• Moi qui ai dit hier, dans l'article "Politiquement incorrect", ce qu'il faut bien convenir d'appeler "des choses pas très sympathiques" sur la mentalité japonaise traditionnelle...

    moi que voilà, pauvre petite ombre (sur)vivant dans l'épouvantable tragédie glaciale et glacée de l'Europe occidentale post-moderne...

    j'avais 18 ans en cette fin de l'année 1970, quand j'ai appris à la radio cette "grande lueur qui vient de l'Est" : le suicide "traditionnel" par seppuku de Yukio Mishima et de ses compagnons, qui avaient tenté de commettre une sorte de "coup d'Etat" et avaient échoué...

    il s'est tué de manière traditionnelle en s'éventrant avec un sabre au centre "Hara" situé au dessus du bas-ventre, puis ses compagnons l'ont décapité, avant de se suicider eux mêmes.

    un coup d'Etat ni politique, ni "révolutionnaire" (d'ailleurs on voit ce que cela donne dans la Chine communiste actuelle, les pratiques "révolutionnaires" : comme le démontre Dany-Robert Dufour, l'esprit révolutionnaire est l'essence même de la bourgeoisie et du capitalisme), ni même militaire, bien qu'ils aient tenté d'en appeler au réveil de l'armée.

    Un coup d'Etat spirituel, pour tenter de défaire d'un seul coup du "sabre" qui est la parole , le funeste destin du Japon d'après guerre.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Yukio_Mishima

    je me souviens je me souviens...

    je me souviens que j'étais hanté par l'idée de la mort et du suicide, et moi non plus je ne laisserai personne dire que 15ans, 18 ans, 20 ans, ou 50 ans est le plus bel âge de la vie.

    Parce que le plus bel âge de la vie c'est 0 ans... ou alors c'est l'âge que l'on a le jour où l'on meurt.

    La vie est un anneau, un cercle qui se referme sur lui même dans l'éternité qui est un cercle infini, une ligne droite donc....cercle qui est partout et dont le centre n'est nulle part...cercle qui n'est nulle part et dont le centre est partout où quelqu'un dit "JE" en pensant au sens de ce qu'il dit...

    Moi qui me souviens et qui pleure et qui souffre, dans ce corps de souffrance, dans cette épouvantable tombe glacée qu'est la France de 2009 :

     JE SUIS

    Je me souviens que moi aussi j'étais perdu, paumé, absolument sans personne à qui parler sérieusement, dans cette France de 1970  qui se vautrait, déjà, dans le confort post-moderne du nihilisme que Mai 68 avait prétendu combattre mais qu'il n'avait en fait qu'installé pour toujours sur l'écran noir de nos nuits blanches.

    Quand j'ai appris ce qui était arrivé au Japon, je n'y ai rien compris, évidemment, et heureusement : je ne connaissais rien de ce pays, à part Hiroshima, et les prouesses technologiques de leur industrie qui commençaient alors, ou depuis quelques temps...

    Ce fut un choc, le choc extérieur et salvateur : pour la première fois j'étais choqué, frappé par quelque chose qui était irréductiblement autre..

    mais quand j'ai tenté d'en parler à mon entourage, ou à mes rares amis, ce fut la même réaction de rejet : "quoi ? tu ne vas pas perdre ton temps avec ce cinglé... il n'y a rien à comprendre, c'est un pauvre fou, d'ailleurs le Japon a évolué depuis la guerre et c'est tant mieux !"

    et, ironiquement ce fut la même réaction, bien des années plus tard, chez la seule femme japonaise que j'aie connu "de près" : quand je lui ai parlé de mon admiration pour Mishima, elle fut interloquée , stupéfaite qu'un "occidental" s'intéresse à celui qu'elle appelait "un pauvre malade"...il faut dire que cette femme avait fui son pays pour l'Europe, parce qu'elle ne supportait pas la mentalité des hommes japonais justement..

    entre temps j'avais lu "Le soleil et l'acier" et surtout "Le pavillon d'or"...

    un livre absolument admirable, mais qui se termine dans la "destruction de la Beauté" (l'incendie du Temple) : j'ai été bouleversé par l'histoire de ce jeune homme qui finalement brûle ce quil admire le plus , le Pavillon d'or...

    et c'est là que j'ai trouvé la scène la plus érotique de toute la littérature mondiale : quand le jeune homme voit, par l'entrebaillement d'un rideau, clandestinement donc, le spectacle d'une geisha, ayant récemment accouché,  qui offre le thé de manière traditionnelle à un officier japonais, puis entrouvre son kimono, et verse dans le thé quelques gouttes de lait venant de son sein ....

    et aussi, à la fin du "Soleil et l'acier", cet épisode initiatique où Mishima raconte le vol dans un avion supersonique militaire, et sa "vision" du "Grand serpent" ouroboros ceinturant la Terre, celui de la coïncidence des contraires : vie et mort, création et destruction...

    Par contre je ne suis jamais entré vraiment dans la tétralogie de "La mer de la fertilité", qui développe semble t'il les thèmes du bouddhisme, la Beauté transcendante et inaccessible sauf dans la mort...

    non, je ne "comprends" toujours pas Mishima, il est l'Autre, l'irréductible Autre que je ne peux "embrasser".

    je maintiens ce que j'ai dit hier sur le Japon...

    mais qu'il me soit permis de préciser que je n'ai jamais admis les destructions d'Hiroshima et Nagasaki, pas plus que la vassalisation d'après guerre et l'humiliation de ce peuple.... l'universalisme dont je parle n'est pas celui de la marchandisation technologique et pornographique... plutôt celui de la culture immense de Mishima, ce grand lettré qui connaissait et appréciait la littérature occidentale...

    et je me réjouis de constater que le Japon refuse toujours le métissage de masse, même si cela lui coûte très cher socialement, économiquement  et financièrement :

    http://fortune.fdesouche.com/9176-le-japon-croule-sous-une-dette-monstrueuse


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  • Généralement, quand un présentateur radio ou télé annonce un "humoriste" en le présentant comme "politiquement incorrect" je me méfie, et souvent à raison ; car comme toujours pratiquement , c'est l'inverse qui se réalise, à savoir un numéro de "très politiquement et islamiquement correct" se présentant comme "politiquement incorrect", "subversif", "choquant" envers la majorité silencieuse, etc...etc... les exemples abondent, Bigard, ou d'autres....

