955  c' est la préhistoire !

     il parait que si le Christ revenait on l'enfermerait dans un hopital psychiatrique, mais si Gabin revenait, il finirait dans un camp de rééducation, sans doute..

    Gabin ne fait pas de culturisme comme les rappeurs actuels, mais il a une sorte d'autorité naturelle , impossible à abattre...

    Voyez, dans "Razzia sur la chnouf", la scène où il mange un morceau, servi par la jeune caissière Lisette (Magali Noël) qu'il a séduite : la façon dont il claque dans les doigts pour se faire servir un verre de vin par la jeune femme, qui a 30 ans de moins que lui, admirative, aux ordres, et entièrement soumise à ses volontés , à table comme au lit...

    la façon dont il brutalise son "revendeur" blondinet qui se révèle alors homosexuel, et que le scénario ridiculise...

    et vous avez remarqué qu'il appelle toutes les jeunes femmes qu'il rencontre : "mon petit" ?

    et la scène avec Lea, la femme toxicomane et alcoolique ? un morceau d'anthologie ! il y a à peu près tout ce qui fâche dans cette scène !

    premièrement l'amalgame visant la femme alcoolique (l'alcool c'est pour les hommes, les mâles, comme le dit aussi Sinatra dans "Some came running" de Minelli ) : elle ne "tient pas l'alcool", et sort de son rôle de femme qui doit attendre l'initiative de l'homme, et fait des propositions à Gabin, qui évidemment refuse... alors dépitée, elle va se donner aux "noirs" d'un cabaret réservé aux africains...le chapitre sur la femme blanche toxico déchue qui couche avec des noirs...

    Autre sujet qui fâche , comme par hasard, Paul Lisky, le grand patron du réseau de drogue , joué par le sublime Dalio, est juif ...

    Oui, un tel film, aujourd'hui, serait inconcevable...

    ou alors avec quelques accomodements, et là je pense au film  "The inside man", du réalisateur noir américain Spike Lee, dont Finkielkraut a dénoncé avec quelques raisons le message antisémite subliminal (le directeur de la banque est un juif, en tout cas c'est suggéré, qui a débuté sa fortune en dénonçant d'autres juifs aux nazis et en s'emparant de leurs bijoux). Le méchant , dans un scénario actuel, peut être juif, mais pour que cela passe, il faut que réalisateur comme le  héros principal du film appartiennent à une "minorité visible"...

    Eh bien moi, j'avoue que mon "démon intérieur" me porte à prendre plaisir à revoir le film de Decoin, à me voir ainsi reporté quelques instants dans la préhistoire...un peu comme d'autres regardent les dinosaures en images de synthèse sur des damnées téléfilms "docufictions" de la BBC..

    profitons en pendant que c'est encore possible : dans 10 ou 15 ans, même ce genre de petit plaisir innocent sera interdit par les chefs de "Brave new world" !

    en tout cas, figurez vous que j'ai fait un rêve étrange cette nuit (que je ne raconte ici que sous le sceau de l'anonymat, car il y a de quoi m'envoyer en prison, d'ailleurs bientôt nos docteurs folamours inventeront des détecteurs de rêves incorrects branchés directement sur le commissariat le plus proche) : je revoyais une scène ressemblant un peu à celle du film où Gabin "emballe" Magali Noël, mais le rôle de la jeune effarouchée était tenu par Carla Bruni et Gabin lui donnait du "mon petit" en lui tapotant les fesses avant de la déshabiller....

    c'est grave docteur ?


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :