• "Network" de Sidney Lumet (réalisé en 1976 ) est un chef d'oeuvre , du même niveau que "12 hommes en colère" (1957), "Verdict" (1982) et que le dernier "7h58 ce samedi là", en anglais : "Before the devil knows you 're dead" (2006)que j'avais commenté à sa sortie :

    http://www.blogg.org/blog-64760-billet-sidney_lumet___7h_58_ce_samedi_la__before_the_devil_knows_you_re_dead_-677706.html

    http://en.wikipedia.org/wiki/Network_(film)

     On ne peut pas ne pas noter une évolution dans ces quatre chefs d'oeuvre de celui qui est sans doute le plus grand réalisateur américain actuel (et inactuel, d'un certain point de vue) : évolution de l'optimisme dynamique (qui est quand même bien, parait il, la signature américaine ?) vers le complet désespoir d'une vision de l'homme comme "écrasé" , "broyé", totalement impuissant et insignifiant.

    En somme : du dynamisme des années 50 aux années de la crise de 2008, qui est rétrospectivement visible dans le film de 2006 (non, je ne l'avais pas vue !!! mais je me souviens qu'en sortant du cinéma, j'étais tellement mal à l'aise que j'avais été vider 2 ou 3 vodkas dans un bar à Montparnasse).

    Dans "12 hommes en colère", Henry Fonda arrive à retourner les 11 autres jurés dans le procès d'un "jeune latino" dont la culpabilité (dans le meurtre de son père) semble évidente : à la fin du film, on ne saura pas si l'accusé est coupable ou innocent, d'ailleurs ce n'est pas l'objet du film  : mais il sauvera sa tête, grâce à Henry Fonda.

    C'est là (1957) la période des "Lumières" chez Lumet le jeune : la vérité est accessible à tous, même s'il faut un travail, et un courage,  énormes pour contourner les préjugés et accéder à la vérité.

    Dans "Verdict", Paul Newman est un avocat alcoolique, confronté à plus fort que lui dans un procès semblant là aussi couru d'avance : un hopital coupable de négligences, mais défendu par un consortium d'avocats puissants. A la fin il gagnera quand même , bien que confronté à la trahison de Charlotte Rampling la femme qu'il aime.

    Dans "7h 58" plus de lutte entre l'individu et le "système qui l'écrase" , les individus s'écrasent eux mêmes et entre eux , c'est bien plus simple  : chaos généralisé.

    Dans "Network" le rôle de l'individu est tenu par le vieillissant William Holden qui a une brève liaison avec la très belle Faye Dunaway, mais c'est pour constater que cette "nouvelle génération" entièrement façonnée (pour la première fois dans l'histoire humaine) par la télévision , n'a plus rien d'humain, ou pour parler autrement est composée d'humanoïdes.

    avant de la quitter (pour sauver sa propre vie, car elle détruit, cette nouvelle génération, tout ce qu'elle touche), il lui dit : "je ne te demande qu'une seule chose : m'aimer"

    Et Diana Christensen (Faye Dunaway) lui répond, sincère  : "je ne sais pas comment on fait". Opérativité sans limites, et sans conscience : plus de substance humaine.

    C'est Diana Christensen qui succède à Max Schumacher aux commandes du JT pour le réseau de télévision UBS : c'est elle qui , pour augmenter les scores à l'Audimat, choisit de laisser en place le journaliste Howard Beale qui sombre dans un épisode de folie mystique provoqué en partie  par l'ivrognerie.

    Au début, cela marche très bien : le JT devient une sorte de "reality show" comme on en connait maintenant, où alternent les puthies, les astrologues, les gourous et le "prophète" Howard Beale qui devient de plus en plus timbré. Les scores suivent.

    Mais le patron de la chaîne, Arthur Jensen, convoque Howard Beale dans son bureau à New York, car il veut l'enrôler au service de la mondialisation  et de son idéologie; à partir de là, le public ne suit plus, car le nouveau discours du "prophète" consiste à lui asséner chaque jour :

    "la démocratie est une farce; la liberté est une farce; la politique est une farce; la religion est une farce; il n'y a qu'une vérité : le profit"

    Aussi les taux d'écoutes s' effondrent de nouveau. Cela ne cause aucun trouble à Jensen, qui veut bien perdre de l'argent (sur cette chaîne particulière) pour propager son idéologie.

    Cela ennuie beaucoup plus Diana Christensen et les sombres personnages qui gravitent autour d'elle , dont des terroristes noirs qu'elle enrôle dans un reality show : pour se débarrasser du gênant Howard Beale que Jensen se refuse à licencier, autant que pour créer l'évènement, elle fait assassiner Beale au cours du JT... il deviendra ainsi le premier présentateur tué pour motif de faibles scores à l'Audimat !

    certes ceci n'est jamais arrivé "dans la réalité" (quoique ??) , on ne tue pas avec des balles, sur les plateaux TV, mais avec des paroles et des applaudissements "commandés" aux pauvres larves qui veulent assister "en direct" aux émissions : Eric Zemmour en sait quelque chose, mais heureusement il est toujours vivant, et pas grâce à Laurent Ruquier !

    Vous avez ici cette prodigieuse scène entre Jensen et Beale, au cours de laquelle le premier enrôle le second au service de la mondialisation (1976, c'était le début du devenir-irrémédiable de celle ci, c'est d'ailleurs aussi en cette année que se passe le film "The Box" que j'ai commenté ici:

    http://www.blogg.org/blog-30140-billet-the_box-1105226.html)

    Scène ente Jensen et Beale sur youtube : 

    http://www.youtube.com/watch?v=JvMgfRx8t94

    http://video.google.fr/videosearch?hl=fr&q=Network+Lumet+Jensen+Beale+youtube&um=1&ie=UTF-8&ei=e-MXS92XBpGL4AbtkanvAg&sa=X&oi=video_result_group&ct=title&resnum=1&ved=0CBAQqwQwAA#hl=fr&q=Network+Lumet+Jensen+Beale+youtube&um=1&ie=UTF-8&ei=e-MXS92XBpGL4AbtkanvAg&sa=X&oi=video_result_group&ct=title&resnum=1&ved=0CBAQqwQwAA&qvid=Network+Lumet+Jensen+Beale+youtube&vid=-2588045715742513635

     Vous avez les dialogues du film (en anglais) ici :

    http://www.imdb.com/title/tt0074958/quotes

    extraits (la scène Jensen-Beale, définitivement le moment clé du film):

    Arthur Jensen: [bellowing] You have meddled with the primal forces of nature, Mr. Beale, and I won't have it! Is that clear? You think you've merely stopped a business deal. That is not the case! The Arabs have taken billions of dollars out of this country, and now they must put it back! It is ebb and flow, tidal gravity! It is ecological balance! You are an old man who thinks in terms of nations and peoples. There are no nations. There are no peoples. There are no Russians. There are no Arabs. There are no third worlds. There is no West. There is only one holistic system of systems, one vast and immane, interwoven, interacting, multivariate, multinational dominion of dollars. Petro-dollars, electro-dollars, multi-dollars, reichmarks, rins, rubles, pounds, and shekels. It is the international system of currency which determines the totality of life on this planet. That is the natural order of things today. That is the atomic and subatomic and galactic structure of things today! And YOU have meddled with the primal forces of nature, and YOU...WILL...ATONE!
    Arthur Jensen: [calmly] Am I getting through to you, Mr. Beale? You get up on your little twenty-one inch screen and howl about America and democracy. TheThere is no America. There is no democracy. There is only IBM, and ITT, and AT&T, and DuPont, Dow, Union Carbide, and Exxon. Those *are* the nations of the world today. What do you think the Russians talk about in their councils of state, Karl Marx? They get out their linear programming charts, statistical decision theories, minimax solutions, and compute the price-cost probabilities of their transactions and investments, just like we do. We no longer live in a world of nations and ideologies, Mr. Beale. The world is a college of corporations, inexorably determined by the immutable bylaws of business. The world is a business, Mr. Beale. It has been since man crawled out of the slime. And our children will live, Mr. Beale, to see that . . . perfect world . . . in which there's no war or famine, oppression or brutality. One vast and ecumenical holding company, for whom all men will work to serve a common profit, in which all men will hold a share of stock. All necessities provided, all anxieties tranquilized, all boredom amused. And I have chosen you, Mr. Beale, to preach this evangel.
    Howard Beale: Why me?
    Arthur Jensen: Because you're on television, dummy. Sixty million people watch you every night of the week, Monday through Friday.
    Howard Beale: I have seen the face of God.
    Arthur Jensen: You just might be right, Mr. Beale.

    Faut il vraiment traduire ??

    " Il n'y a pas  de  nations...il n'y a pas de démocratie... nous ne vivons plus dans un monde de nations et d'idéologies...Le monde est une affaire, Mr Beale"

    "nos enfants vivront dans ce...monde parfait, Mr Beale...où il n'y aura plus de guerre, de famine, d'oppression...une vaste et universelle entreprise pour laquelle tous les hommes travailleront, et dont ils possèderont tous des actions....tous besoins comblés, toute anxiété tranquillisée, tout ennui diverti...et je vous ai choisi, Mr Beale, pour prêcher cet EVANGILE"

    JESUS et ISAIE à Manhattan !!!

    à vrai dire, Schopenhauer disait déjà au 19 ème siècle :

    "la vie est une affaire qui ne paye pas ses dettes"

    et à la fin, à  Beale, subjugué, qui dit : "j'ai vu la face de Dieu", Jensen de répondre :

    "Vous pourriez bien avoir raison !"

    Faut il vraiment commenter ? faut il vraiment se demander si cela est maintenant devenu la réalité, NOTRE réalité ??


    votre commentaire
  • Dans ce film librement réalisé d'après l'histoire réelle du baron Empain (en 1978)  par l'excellent Lucas Belvaux (à qui l'on doit "La raison du plus faible", qui est un grand film) , un capitaine d'industrie (joué par l'excellent aussi Yvan Attal ) se fait enlever par des truands qui réclament une rançon de 50 millions d'euros...

    l'histoire se passe aujourd'hui, en 2009, dans la France de la "crise", des stock-options et des parachutes dorés... les journaux à sensation divulguent la vie scandaleuse du "grand patron héritier d'une grande fortune", ses pertes au jeu, ses maîtresses..

    libéré après deux mois et quelques vicissitudes affreuses, il doit affronter les reproches de sa femme et des ses deux filles, ainsi que la vindicte de ses subordonnés , des politiques, et des actionnaires suite à la divulgation des "scandales de sa vie privée"...à la fin, il se voit obligé de démissionner et de vendre ses actions, et de divorcer...et il n'en a pas fini avec les truands, qui n'ont pas pu obtenir la rançon, mais continuent à le menacer.

    Ce très bon film, qui de plus ne comporte heureusement  aucune de ces scènes quasi-pornographiques de sexe qui semblent un parcours obligé du cinéma français "branché" (mais il est vrai que Lucas Belvaux est belge, c'est sans doute pour cela qu'il réalise de si bons films) , conduit donc à une interrogation : comment se fait il que cet homme, qui a souffert le martyre lors de son enlèvement (on lui a coupé d'emblée un doigt, comme cela avait été le cas pour le baron Empain) se retrouve en position d'accusé ?

    et, pour aller plus loin : comment se fait il, alors que la techno-science nous donne depuis un siècle ou deux des pouvoirs immenses sur la nature, que les hommes passent leur vie à s'entre-déchirer, et  finalement à se rendre l'existence insupportable, tout au moins pour le plus grand nombre d'entre eux, tellement insupportable que la consommation de drogues diverses s'accroît dans des proportions terrifiantes, tout autant que la fréquence des suicides ?

    C'est que les hommes, dans leur très grande majorité, se tournent de manière obsessionnelle vers les biens extérieurs, qui les mettent en lutte et en concurrence, et ne cherchent pas le Vrai bien (selon les termes de Spinoza) là où ils peuvent le trouver : dans l'intériorité.

    Puisque : "le salut est en nous".

    Ces biens extérieurs se répartissent en trois catégories, toujours selon le Traité de la réforme de l'entendement de Spinoza : les trois catégories de la sensation (du plaisir), de l'avoir ou de la possession, et du pouvoir et des honneurs.

    A quoi il faut ajouter , comme le démontre Dany Robert-dufour à la suite de la lecture de Pascal, le savoir, qui correspond à une autre pulsion désirante : libido sciendi.

    Oui, si les savoirs sont seulement recherchés non pas pour libérer des superstitions et des pulsions , mais pour dominer, provoquer l'admiration des autres (pouvoir, honneurs), ou bien pour monter dans l'échelle sociale, ou bien pour s'enrichir (avoir, posséder) , ou bien pour satisfaire la cruiosité (sensation, sentir, libido sentiendi), alors ils sont à classer avec les autres "biens extérieurs".

    Et d'ailleurs ils sont, dans ce cas là, manipulés à la manière des autres biens matériels, et font l'objet d'une sorte de "concurrence", qui s'observe notamment dans les phénomènes de "rétention d'information" : ainsi par exemple, un patron qui veut s'enrichir illégalement profitera des informations qu'il a sur la dégradation de son entreprise pour vendre ses stock-options au plus haut, tout en cachant ces informations au public (sinon tout le monde vendrait, et il ne ferait pas de profit).

    C'est d'ailleurs là un critère infaillible dont nous disposons pour reconnaître le, ou les, vrais biens : ils ne diminuent pas en quatité quand on les partage, au contraire ils augmentent.

    alors que les faux biens, les biens extérieurs, diminuent quand on les distribue...et vous avez là le sens de la parabole du miracle des pains ou des poissons dans l'Evangile !

    Aussi, si un savoir n'est pas immédiatement universalisable à l'humanité entière, si le fait de le communiquer est préjudiciable à quelqu'un, ce n'est pas un savoir : c'est soit une "information", soit une fausse croyance, une superstition, religieuse ou sectaire !

    Vous avez là, dans ce schéma très simple dû à Spinoza, un moyen de comprendre rationnellement pourquoi le sexe , la fornication, est le Mal maximal : c'est parce qu'il correspond aux trois catégories à la fois des faux biens, des biens "extérieurs" !

    et ici, quand je parle de "sexe", j' y englobe aussi ce qu'on appelle l'amour, le sentiment amoureux, le dernier mythe de notre époque imbécile !

    il est d'abord un plaisir, provoquant une addiction : première catégorie !

    mais il se caractérise aussi par un sentiment de possession de l'être aimé, de jalousie : seconde catégorie, celle de l'avoir, de la possession.

    Et enfin, il entraîne à vouloir dominer l'être que l'on dit et que l'on croit aimer, à le "forcer" à être selon nos désirs, à se conformer à nos volontés , à nous admirer : troisième catégorie, pouvoir, domination, honneurs.

    ainsi, un homme évolué ne se contentera pas d'une prostituée, il voudra être admiré de la femme qu'il "possède" en lui faisant l'amour... le viol lui fera horreur (ce qui est bien !) mais il voudra que la femme qu'il veut séduire l'aime pour lui même, souhaite n'avoir pour amant que lui, le distingue entre tous les hommes : illusion et tromperie de la nature, comme l'a bien montré Schopenhauer !

    Aussi Lucrèce , dans le "De natura rerum", avait il raison de conseiller aux apprentis philosophes, s'ils ne pouvaient se passer de sexe, d'aller voir les prostituées, et d'éviter par dessus tout la folie de l'amour , qui transforme les meilleurs des êtres en  fous furieux !

    Seulement ici, attention à d'autres illusions, encore plus nocives !

    Certains libertins voudront ici intervenir et le feront sur un mode "plaisant", croient ils : "mais le plaisir entraîne t'il toujours une addiction ? ne confondez pas les malades , qui d'ailleurs n'ont jamais de plaisir, avec les vrais épicuriens, qui savent se contrôler et s'imposer de longues périodes d'abstinence pour mieux ensuite savourer leur plaisir ! quant à la possession, les habitués de l'échangisme , qui sont l'élite indépassable de notre modernité, en ont bien fini avec ce triste instinct : ces couples entièrement émancipés, qui sont les plus heureux et les plus stables, se réjouissent, qui de voir sa femme s'épanouir dans les bras d'un groupe d'hommes jeunes et courtois, véritables chevaliers servants de la culbute BCBG , l'amenant peu à peu à l'acmé du bonheur total !"

    Voire....

    j'ai des doutes sur la réalité de cette "stabilité" dans le couple assurée par l'échangisme...et quand bien même existerait elle pour quelques happy few, et pour quelques années (car l'échangisme après 60 ans, cela me semble problématique)  il reste que ce plaisir, comme tous les autres, est transitoire, passager, amenant avec lui la satiété, ou bien l'envie d'en avoir toujours plus, et de trouver de "nouvelles voies"..

    C'est d'ailleurs là le thème d'un excellent film de ce bon Polanski,(qui devait parler d'expérience) , d'après un roman de Pascal Brückner : "Lune de fiel"; où l'on voit que le "plaisir" soit disant pur et "innocent" (s'il était seul, cela se pourrait) se mélange toujours d'autres sentiments beaucoup moins "purs"...

    d'autres trouveront leur bonheur sur le "tapis magique" évoqué, de façon extraordinaire dois je dire (on sent là du "vécu"), par Jules Romain dans un des volumes composant les "Hommes de bonne volonté" , et ayant justement ce titre : "Le tapis magique"; il s'agit de la découverte par son héros le normalien Jallez , après les horreurs de la première guerre mondiale, de la "vita nuova" consistant à vivre pour séduire jour après jour de nouvelles femmes...(et cela doit bien être l'idéal de certaines femmes aussi).

    là nous passons de l'étage (considéré comme le plus bas dans notre culture, allez savoir pourquoi) de la sensation brute, du plaisir du coït , au "tableau de chasse" du "chasseur-séducteur", c'est à dire à celui de la "domination-manipulation-séduction".... en prenant bien soin d'éviter celui de la "possession" puisqu'une fois la belle séduite  et... "tirée", on passe immédiatement à une autre.

    Comment ne pas voir que de tels hommes (ou femmes) , croyant être chasseurs, sont en fait proies, toujours dépendant de la volonté d'un autre ? (et il convient ici de rappeler que beaucoup de femmes ne cèdent pas même et surtout si elles en meurent d'envie, rien que pour marquer leur indépendance, et comme je les comprends !).

    Ce "bonheur" n'est donc pas la joie continue, souveraine et éternelle dont parle spinoza, et qui coîncide avec la quête réussie du "Vrai Bien" : puisqu'il dépend d'un autre être, libre de son choix et lui même dépendant d'autres êtres ...

    Et quand bien même ces limites seraient dépassables ?

    il reste que le sexe, comme l'a magistralement fait voir l'oeuvre de Georges Bataille, a partie liée avec la mort : l'érotisme se confond avec la nostalgie mystique de la continuité perdue entre les êtres "discontinus" que nous sommes.

    L'obsession du sexe, c'est l'obsession de la mort envisagée comme libération de la torture de la vie incarnée dans un corps et une âme individuelle, donc limitée (par le fait que je ne puis pas être un autre, que je ne puis pas me confondre et m'unir totalement avec cette femme à laquelle je fais l'amour).

    Et les belles et prodigieuses analyses de Michel Henry (notamment à la fin de son livre "Incarnation") ont démontré rationnellement que cette fusion que recherchent les amants n'aairve jamais (cela, nous le savons tous) mais ne PEUT pas arriver, de par la constitution phénoménologique de la réalité.

     Qu'elle est donc un projet voué essentiellement à l'échec, un enfer à la Tantale ou à la Sisyphe. Ce qui n'est autre que la conclusion de Schopenhauer par d'autres voies philosophiques (non plus phénoménologiques, mais métaphysiques), que l'on pourrait résumer ainsi :

    "Les voies de la partenaire sont très pénétrables, mais son être, ainsi que sa subjectivité réelle, trans-psychique, ne le sont pas, et cela de par l'essence même de la réalité comme manifestation phénoménale".

    Si , comme l'a dit Spinoza, le sage, ou celui qui recherche la Sagesse, doit penser à rien moins qu'à la mort, ou bien doit "renoncer à la mort" selon la formule de Brunschvicg, alors il s'agit aussi et d'abord de ne penser à rien moins qu'au sexe : à ne plus en être obnubilé, comme c'est le triste destin de notre "civilisation" mortifère et pornographique.

    Doit on alors viser l'abstinence totale de sexe pour atteindre le "Vrai Bien" dont parlent Spinoza et ? non !

    d'abord parce que l'abstinence physique n'assure nullement l'abstinence psychique, c'est même souvent le contraire.

    Ensuite parce que nous avons le "devoir" de transmettre la vie, vis à vis de l'espèce : et ce "devoir" non rempli aurra des conséquences négatives...je m'exprime peut être mal...disons que l'on nous a transmis la vie, nous devons la transmettre à notre tour, pour pouvoir ensuite, une fois nos tâches "naturelles" acquittées, passer à ce qui est de l'ordre de l'Esprit.

    Dans le beau film "Les ailes du désir", dont je parlais l'autre jour, l'ange est le "symbole" celui qui refuse d'entrer dans le courant des naissances et des morts : il ne "pèse" rien.

    Aussi, Damiel, celui des deux "anges" qui dans le film choisit de s'incarner, héritera t'il de la "terre", par le biais de l'amour...le très beau monologue de Marion sur les "nouveaux ancêtres" est sans doute le seul qui pourrait me "réconcilier" avec l'amour ; car il faut peut être prendre, quand même, sa défense, comme le fait Badiou dans son derneir "Eloge de l'amour", et aussi Paul Thomas anderson dans son film "Punch drunk love" que j'ai commenté ailleurs. Le défendre contre quoi ? contre la pornographie et la perversité de l'époque qui est en même temps l'emprise dictatoriale de "la rencontre selon Meetic" sur les âmes...

    comme le dit une femme citée par Finkielkraut : "dès que je casse avec mon mec, deux heures après je suis sur Meetic pour en trouver un autre"

    mais ce faisant, il importe de ne pas poursuivre le plaisir transitoire, et de ne se livrer à l'acte sexuel que pour enfanter, sans aucun motif égoïste de plaisir, de pouvoir ou de possession.

    j'ai décrit ici l'idéal chrétien véritable, qui est le plus haut sommet jamais désigné à l'humanité. Et le christianisme est une religion de l'Incarnation.

    Un idéal sublime dont le grossier "puritanisme" islamique, et son oppression de la femme, n'est que la contre-façon satanique : l'Islam n'est en fait que le lupanar élevé au rang de Temple divin, voir :

    http://www.bivouac-id.com/2009/10/26/le-paradis-dallah-est-un-lupanar-pour-misogynes-lubriques-nous-explique-une-nouvelle-fois-un-savant-musulman/

    Et encore une fois, je dois rappeler que ce sommet est relativement à moi comme l'Everest vis à vis du pauvre cultivateur de la plaine : une vision grandiose mais inaccessible à jamais, sans doute...

    et c'est une terrible découverte que de comprendre que ce que l'on SAIT maintenant, de façon indubitable, être la Vérité, jamais nous ne pourrons le réaliser en une âme et un corps, à cause de la vie dissolue que nous avons menée suite aux mauvaises orientations prises lors de la jeunesse : "la voie large qui mène à la perdition".

    il nous reste alors comme tâche d'expliquer en quoi nous nous sommes totalement détournés de la voie juste, la "voie médiane".

    Pour être impartial, il me reste à souligner que , face à cet idéal chrétien sublime, il existe une autre voie, en quelque sorte son exact "symmétrique", celui des diverses Gnoses, et qui se trouve dépeint je crois dans la fameuse formule : "chevaucher le tigre", et que visait par exemple rimbaud avec son "dérèglement de tous les sens".

    il s'agit de chercher l'illumination en transcendant totalement la limite de l'individualité lors de pratiques sexuelles  apparaissant comme complètement "dissolues", car c'est exactement cela qui est proposé par ces sortes de voies dites "de la main gauche" (aucun rapport avec la politique française, ni avec la masturbation, ce qui revient au même d'ailleurs dans notre pays) : la dissolution de l'individualité psychique et corporelle pour accéder à un autre "état".

    Le problème est que tous ceux (occidentaux en tout cas) qui se sont engagé dans cette voie se sont vite retrouvés dans les cloaques nauséabonds de la partouze banale (comme l'a plaisamment raporté le yogi Van Lysebeth qui a pu observer ce genre de zigotos en Inde, et la façon dont la foule hindoue, scandalisée par leurs agissements, a bien failli les exterminer tous) ...

    alors existe t'il encore des "confréries" en Inde ou ailleurs conservant ce genre d'initiation ? je ne le pense pas, sans avoir ici la place ni la volonté d'expliquer mes raisons de penser ainsi, et de toutes façons cela n'est pas valable pour des occidentaux...

    Nous avons semble t'il dérivé assez loin du film de Lucas Belveaux  ? pas tellement !

    tous les malheurs du héros, Stanislas Graf (joué par Yvan Attal) proviennent de ce qu'il ne s'est pas détourné de la poursuite des biens extérieurs, où il a atteint une sorte d'excellence, ce qui a motivé l'envie de ceux qui avaient moins de réussite, et finalement son enlèvement par des malfrats qui voulaient gagner ces mêmes biens, mais sans même passer par une période de dur labeur...

    et d'ailleurs, au fond, l'attitude de ces truands est peut être la même (quoique plus extrême, et plus risquée) que celle de tous ces beaux esprits qui vont clamant qu'ils ne supportent plus ce monde où règnent l'obsession du pouvoir et de l'argent : en fait, ils voudraient bien avoir le pouvoir et l'argent, et s'ils les avaient, ils cesseraient immédiatement leurs jérémiades pour entonner celles du "quand on veut on peut".

    Vous avez là, "in a nutshell" l'explication de l'échec irrémédiable du communisme et de l'anarchisme : tant que les humains, dans leur très grande majorité, ne se seront pas "convertis" de la "religion" des biens extérieurs (d'où dérive celle du Dieu extérieur, transcendant et totalitaire) à celle de l'intériorité et de l'unité absolue (présente dans Platon et Spinoza, et que nous appelons "christianisme des philosophes") , toute tentative de créer un "monde meilleur" tournera ....au "meilleur des mondes" d'Huxley : brave new world !

     je ne voudrais pas terminer en donnant l'impression (totalement fausse) qu'il suffirait de résoudre la question du sexe (question clé, certes) pour atteindre le Vrai Bien et sa joie continue et souveraine...

    que non pas !

    une fois ce premier palier franchi (et c'est déjà essez dur, tellement même que je n'y suis pas arrivé pour ma part) il reste bien d'autres éceuils sur la Voie, des gouffres plus dangereux car plus "subtils"...

    comme par exemple celui de jouir de ses merveilleux "talents spirituels" en les prenant pour la fin du chemin...

    mais Thérèse d'Avila, ou Jean de la Croix, ont décrit ces écueils subtils bien mieux que je ne pourrais le faire !


    votre commentaire
  • Les fidèles lecteurs de ce blog se souviennent sans doute de l'article (qui restera dans les annales , et même les anales, du web) que j'avais écrit à propos du film "Les derniers jours du monde" :

    http://www.blogg.org/blog-30140-billet-les_derniers_jours_du_monde__film_d_arnaud_et_jean_marie_larrieu_-1070241.html

    et les fidèles lectrices aussi et même encore plus j'imagine, et si vous en êtes une (lectrice) je dois vous prévenir que la "prose" qui suit risque de mettre à mal votre pudeur féminine, car il est bien connu , n'est ce pas, que tous les hommes sont grivois et les femmes toutes des saintes promptes à rougir....

    en tout cas, si vous vous souvenez du film des frères Larrieu, vous ne devez pas ignorer cette scène vers la fin où Sergi Lopez montrait à Matthieu Amalric son énorme braquemard en lui proposant tout simplement la botte.... tout cela après avoir fait l'amour à sa fille (dans le film) toute la nuit. Mâtin quel engin...et quelle santé ...ou quelle maladie ....enfin je me comprends...

    Ne me demandez pas pourquoi, je ne suis que celui qui (effaré)  raconte, mais il parait que quand un homme fait l'amour à sa fille et qu'ils trouvent tous les deux cela normal, c'est le signe de la fin du monde.... remarquez, si l'on approuve Levi Strauss (et comment ne pas l'approuver ?) quand il dit que l'interdit universel de l'inceste coïncide avec le choix de la vie en société contre celui de la "nature brute", tout ceci se comprend finalement : la fin du monde, ce serait le "retour à la nature sauvage" voulu par le terroriste (et accessoirement grand mathématicien) Theodor "Unabomber" Kaczynski.

    en tout cas, rassurez vous : vous ne risquez pas d'être confrontés à de pareilles ignominies dans "2012", film de 2h 40 de Roland Emmerich qui raconte lui aussi la fin du monde, qui doit survenir d'après les anciens Mayas le 21 décembre 2012 (d'où le titre, pour vous aider un peu à comprendre) ...c'est forcément sans doute un peu vrai, puisque cela fait des années qu'on en parle sur internet !

    dans "2012" vous verrez des immeubles qui s'écroulent, la Terre qui s'entrouvre pour engloutir des millions de pauvres fuyards épouvantés, un porte-avions poussé par un raz de marée  s'écraser sur la Maison Blanche, le Vatican rasé, l'Himalaya inondée par un tsunami, mais vous ne verrez pas de coucheries ou de fesses et de bites à l'air ! promis juré !

    ni d'ailleurs la Kaaba de La Mecque catapultée dans les airs , Emmerich y a pensé mais il a finalement renoncé, craignant une fatwa :

     http://www.rebelles.info/article--l-islam-est-une-religion-de-paix-et-de-tolerance-qu-ils-disent-et-pourtant--39018656.html

    http://www.bivouac-id.com/2009/11/03/etats-unis-craignant-une-fatwa-de-mort-le-realisateur-de-2012-supprime-une-sequence/

    comme quoi il ne croit pas beaucoup à la fin du monde pour 2012, car mourir en 2010 ou 2012 c'est kif kif non ? ou alors il préfère peut être la noyade à l'égorgement à la scie rouillée devant une caméra ?

    comment vous dire pour vous faire comprendre ?

    2012 d'Emmerich c'est "Les derniers jours du monde" des frères Larrieu moins les fellations  plus les Mayas !

    ou encore, pour dire les choses de façon encore plus claire :

    2012 c'est la version américaine et Hollywoodienne des "Derniers jours du monde"....il y a donc beaucoup plus d'argent à la clé, et les effets spéciaux sont donc bien plus spectaculaires .... dans la même mesure qu'un gratte ciel qui s'écroule c'est quand même plus spectaculaire que la grosse bite de Sergi Lopez (eh oui, j'ai été tellement complexé que je m'en souviens encore de celle là, et surtout du sifflement admiratif des spectatrices dans la salle ! nom d'une pipe ! ah les salopes !).

     Eh bien moi, si je dois choisir, je vote pour Emmerich et pour les USA ! d'abord parce que nous autres on aime l'argent, c'est dans nos gènes (comme le répètent à satiété les islamistes qui viennent polluer l'un de mes articles, toujours le même, avant que je n'efface leur prose).

    Mais surtout à cause de mon sens moral, oui Môssieu!

    et ici je ne parle pas seulement des scènes  de broute-minou qu'Emmerich a soigneusement évitées (dans le film, je veux dire) , ce qui est tout à son honneur (alors que les Larrieu, eux...mais je préfère ne plus rien dire à ce propos..) , mais aussi des nobles idéaux antiracistes qui animent "2012".

    Bon, le film met en scène le président américain de 2009 à 2012, il est donc noir, représentant Obama (en plus âgé, et veuf inconsolable, ayant une fille métis admirable d'intelligence, de moralité, de beauté, et du reste). Jusque là c'est normal.

    Mais l'un des héros principaux du film, qui sauvent l'humanité de l'extinction totale,  est un scientifique noir américain , joué par l'excellent Chiwetel Ejiofor (que l'on avait déjà pu admirer dans le film de Spike Lee "The inside man" où il jouait le colllègue inspecteur de Denzel Washington... le film n'avait pas plu à Finkielkraut qui y voyait des relents antisémites, car le méchant banquier que traquaient les gentils noirs, Denzel et Chiwetel, était un juif sioniste (enfin c'était plus que suggéré, d'après Finkielkraut, qui avait raison à mon avis) qui avait posé les premières bases de sa fortune en dénonçant d'autres juifs aux nazis..

     

    Dans "2012" le président US (Obama du film) choisit courageusement  de ne pas fuir et de rester à la Maison Blanche pour mourir au milieu de son peuple... à mon avis la scène restera dans l'esprit des spectateurs lors de l'élection (réelle celle là) de novembre 2012... on sait pour qui roule Emmerich  !

    mais Adrian Helmsley (le scientifique joué par Chiwetel) et la fille (jouée par Thandy Newton) embarquent, eux, dans l'arche qui accueille l'élite censée garantir la survie de l'humanité , et il mène sa barque tellement intelligemment qu'il arrive à se  taper la fille du président à la fin du film, coïncidant avec l'an 0001 d'une nouvelle ère... excusez moi pour mes formulations inacceptables, je vous avais prévenues mesdames, que voulez vous, je suis français moi, pas américain... reformulons : qu'ils prennent tous deux conscience de leur amour éternel, et prennent le ferme engagement de repeupler la Terre, dans la position du missionnaire, car les frères Larrieu et  Sergi Lopez sont  loin...mon dieu, je n'ose pas imaginer la fçon dont il s'y serait pris pour séduire la fille du président , lui, il lui aurait sans doute montré son zboub au détour d'un couloir....

    petit détail piquant dans le film : la seule délégation qui manque à l'appel pour prendre place dans les Arches de l'humanité future est celel d'Italie , gageons que ce brave Berlusconi était encore, même en 2012 lorsque tout fout le camp, avec une pute oh pardon une escort-girl, et qu'il n'a pas vu l'heure passer !

    ah oui, j'oubliais.... last but not least, à la fin, les heureux survivants qui débarquent de l'arche apprennent que le nouveau monde , sans racisme et sans frontières (et, pendant que nous y sommes, sans crimes, sans viols, sans cons, enfin espérons le) dans lequel il vont vivre et refonder l'humanité est ..le continent africain , qui a été rehaussé de mille mètres et est donc le seul à avoir échappé aux tsunamis ravageurs ("le cap de Bonne espérance mérite enfin son nom" est une réplique du film) : la boucle est bouclée, l'homme (homo sapiens)  redevient ce qu'il a toujours été, un africain...et l'on peut rêver à un gouvernement enfin mondial, composé uniquement de noirs africains, ou à la rigueur de métis : puisque "black is beautiful"...c'est les sages de sion qui vont la trouver un peu saumâtre ! et aussi les méchants afrikaners et blancs du Zimbabwe :

     http://www.fdesouche.com/articles/79850

    http://afrikaner-genocide-achives.blogspot.com/

    bref Emmerich se positionne dans le bon créneau, celui qui a de l'avenir : "si tous les gars du monde etc..." et d'ailleurs, rappelez vous, déjà dans "Independance Day", les trois héros qui sauvaient l'humanité et menant un raid aérien éclair contre le vaisseau spatial extraterrestre étaient un trio, composé d'un noir, d'un juif, et d'un alcoolique repenti...difficile d'aller plus loin, non ? ah oui, il manquait un homosexuel, ainsi qu'un musulman... damned !

    par contre, le méchant du film, car il y en a un, est le chef suprême coiffant les scientifiques et tout le projet destiné à assurer la survie, qui ne perd pas une occasion de montrer son mépris pour les foules qui prient dans les rues, s'appelle "Anheuser", et a un visage d'un  type juif affirmé .... Emmerich ferait il concurrence à Spike Lee ? mais non, puisqu'il est lui même juif, ses intentions sont nobles...

    évidemment le méchant Anheuser voudrait réserver les places dans l'arche à l'élite militaire, politique, et financière (ainsi qu'aux techniciens et scientifiques nécessaires pour assurer les tâches matérielles), mais le bon Adrian , vrai démocrate, ne l'entend pas ainsi, et prend la tête de la révolte...et à la fin, les gentils gagnent, les méchants perdent, et des couples et familles  stables se forment ou se reforment....ah comme c'est bouleversant, mon paquet de mouchoirs en papier y est passé !

    parce que moi, la famille hétérosexuelle adepte du missionnaire, je préfère ça et de loin aux aberrations incestueuses et bisexuelles, à base de levrette sodomite, du film des frères dont je ne veux plus jamais prononcer le nom...

    il me semble que cela suffit comme conclusion à propos du film (des deux films).

    il me reste à redevenir sérieux et à dire pourquoi la fin du monde est un scénario (transcendantalement) certain.