    par contre ceux qui sont réellement "politiquement incorrects", comme Eric Zemmour (qui n'est pas "humoriste", mais commentateur politique de haut vol), seront toujours présentés au public, généralement par celui qui mène l'émission, Laurent Ruquier dans le cas qui nous occupe, comme des "réactionnaires", attardés sexistes et racistes, , "beaufs", suppôts de la moyenne bourgeoisie "majorité silencieuse"....bref des sous-hommes à ridiculiser, en attendant un jour de les liquider...

    et cela est aisément compréhensible, dans un monde où la "subversion" est devenue la norme, la règle, et la condition nécessaire pour toucher des subventions de la part des ministères ou des fameuses "assoc"...

    pour être au "top" dans ce "meilleur des mondes" où règne la nov'langue, il faut absolument  être "subversif", c'est à dire pour l'immigration libre dans le sens "Tiers monde" vers Occident, pour la prolifération des mosquées, pour la liberté absolue de porter le voile ou la burqa, pour la "tolérance" et le "multiculturalisme", pour la "diversité", pour la "liberté sexuelle" contre les beaufs fidèles au mariage monogame...

    mais voyons si je vais arriver, moi, à être réellement "incorrect"...

    je regardais hier soir sur "Histoire" une émission à propos des horreurs qui se sont déroulées en 1937 dans la ville chinoise de Nankin occupée par l'armée japonaise (à la suite de bombardements intenses).

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Nankin

    des horreurs qui ont continué en 1938, l'occupation japonaise n'ayant pris fin qu'en 1945.

    Les soldats japonais ont systématiquement tué , souvent dans des conditions horribles, tous les chinois qu'ils rencontraient, hommes, femmes, enfants, vieillards, et les femmes subissaient en outre des viols qui se terminaient généralement par la mort accompagnée de tortures. Les soldats se servaient en lycéennes dans les rues, et les forçaient à la prostitution , cela durait ce que ça durait, jusqu'à la mort de la pauvre fille, au bout de quelques jours, après quoi il ne leur restait plus qu'à en capturer d'autres...

    De nombreuses fillettes âgées de 8 ans ou moins ont aussi été violées, à croire que ces soldats se prenaient pour Mahomet ?

    Deux de ces anciens soldats japonais, très âgés aujourd'hui, étaient interrogés : ils réalisaient l'horreur de ce qu'ils avaient fait (l'un surtout, qui avouait avoir pris plaisir à violer un nombre incalculable de fillettes chinoises de moins de 9 ans), et l'expliquaient par trois grandes sortes de raisons :

    1 . ils étaient "conditionnés" à faire cela par leur commandement militaire : les chinois étaient jugés comme un peuple inférieur, n'appartenant pas vraiment à l'humanité, les soldats considéraient donc qu'ils avaient le droit de les traiter ainsi, et c'était les ordres de leurs supérieurs; or dans la mentalité japonaise, désobéir aux ordres est un crime très grave.

    2. les soldats chinois s'étaient rendus, ce qui est considéré comme méprisable par la mentalité japonaise (plus tard, les prisonniers américains subiront le même sort, parce qu'ils se sont rendus)

    3 ils étaient complètement, s'agissant des viols de femmes ou de fillettes, "dominés par leurs pulsions" !!!

    Vous allez peut être croire que mon "article politiquement incorrect" consiste à approuver ce comportement des soldats japonais ?

    Eh bien si c'est le cas, désolé de vous décevoir : cela, ce ne serait pas "politiquement incorrect", ce serait infâme, et, ajouterais je, un signe de démence.

    Signe ironique, c'est un expatrié allemand, qui vivait sur place, et qui était nazi, John Rabbe, qui a pris la défense des pauvres chinois, et en a sauvé plusieurs centaines en les abritant dans sa maison et son jardin. Voir dans l'article suivant le paragraphe : "John Rabe, « Oscar Schindler » de Nankin" (le Japon était déjà l'allié de l'Allemagne nazie en 1937) :

    http://www.paperblog.fr/388996/article-le-viol-de-nankin/

    En 1938, il regagna l'Allemagne avec un film des atrocité, et essaya de prévenir Hitler, qu'il admirait (sans le connaître, ni d'ailleurs connaître la véritable nature du nazisme)) pour lui démontrer que les Japonais étaient des monstres, et qu'il fallait de toute urgence rompre toute alliance avec eux; comme résultat, il faut arrêté, interrogé par la Gestapo, et ne dût sa libération qu'au patron de l'usine qui l'employait, mais avec consigne de garder un silence absolu sur ce qu'il avait vu...

    Non, le discours "politiquement incorrect" que j'entends tenir ici, c'est celui ci :

    ces évènements sont absolument monstrueux, d'une horreur comparable à celle de la Shoah, ou à celle du génocide des Arméniens par la Turquie en 1915, et ils s'expliquent, tout au moins en partie, par certains éléments de la culture et de la mentalité guerrière japonaise, celle codifiée dans le Bushido, et datant de l'époque des Samourai.

    Je sais que ces lignes seront jugées scandaleuses par beaucoup, aussi vais je essayer d'éclairer un peu cet avis... je ne dis absolument pas que de tels comportement criminels découlent automatiquement de la "culture guerrière de l'honneur" propre au Japon traditionnel. D'ailleurs il y a aussi un autre élément qui vient s'y adjoindre, c'est la modernisation et l'industrialisation du Japon à l'ère Meiji (à la différence de la Chine).

    Mais il ne fait guère de doutes que la quasi totalité du peuple japonais, en ces années là, s'estimait "supérieur aux autres peuples d'Asie"  à cause justement  de cette supériorité technique et économique et scientifique assurée par ce choix de la modernisation à l'occidentale, et aussi à cause de la mentalité guerrière et du code de l'honneur traditionnels.

    Je ne sais pas s'ils croyaient à la validité de la théorie des races, qui était aussi de provenance occidentale, mais il est clair que l'on peut qualifier ce genre de conceptions de "racistes" : la grande masse des japonais pensaient qu'ils formaient une humanité supérieure de par son essence , et qu'ils avaient donc tous les droits face aux Chinois.

    Considérer come un devoir sacré l'obéissance à l'empereur, considéré comme Dieu vivant, et aux ordres des  officiers supérieurs; considérer que les soldats ennemis qui s'étaient rendus au lieu de mourir en se suicidant étaient des sous-hommes : je dis que c'est ce cocktail qui a permis, dans les conditions qui étaient celels de ces années là, l'accomplissement de ces crimes, et que ce cocktail est fondé en partie sur certains élements de la "culture", de la mentalité, de la civilisation japonaise !

    Je dis que le relativisme et le multiculturalisme post-modernes sont de nature à favoriser un jour le renouvellement de tels crimes !

    Non, il n' y a pas de races supérieures ou inférieures ! on peut sans doute, de manière statistique, définir des "races", mais je n'en vois pas très bien l'intérêt; parler de "race blanche" ou de "race noire" ou de "race sémite" ou de "race jaune" n'a aucun sens... mais on peut sans doute définir différentes races au moyen de critères comme le groupe sanguin, la dentition, la forme du squelette, etc...ainsi, parmi les "blancs" , peut on définir des "races " comme celel des "Nordiques", des "alpins", des "méditerrannéens", et sans doute d'autres, je ne suis pas un expert...

    mais à quoi cela sert il ?

    en ce qui concerne l'humanité, la culture prédomine sur la nature !

    Ce n'est pas parce que les japonais ont statistiquement tels gènes, ou telles caractéristiques biologiques qu'ils ont pu commettre ces crimes een 1937.... c'est, en partie, à cause de certains éléments de leur "culture" traditionnelle, en relation avec le Bushido!

    Il n'y a pas de races supérieures ou inférieures, mais il y a des cultures, des civilisations supérieures ou inférieures.

    Et j'affirme que la "culture" judeo-chrétienne occidentale est supérieure à la culture japonaise traditionnelle, parce qu'elle rend impossible ce genre de crimes : et si les nazisont pu commettre des crimes encore plus ignobles, c'est parce qu'ils étaient anti-chrétiens, ce qui est bien connu.

    Les seules religions respectées par les chefs et "intellectuels" nazis étaient : l'Islam pour son esprit guerrier, le paganisme germanique-scandinave, l'hindouisme (pour son idéologie des castes suéprieures) et le bouddhisme.

    TOUS les nazis convaincus tenaient le christianisme en mépris, l'accusant d'avoir corrompu et féminisé la race "aryenne" blanche.

    Seulement attention ! une dernière petite précision... j'assume totalement ce que je viens de dire, y compris si nécessaire devant les tribunaux....tout en ajoutant que les "occidentaux" actuels, y compris moi d'ailleurs, sont très éloignés de cette "culture" judeo-chrétienne , hélas !

    mais même s'ils y étaient restés fidèles : aurions nous le droit de dire que les occidentaux sont supérieurs aux autres peuples parce qu'ils ont cette culture, ces traits de comportement, et pas les autres ?

    Si nous disions cela, nous serions tout autant "racistes" (même si nous ne parlons pas de race) que les japonais qui disaient être supérieurs aux autres parce qu'ils étaient imprégnés de la culture japonaise traditionnelle!

    Ce sont les normes de comportement induites par une "culture" qui sont "supérieures" aux normes de comportement induites par d'autres  : pas les individus !

    La "culture" judeo-chrétienne n'appartient pas aux blancs, ni aux "européens" ni aux "juifs", ni aux "chrétiens" : elle est universelle, elle appartient à tous les hommes et se propose pour être adoptée par eux, sans pour cela rompre avec leurs caractéristiques ethniques particulières.

    Exemple : un japonais , vivant en 1937, n'aurait pas forcément dû se convertir aux croyances chrétiennes : la crucifixion, la résurrection, l'Evangile...par contre il aurait dû rompre avec les éléments inacceptables de la culture japonaise traditionnelle, comme par exemple cette croyance qu'un ennemi qui se rend au lieu de se suicider est forcément méprisable...et il aurait dû considérer que l'humanité est UNE, ce qui implique de croire à la vertu historique spéciale du christianisme, puisque comme le reconnait même Alain Badiou, c'est le christianisme de Saint Paul qui a fondé historiquement l'universalisme !

    Autre exemple : un musulman n'a pas à croire aux dogmes de la Résurrection ou de l'Immaculée Conception, qui sont d'ailleurs d'ordre symbolique, ou même métaphysique; par contre il doit bien reconnaître que la coutume ethnique du voile islamique est imposée aux femmes par des hommes arriérés, restés esclaves de leurs pulsions charnelles ignobles, à l'image du porc Muhammad; il doit reconnaître la supériorité du christianisme en ce qui concerne les relations hommes-femmes, qui n'encourage absolument pas la débauche et la fornication généralisées, mais place ses adeptes sur une voie d'évolution spirituelle qui leur permet de garder leur chasteté même si autour d'eux des centaines de femmes lascives et nues, toutes plus désirables les unes que les autres, les invitent à l'amour  (je reconnais que là je suis un peu idéaliste, et pas dans le sens philosophique !)

    Est ce là un propos "politiquement incorrect" ? je n'en sais rien et je m'en moque ! la seule chose qui m'importe est la vérité, et je suis convaincu de l'avoir dite ici...mais allons encore plus loin...

    Tout le monde connaît le discours tenu par Jules Ferry au 19 ème siècle, en juillet 1885, devant les députés :

    http://pagesperso-orange.fr/jacques.morel67/ccfo/crimcol/node71.html

    « La première forme de la colonisation, c'est celle qui offre un asile et du travail au surcroît de population des pays pauvres ou de ceux qui renferment une population exubérante.[...]

    Mais il y a une autre forme de colonisation, c'est celle qui s'adapte aux peuples qui ont, ou bien un excédent de capitaux, ou bien un excédent de produits.[...] Les colonies sont pour les pays riches un placement de capitaux des plus avantageux.[...] Dans la crise que traversent toutes les industries européennes, la fondation d'une colonie, c'est la création d'un débouché.[...]

    Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai! Il faut dire ouvertement qu'en effet les races supérieures ont un droit vis à vis des races inférieures [...][Remous sur plusieurs bancs à l'extrême gauche] parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont un devoir de civiliser les races inférieures.[...]

    Ces devoirs ont souvent été méconnus dans l'histoire des siècles précédents, et certainement quand les soldats et les explorateurs espagnols introduisaient l'esclavage dans l'Amérique centrale, ils n'accomplissaient pas leur devoir d'hommes de race supérieure. Mais de nos jours, je soutiens que les nations européennes s'acquittent avec largeur, grandeur et honnêteté de ce devoir supérieur de la civilisation .[...]

    A l'heure qu'il est, vous savez qu'un navire de guerre ne peut pas porter, si parfaite que soit son organisation, plus de 14 jours de charbon et qu'un navire qui n'a plus de charbon est une épave sur la surface des mers abandonné au 1er occupant. D'où la nécessité d'avoir sur les mers des rades d'approvisionnement, des abris, des postes de défense et de ravitaillement. »

    Commentaires sur ce discours :

    Le député Vernhes, radical de l'Hérault, lui répondit: « [...]De même que Napoléon III cherchait une diversion aux idées de liberté par des expéditions lointaines, de même la politique suivie par nos politiciens, qui se sont crus républicains et qui, pour nous, ne l'ont jamais été, cherchent également une diversion dans l'expansion coloniale, afin de faire oublier au peuple français qu'il a été vaincu et qu'il doit, non point prendre l'offensive, mais rester sur une défensive absolument logique, correcte et rationnelle [...] »

    Charles André Julien y voit « le premier manifeste impérialiste qui ait été porté à la tribune ».

    Ces propos sur les races supérieures et inférieures sont la définition même du racisme, ils ouvrent la voie à des actes génocidaires, surtout sortant de la bouche du père de l'école publique laïque et obligatoire..

    La réponse de Clémenceau à ces propos est ici :

    http://pagesperso-orange.fr/felina/doc/colon/ferry_clemenceau.htm

    Je dis que les propos de Clémenceau sont justes "en partie", notamment celui ci :

    «Non, il n'y a pas de droit des nations dites supérieures contre les nations inférieures. Il y a la lutte pour la vie qui est une nécessité fatale, qu'à mesure que nous nous élevons dans la civilisation nous devons contenir dans les limites de la justice et du droit. Mais n'essayons pas de revêtir la violence du nom hypocrite de civilisation. Ne parlons pas de droit, de devoir. La conquête que vous préconisez, c'est l'abus pur et simple de la force que donne la civilisation scientifique sur les civilisations rudimentaires pour s'approprier l'homme, le torturer, en extraire toute la force qui est en lui au profit du prétendu civilisateur. Ce n'est pas le droit, c'en est la négation. Parler à ce propos de civilisation, c'est joindre à la violence, l'hypocrisie. »

     mon but n'est pas forcément de réhabiliter Jules Ferry (qui n' en a d'ailleurs pas besoin)...je dis simplement cette évidence : c'est que le discours de Ferry, si l'on s'en tient à lui et à lui seulement, n'est pas un discours raciste !

    En effet, que serait un discours réellement raciste, comme celui tenu par les japonais vis à vis des chinois en 1937 ?

    ce serait de dire que les Européens de 1885 sont par essence et pour l'éternité supérieurs aux peuples qu'ils colonisent !

    Mais justement Jules Ferry ne dit pas cela, il dit le contraire de cela ! puisqu'il dit que les pays modernes ont un devoir vis à vis des colonisés : les civiliser, c'est à dire les rendre semblables à eux!

    alors bien sûr Ferry parle de "races" : mais c'était l'usage de l'époque !

    il faut lire derrière les mots employés le sens réel du discours et j'affirme que ce sens réel est le contraire du racisme de Hitler (selon lequel les peuples germaniques étaient éternellement supérieurs) ou de l'empereur japonais de l'époque !

    et quant à la première phrase du discours de Ferry :

    "La première forme de la colonisation, c'est celle qui offre un asile et du travail au surcroît de population des pays pauvres ou de ceux qui renferment une population exubérante"

    elle pourrait être tenue par un défenseur contemporain du droit des sans papiers, à condition là aussi de changer le mot "colonisation" et de le remplacer par "défense des droits de l'homme" !

    ce qui était bien l'esprit des propos de Ferry en 1885 !

    mais l'une des tares grotesques de notre époque, c'est d'ignorer le sens réel, et de s'en tenir aux mots bruts, sans faire l' effort de réfléchir à leur signification véritable !

    et c'est sur cette tare qu'est fondé ce qu'on appelle l'anti-racisme, qui est en fait l'une des formes sous lesquels le racisme traditionnel refait surface, comme "lavé" de tout soupçon, et prêt à resservir !

    Alors bien sûr, je sais que l'on me fera une dernière objection, en apparence invincible :

    "d'accord, mais il est indéfendable de prétendre qu'il y ait des cultures supérieures et des cultures inférieures ! ce qu'il faut reconnaître, c'est que toute culture comporte des éléments positifs, et d'autres qui sont inacceptables; ainsi par exemple la démocratie et les droits de l'homme sont cette partie de la culture occidentale qui doit être adoptée par tous les peuples, mais réciproquement il y a des éléments positifs  dans les autres cultures ou civilisations, par exemple dans l'Islam, qui gagneraient à être adoptés par les occidentaux... ce qui est nécessaire, c'est un dialogue et un métissage de plus en plus rapide des différentes cultures ou civilisation", qui doivent échanger leurs meilleurs éléments et laisser tomber le reste" 

     je reconnais que cette façon de parler prête beaucoup moins le flanc à la critique que le relativisme banal, selon lequelle toutes les cultures sont égales et doivent coexister...

    et pourtant je ne suis absolument pas d'accord même avec cette formulation du "multiculturalisme" !

    car par exemple : voulez vous me spécifier ces "éléments positifs" de la "culture islamique" que nous Occidentaux nous devrions adopter ?

    je n'en vois aucun que nous n'ayions déjà dans le judeo-christianisme ! d'ailleurs s'il existe des points positifs en Islam (notez bien le "si") ils proviennent tous du judeo-christianisme !

    Et puis je remarque que ce n'est pas cette forme de multiculturalisme qui est pratiquée par les bobos politiquement corrects : par lâcheté ils refusent, même sur notre sol européen de dire en face aux musulmans qu'ils devraient rompre avec les éléments inacceptables de leur culutre, au contraire ils taxent de "racisme islamophobe" tous ceux qui ont le courage de faire de telles remarques (comme par exemple le fait évident que les voile islamique ou la burqa sont une insulte à la dignité humaine, aussi bien féminine que masculine, parce qu'il s'agit d'une pudeur hypocrite, d'affirchage, qui sous-entend que jamais les hommes ne pourront dominer leurs pulsions sexuelles les plus basses, et que donc les femmes ont le droit de sortir voilées pour se sentir mieux, "mieux protégées" contre les instincts masculins) .


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  • Je m'aperçois que dans l'article récent à propos de l'analyse de Caroline Brancher :

    http://www.blogg.org/blog-30140-billet-_riposte_laïque___analyse_d_une_strategie___prochoix_-1081738.html

    j'ai oublié le principal : la critique prétendûment philosophique de la stratégie de "Riposte laïque"

    Cela commence page 19 du torchon de Prochoix :

    http://www.prochoix.org/pdf/Riposte.laique.Brancher.Prochoix.pdf

    "C'est dans la longue diatribe contre le philosophe de la laïcité Henri Pena-Ruiz que Riposte laïque aura définitivement tombé le masque".

    De quoi s'agit il ? de rien d'autre que de séparer le monde en deux camps : les "bons universalistes" et les "méchants particularistes" dont Riposte laïque serait le bras armé !

    D'abord je note qu'il est un peu "orienté" de présenter Pena-Ruiz comme "LE" philosophe de la laïcité... sous-entendu : c'est lui l'expert, c'est lui qui SAIT, donc si vous vous opposez à lui vous êtes ridicules ...

    tout cela parce que ce monsieur a écrit un livre chez Folio : "Qu'est ce que la laïcité ?" !

    en somme Prochoix nous ressert le vieil et éculé "argument d'autorité" ! cela prend à peu près la forme (implicite):

    "Henri Pena Ruiz est l'expert en laïcité puisqu'il a écrit un livre appelé : Qu'est ce que la laïcité ? et qui fait autorité chez tous les fans de gauche de la laïcité ! donc Riposte laïque, qui le contredit, a tort !"

    et hop ! passez muscade, circulez y a rien à voir !

    J'exagère ? à peine !

    à peine parce qu'effectivement Prochoix tente d'entrer dnasune argumentation plus détaillée : mais celle ci est tellement niaise et simplistequ'ils feraient mieux de s'en abstenir et d'en rester au stade primaire que je viens de décrire.

    Car comme on dit :

     "plutôt garder le silence et passer pour un con que de parler et mettre ainsi fin à tous les doutes"...

    Mais Prochoix a décidé de mettre fin à tous les doutes et de devenir mètre-étalon de la connerie, à Sèvres ! car Caroline Brancher ne fait rien de moins que l'énormité de poser la fausse équation :

            laïcité = liberté de conscience

    pour accabler ensuite Riposte laïque, qui ferait le choix du "particularisme" et du "refus de l'universalisme" en voulant "dénier" aux pays et ressortissants musulmans la "valeur universelle" qui est la "liberté de conscience" !

    évidemment, comme dit Michel Blanc dans "Les bronzés font du ski" :

    "sur un malentendu ça peut marcher"

    Le seul ennui est que ce beau raisonnement s'effondre si l'on lit Huntington ET Henri Pena Ruiz.

    Ce dernier ne définit pas du tout la laîcité comme "liberté de conscience", ce qui serait en rester à un niveau de généralité propre à faire passer n'importe quel sophisme (c'est d'ailleurs le but de Prochoix) mais bien, classiquement, comme la neutralité confessionnelle de la puissance publique.

    Et il s'avère alors que cette "valeur", ou plutôt ce mode de fonctionnement politique, n'est pas du tout universel, mais limité à un certain nombre de pays européens, avec de grandes différences d'ailleurs. Mais ni les USA ni les pays musulmans ne sont laïques selon cette définition, bien entendu !

     Quant à Huntington, il est de fait que, loin d'encourager l'Occident à étendre à toute la planète ses valeurs , il prévient solennellement des risques de conflits majeurs qu'une telle attitude pourrait engendrer .

    Aussi la politique de Bush, visant à universaliser la démocratie,  est elle l'antithèse absolue de ce que propose Huntington...et l'on étonnerait sans doute beaucoup Caroline Brancher en la taxant de "bushiste", or c'est pourtant le cas!

    enfin, à cela près qu'elle n'est pas prête à aller jusqu'au bout, jusqu'à la guerre, pour mettre en oeuvre ses belles arguties sur l'universalisme...qui resteront donc forcément des voeux pieux.

    S'affranchir de tout particularisme serait effectivement du suicide, Riposte laïque a raison !

    et il n'y a aucun conflit entre particularisme et universalisme, bien au contraire : on le sait depuis la logique et la philosophie de Hegel, qui nous enseigne à ne jamais sacrifier l'un des trois niveaux : singulier, particulier, universel.

    "Universaliser" notre identité particulière, française, ce serait du néo-colonialisme !

    Seul est universalisable ce qui est en droit universel : et dans ce cas, effectivement, la liberté de conscience, qui est la valeur la plus haute, doit être universalisée !

     mais cela ne se fera pas sans de durs combats, qui espérons le pourront rester des combats d'idées (mais j'avoue ne guère me faire d'illusions là dessus).

    Puis Caroline Brancher continue de plus belle, en accusant Riposte laïque de trahir les luttes féministes et celles en faveur des homosexuels!

    là encore les mêmes méthodes staliniennes sont employées : on se prévaut du courrier de quelques  lecteurs pour conclure à la ligne directrice "réactionnaire" de Riposte laïque !

    et l'on termine par une accusation ignoble :

    "Riposte laïque pourrait n'être qu'un site raciste supplémentaire sur la toile",

    avant d'encourager de manière ambigüe , dans la meilleure tradition stalinienne ou khmer rouge, les "associations responsables" à intenter un procès:

    "si cette plainte (annoncée par le MRAP) est en rapport avec les nombreuses attaques dont les musulmans sont la cible sur Riposte laïque, un tel procès serait salutaire  et permettrait l'importante clarification dont le camp laîque a tant besoin"

    On voit ici avec évidence que cette fameuse "clarification" qu'appelle de ses voeux Prochoix n'est autre que la "normalisation" opérée par les grandes purges staliniennes ou soviétiques, à Prague en 1968 par exemple....

     


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  • Pour replacer les réflexions sur ce qu'est vraiment l'Occident dans une juste perspective, je commence par cet extraordinaire court texte de Brunschvicg définissant ce qu'est "L'homme occidental", il date si je me souviens bien de la fin des années 20, on le trouve en annexe à la fin du premier tome des "Ecrits philosophiques":

    "L'homme occidental, l'homme suivant Socrate et suivant Descartes, dont l'Occident n'a jamais produit, d'ailleurs, que de bien rares exemplaires, est celui qui enveloppe l'humanité dans son idéal de réflexion intellectuelle et d'unité morale. Rien de plus souhaitable pour lui que la connaissance de l'Orient, avec la diversité presqu'infinie de ses époques et de ses civilisations. Le premier résultat de cette connaissance consistera sans doute à méditer les jugements de l'Orient sur l'anarchie et l'hypocrisie de notre civilisation, à prendre une conscience humiliante mais salutaire, de la distance qui dans notre vie publique comme dans notre conduite privée, sépare nos principes et nos actes.

    Et, en même temps, l'Occident comprendra mieux sa propre histoire: la Grèce a conçu la spéculation désintéressée et la raison politique en contraste avec la tradition orientale des mythes et des cérémonies. Mais le miracle grec a duré le temps d'un éclair. Lorsqu'Alexandre fut proclamé fils de Dieu par les orientaux, on peut dire que le Moyen Age était fait.

    Le scepticisme de Pyrrhon comme le mysticisme de Plotin ne s'explique pas sans un souffle venu de l'Inde.

    Les "valeurs méditérranéennes", celles qui ont dominé tour à tour à Jérusalem, à Byzance, à Rome et à Cordoue, sont d'origine et de caractère asiatique......

    quant à l'avenir de l'Occident, il n'est pas ici en cause : une influence préméditée n'a jamais eu de résultats durables, et prédire est probablement le contraire de comprendre.

    Toute réflexion inquiète de l'Européen sur l'Europe trahit un mauvais état de santé intellectuelle, l'empêche de faire sa tâche, de travailler à bien penser, suivant la raison occidentale, qui est la raison tout court, de faire surgir, ainsi que l'ont voulu Platon et Spinoza, de la science vraie la pureté du sentiment religieux en  chassant les imaginations matérialistes  qui sont ce que l'Occident a toujours reçu de l'Orient"

    Il est impossible de surestimer la portée et la valeur de ce texte merveilleux, qui place évidemment la barre très haut, en exposant de manière claire et succincte (mais sans rien omettre) les exigences de probité intellectuelle et morale qui définissent le véritable Occident.

    En même temps il s'agit d'une antidote au poison du désespoir et du nihilisme qui frappent nos consciences, par médias interposés, depuis...bien longtemps !

    Car il est impossible de vivre, de vivre humainement, dans la honte de ce que l'on est et dans la "mauvaise conscience" ...

    Or ce texte de Brunschvicg nous explique non pas ce que nous sommes, mais ce que nous devons être, et en même temps il nous fait comprendre pourquoi nous en sommes arrivés au point de rupture où nous en sommes, par notre propre faute , paresse et lâcheté: parce que nous n'avons pas eu le courage et la force de faire ce qu'il fallait pour être dignes de devenir des "occidentaux véritables", de devenir donc ce que nous sommes.

    Dans le même ordre d'idées, le grand Kant définissait ainsi les Lumières :

     "Les Lumières sont la sortie de l'humanité hors de l'état de tutelle dont elle est elle même responsable".

    Les conceptions de Brunschvicg se situent aux antipodes de celles des "grands orientaux" que sont des gens aussi différents que Joseph de Maistre, René Guénon, Fritjof Schuon , ou Henry Corbin; à ma connaissance Guénon et Corbin ne nomment jamais Brunschvicg (qui pour eux doit être un peu le "diable" en personne), mais dans son livre "Structures", Gilbert Durand, disciple de Corbin, le cite plusieurs fois nommément, comme exemple même de la paranoia théorique occidentale (expression employée par Gérard Granel à propos de Husserl). Et pourtant dans ce même livre "Structures" Durand évoque les équations de la physique mathématique d'Einstein comme analogue de la "voie sèche" de l'Alchimie spirituelle, opposée à la voie humide des images, contes et mythes. Alors : paranoia théorique, ou "voie sèche" ? il faut se décider...et si durand choisit de rester dans ses contradictions, nous nous décidons, nous, pour la voie sèche et abrupte de la mathesis occidentale, par opposition à la voie humide des contes de nourrices orientaux propres à l'état d'enfance de l'humanité, datant d'avant le 17 ème siècle.

    il vaut aussi la peine de citer le début du grand livre d'initiation à la spiritualité d'Occident que constitue le "Progrès de la conscience dans la philosophie occidentale", qui commence par la guerre autour de Platon et du platonisme : laissera t'on Platon aux mains des orientaux et des romantiques ? ou bien le replacera t'on à sa juste place, celle de fondateur (avec son maître Socrate, qui n'a pas laissé de traces écrites) de l'Occident ?

     

    "Joseph de Maistre écrit dans le livre Du Pape : « Lisez Platon ; vous ferez à chaque pas une distinction bien frappante. Toutes les fois qu’il est Grec, il ennuie, et souvent il impatiente. Il n’est grand, sublime, pénétrant, que lorsqu’il est théologien, c’est-à-dire lorsqu’il énonce des dogmes positifs et éternels séparés de toute chicane, et qui portent si clairement le cachet oriental, que, pour le méconnaître, il faut n’avoir jamais entrevu l’Asie. Platon avait beaucoup lu et beaucoup voyagé : il y a dans ses écrits mille preuves qu’il s’était adressé aux véritables sources des véritables traditions. Il y avait en lui un sophiste et un théologien, ou, si l’on veut, un Grec et un Chaldéen. On n’entend pas ce philosophe si on ne le lit pas avec cette idée toujours présente à l’esprit. » (IV, VII.)

    Il est remarquable que, dès les premières années du XIXe siècle, la réaction contre le rationalisme se traduise par l’« appel à l’Orient ». Le rêve que Bonaparte avait rapporté d’Égypte, n’était-il pas de restaurer cet impérialisme alexandrin qui, dès le lendemain de la mort de Platon, avait consommé la ruine de la civilisation occidentale, et dont aussi bien l’impérialisme romain a été seulement le décalque  ?"

    Henry Corbin, notamment dans ses études sur Sohravardi, définit ce qu'il appelle les "orientaux" dans une perspective spirituelle, etnon pas ethnique ou géographique; nous nous accorderons au moins sur ce point avec lui, puisque Brunschvicg déclare:

    "Aux yeux du philosophe, l’antithèse de l’Orient et de l’Occident est beaucoup moins géographique qu’historique ; et elle ne se limite nullement à une période déterminée de l’histoire européenne. Il ne serait même pas juste de la réduire à l’antithèse de la foi chrétienne et de la philosophie rationnelle ; car le caractère du christianisme, manifestement, a été de ne pas se résigner à demeurer tout entier du côté de la foi, d’aspirer à se fonder sur l’universalité de la raison"

    Et cette antithèse, ou même cette dualité entre Orient et Occident, elle est celle qui existe entre les néo-platoniciens de Perse dont Sohravardi est le plus grand, et les platoniciens qui se rattachent plutôt à l'augustinisme et au cartésianisme comme Brunschvicg et toute la tendance rationaliste occidentale ; elle sépare la tradition, enfermée dans les mythes et les dogmes reçus tout faits par la conscience passive de l'enfance, de la réflexion rationnelle à propos de la science, qui se  caractérise par l'autonomie, le doute cartésien vis à vis des préjugés inculqués pendant l'enfance, propre à la conscience active, virile  et non plus féminine passive ou réceptrice dans la "foi":
    "La dualité, dans le platonisme, de la réflexion philosophique et de la tradition mythologique, fournit un point de départ naturel pour une étude qui consiste à suivre les vicissitudes de la conscience occidentale, et dont la portée est nécessairement subordonnée à l’objectivité de ce que nous appellerons (d’un mot qui nous servira souvent pour exprimer l’esprit de notre entreprise) la mise de l’histoire en perspective."
    Pour échapper au piège et à la prison du relativisme post-moderne, pour qui toutes les cultures et religions se valent, puis qui passe un cran plus loin en se lavant les mains de l'exament rationnel avec un "tout se vaut" bientôt suivi d'un "à quoi bon ?", il convient de tirer les conséquences du texte de Brunschvicg , sans aucune complaisance envers l'esprit du Temps (actuel) qui n'est autre que le démon du nihilisme, celui qui nous avons vu officier il y a quelques jours à Los Angeles (voir les deux articles précédents).
    Non, tout ne se vaut pas : et la civilisation d'Occident est supérieure à celle d'Orient (celle dont les "valeurs" ont dominé tour à tour à Jérusalem, à Byzance, à Rome et à Cordoue) dans la mesure où l'autonomie active, solaire, virile, de la Raison, caractérisée par la lumière intime de la conscience parfaitement claire et lucide, et la transparence morale et intellectuelle absolue,  est supérieure à l'hétéronomie féminine, lunaire et passive de la Foi, caractérisée par l'obscurité et le mystère, qui se mue vite en (auto)mystification.
    Seulement ici attention ! ce que nous venons de dire, et que nous assumons entièrement, ne sera pas bien reçu par l'Esprit du Temps, et les accusations d'europeo-centrisme, voire de racisme, fuseront vite.
    Personnellement cela ne me fait ni chaud ni froid : il y a belle lurette que j'éprouve un complet mépris envers les "belles âmes antiracistes", ce qui ne veut pas dire que j'approuve les racismes, bien au contraire même, c'est exactement l'inverse : l'antiracisme est dévoyé parce qu'il alimente et fait vivre ce qu'il prétend combattre.
    Mais puisque je m'exprime sur un support public, autant essayer de me faire comprendre de la manière juste.
    Certes nous pourrions dire (ce qui serait parfaitement exact) que l'Occident dont nous parlons n'a rien d'ethnique, qu'il est celui de toute femme et tout homme qui entend en faire partie en se conformant à ses exigences de probité et de pureté intellectuelle et morale.
    Mais je sais très bien que cela ne suffira pas, car on nous rétorquera que nous opposons , dans un "choc de civilisations" , deux humanités, que nous cherchons le conflit, la guerre.
    Et en effet nous voulons la guerre d'idées, nous vomissons, nous aussi, les tièdes, les lâches, les partisans du compromis, du "tout se vaut"...
    Voici donc la précision supplémentaire que fera comprendre, du moins je l'espère, ce qui est en jeu ici, et qui n'est rien d'autre que le destin de l'humanité : non, nous n'opposons pas deux populations, deux humanités qui seraient l'une occidentale, l'autre orientale.
    Car l'Occident tel qu'il est défini dans le texte de Brunschvicg n'enferme aucun "héritage", aucun "avoir culturel substantiel" qui permettrait à quelqu'un de dire : "voilà, moi je suis un occidental, et je suis donc supérieur en tant qu'in dividu ou en tant que groupe aux autres aux non-occidentaux".
    Car ce texte ne définit que des exigences d'activité, de réflexion et de pensée, en aucun cas des "acquis" en lesquels nous pourions nous "reposer" dans le sentiment de supériorité satisfaite et de mépris condescendant : car cet état d'esprit, c'est justement celui des "orientaux", comme Joseph de Maistre ou Guénon !
    C'est l'état d'esprit de tous ceux qui pensent que la Vérité a été dite une fois pour toutes dans le passé, dans un Livre (que ce soit les Vedas, la Bible ou le Coran) et que donc les "fidèles de la vraie Foi" , ceux qui se réfèrent à ce Livre Saint, sont supérieurs aux mécréants, ceux qui doutent, qui remettent toujours tout en question.
    L'Occident tel que le définit Brunschvicg ne promet aucun "patrimoine culturel", aucune récompense dans les cieux, il promet seulement du sang, de la sueur et des larmes : car il appelle seulement à travailler sans relâche à bien penser , suivant la raison occidentale qui est la raison tout court, loin des imaginations matérialistes de transcendance , de "monde intelligible" , ou d'éternité imaginative, dans une durée perpétuelle , "dans les cieux"....
    qui peut dire qu'il a satisfait une fois pour toutes à ces exigences ? personne , car ce serait montrer que l'on n'a pas compris la nature de ce qui est ici proposé !
    Mais alors, si personne ne peut se dire "occidental" en ce sens, n'y a t'il pas là seulement de belles formules creuses...
    je ne le crois pas, car il me semble que trois êtres humains au moins, certainement plus, ont "incarné" ces valeurs : Spinoza, Einstein et Brunschvicg.
    Nous pouvons nous en assurer, vérifier la vérité de ce qui est dit ici, en examinant non pas leur vie, quoique celle ci soit au plus haut point digne d'être admirée, mais leur oeuvre !
    C'est à dire en accomplissant le travail , énorme et interminable, d'étudier les philosophies de Spinoza et Brunschvicg, et la physique relativiste d'Einstein. Qui n'est autre que le travail de réflexion et de pensée qui est celui auquel appelle le texte de Brunschvicg...
    Ces trois personnalités représentent trois "incarnations" de ce que Brunschvicg appelle le Médiateur dans la treizième leçon , "La conversion à l'humanité" de "Philosophie de l'esprit" , "médiateur" qui n'est autre que ce que nous pourrions appeler le Christ, ou le Verbe-Logos, qui n'a rien à voir avec le personnage historique de Jésus-Christ ni avec les imaginations et les fabulations à propos du "Fils de dieu" et de la résurrection "après la mort" qui sont celles du christianisme historique (puisque celui ci est contaminé par les valeurs asiatiques, comme le dit Brunschvicg):
    « ce qui s’oppose avec Socrate à la force matérielle du passé social, c’est l’humanité idéale que portent en soi la découverte et le développement de la raison pratique, c’est une sorte de Médiateur tel que sera le Verbe selon Malebranche dans les Méditations chrétiennes, ou le Christ selon Spinoza dans le Tractatus theologico-politicus.

    Le Médiateur est présent chez Galilée devant le Saint Office, comme plus tard, devant la violence acharnée des critiques, chez Lavoisier ou chez Cauchy, chez Pasteur ou chez Einstein. C’est lui aussi qui est, devant les condamnations prononcées par les autorités sociales, présent chez le Pascal des Provinciales et chez le Voltaire de l’affaire Calas, chez le Rousseau de l’Emile et chez le Kant de la “Religion dans les limites de la simple raison”.

    Cette présence est ce qui rend heureux le modèle de justice que Platon a dépeint dans le second livre de la République:

    il sera fouetté, torturé, mis aux fers, on lui brûlera les yeux; enfin, après lui avoir fait souffrir tous les maux, on le mettra en croix, et par là on lui fera sentir qu’il faut se préoccuper non d’être juste mais de le paraître”

    Or le juste parfait, quelle que soit sa destinée, du point de vue physique ou social, est heureux non en songeant à l’avenir, par l’espoir d’un temps où serait matériellement compensé et récompensé le sacrifice actuel, mais par une joie immédiate, intérieure et pleine qui ne laisse place à aucune idée de sacrifice, où il s’exalte au contraire dans le sentiment d’incarner la justice éternelle et universelle »


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  • Je vous donne juste quelques références....tapez sur Google les mots clés "Hitler Mahomet", ou bien "Hitler Islam", ou "Hitler Mufti" et vous en aurez plein d'autres, comme s'il en pleuvait...

    "Tell the children the truth" avec quelques belles photos du grand mufti de Jérusalem avec son grand copain Hitler, ou passant en revue les divisions SS musulmanes (bosniaques ou albanaises, pour la pureté "aryenne" de bons aryens):

    http://www.tellthechildrenthetruth.com/gallery/

    (au fait, en passant, on est tous d'accord que ce que les Serbes ont fait dans les années 90 c'est pas bien ! c'est même un peu méchant ! mais personne n'a envie de se demander : pourquoi une telle haine envers les musulmans ? lisez Bat Yeor, vous saurez ....vous saurez qu'au 19 ème siècle encore les serbes vivant sous pouvoir ottoman étaient soumis au statut infâmant de "dhimmis", en tant que chrétiens.... et que par exemple la soldatesque turque , s'ennuyant en garnison, venait se "servir" en jeunes filles serbes jusque dans les maisons de celles ci : ce n'était pas du viol, puisqu'elles n'étaient pas musulmanes ! ça ne vous rappelle rien sur ce qui s'est passé pendant la guerre de Bosnie ?)

    Mein Kampf et le Coran :

    http://www.coranix.com/114/mein_korampf.htm

    Grands criminels de l'Histoire:

    http://www.coranix.com/killers.htm

     

    Faith freedom :

       http://www.faithfreedom.org/French/prologue.htm

     

    et un dignitaire religieux saoudien qui verse des larmes sur ce pauvre Hitler, si "amalgamé" en Occident :

     http://www.occidentalis.com/article.php?sid=3138

     

    et puis celle là, sur Wikipedia, ils ont l'air de s'amuser commes des petits fous à propos de Mahomet :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Le_Bistro/Blog_des_trolls/Mahomet_2

     

    C'est bizarre, mais dès qu'on parle de religions, de ces religions de paix, de tolérance et d'amour, ça se gâte ! y a de l'eau dans le gaz !

    mais nous on connait le pourquoi : jamais les dieux à noms propres ne feront la paix ! pour cela, il faudra qu' ils débarrassent tous le plancher , toutes ces idoles, pour céder la place au Dieu en esprit et en vérité : la Vérité, qui est identique à l'intelligence, comme le montre Spinoza dans le "Tractatus de emendatione intellectus".

    Serions nous alors ennemis de la "liberté de culte et de pensée" ? ce serait fâcheux !

    mais il suffit de s'aperçevoir que cette fameuse "liberté de culte" est fort peu respectée actuellement : en effet, la plupart de ceux qui ont une religion l'ont acquise pendant l'enfance, à un âge où leur raison non encore développée les rendait incapables de liberté intérieure face au diktat paternel ou maternel. C'est pour ça que les religieux de tous poils aiment tellement les enfants, quelquefois trop même, au point de se retrouver au tribunal pour viol....et pas seulement viol de conscience cette fois !

    Pascal parlait de la sagesse qui renvoie à l'enfance....quant à Descartes, il disait qu'il "restait fidèle à la religion de sa nourrice", cad le catholicisme, face à un huguenot qui l'encourageait à devenir protestant...

    alors Descartes conformiste ? peut être pas, surtout en nos temps actuels où le conformisme consiste justement à aller chercher des fois "exotiques" (hindoues, islamiques, bouddhiques, etc...) pour "se donner un genre".

    Descartes dit simplement ici que la conversion véritable, dont parle aussi Brunschvicg, n'a rien à voir avec les "fausses conversions" (les conversions à une religion particulière) : comme toutes les religions sont des "contes de nourrice", autant rester fidèle "extérieurement" à la sienne propre, tout en choisissant intérieurement la véritable conversion , la conversion à l'idéalisme mathématisant et intellectualiste des grands philosophes-scientifiques comme Spinoza, Descartes, Einstein, Dirac , Von Neumann ou Brunschvicg.

     

     

     

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