    Le monde (= tout ce qui arrive) est fini et sans valeur. Tout ce qui est fini doit finir, cela est non pas probable mais certain. Seul l'Infini (Dieu, d'après Descartes ) ne peut finir, et donc ne peut commencer, et seul il VAUT.

    La fin du monde, qu'elle se produise en 2012 (ce qui m'étonnerait beaucoup, mais encore moins que cela n'étonnerait sans doute Emmerich) ou à une autre date, ne doit, ou ne devrait absolument pas nous inquiéter, puisque le monde ne vaut rien (cf Wittgenstein).

    Mais le film 2012 a t'il pour thème la fin du monde ? non, puisqu'il met aux prises avec le chaos un groupe de personnages attachants voulant absolument survivre, et y arrivant à la fin : au fond, il n'y a qu'une différence de degrés, et non de nature, avec le monde que nous connaissons déjà : sauf que dans ce dernier, les crevasses, astéroïdes et tsunamais ont pour noms : chômage, délocalisation, désespoir, suicide, drogues....

    Aussi Anheuser a t'il finalement raison : il est méprisable de prier pour tenter de fléchir un destin inexorable : le monde est fini, donc il doit finir... enfin peut être pas méprisable, mais c'est seulement une pulsion de peur animale devant l'inévitable disparition....

    Par contre , le Dieu qui est Esprit, celui qui est "prouvé" par les équations qui prédisent le chaos (ou plutôt : par la possibilité de l'existence de ces équations), qui doit être celui d'Adrian Helmsley, n'est pas touché par les vagues des tsunamis : ni, sans doute, ceux qui parviennent à s'unir à lui en esprit, et non bien sûr dans la chair souffrante et désirante....


    votre commentaire
  • le choix fondamental auquel il est fait allusion à la fin de l'article précédent, qui engage le devenir de l'humanité, de l'intelligence et de l'esprit, entre christianisme et islam, il peut aussi se définir comme : choix entre civilisation et barbarie, entre salut universel et damnation universelle.

    mais il faut bien comprendre que quand nous parlons, sur ce blog, de "christianisme" et d'"Islam", nous parlons bien sûr des différentes religions connues sous ces noms (sinon on ne voit pas pourquoi utiliser ces mots), mais de bien autre chose aussi.

    Le "christianisme de philosophes" que nous avons en vue, suivant l'expression de Spinoza et de Brunschvicg, il atteint sa densité de présence maximale dans l'oeuvre de Nicolas Malebranche, le dernier des grands métaphysiciens français, et aussi le dernier des grands cartésiens du 17 ème siècle, mort la même année que Louis XIV (sa vie s'écoule de 1638 à 1715), Malebranche qui identifie le Christ à la Raison universelle, et la philosophie véritable au christianisme véritable.

    Le Père Malebranche était aussi un catholique, un religieux de l'Oratoire.

    Mais il est d'abord un philosophe, l'un des plus grands, le plus grand peut être, en tout cas j'en suis de plus en plus persuadé.

    Et le choix dont je parle ne consiste certainement pas, surtout pas, à se convertir au christianisme si on ne l'est pas par la naissance. Auquel se convertir d'ailleurs ? au catholicisme, au protestantisme, au christianisme orthodoxe ? ou à un autre, à l'une de ces innombrables sectes évangéliques  américaines ?

    Que nenni !

    quant à moi, né juif (mais sans pour cela me considérer comme juif), je n'ai aucune intention de me convertir à l'une ou l'autre de ces ...variantes, appelons les comme cela....sans pour autant les mépriser ou m'en moquer, car qui suis je pour donner des leçons aux autres , ou pour me placer au dessus d'eux ?

    il n'y a qu'une seule conversion véritable, il en a déjà été parlé en ce blog, et c'est la conversion à la Raison universelle des esprits, celle dont parle Malebranche, et qui est d'ordre intellectuel et moral (mais l'intellect vient avant la moralité); on ne voit pas en quoi se faire asperger d'eau par un prêtre pourait la favoriser.

    comme le dit Brunschvicg : l'initiation véritable et universelle  qui fait l'objet du Discours de la méthode de Descartes (ou de la Recherche de la vérité de Malebranche)  n'a rien à voir avec les initiations à l'idole particulière d'une tribu particulière, cette tribu fût elle la juive, ou la catholique (cette dernière faisant d'ailleurs mentir son titre, puisque la catholicité est étymologiquement  l'universalité).

    Ce n'est qu'en apparence que nous faisons ici mentir Descartes, qui se vantait d'être "toujours resté fidèle à la religion de sa nourrice" (c'est à dire la religion catholique).

    Il voulait dire par là que la conversion véritable, qui est en somme la philosophie véritable et qui est d'ordre intellectuel (tout comme le jnâna yoga de Shankara pour les hindous, qui ne saurait cependant être recommandé à des européens) n'a rien à voir avec la conversion à une religion particulière, fût elle la catholique, et ne saurait être entravée par l'identité religieuse contingente et particulière (tribale) que l'on hérite du fait de sa naissance...du fait du hasard donc.

    Quant à l'Islam, il a été démontré ici qu'il s'agit d'une création à buts sectaires et temporels, opérée par un groupe de rabbins "ébionites" : le principal auteur du Coran étant le rabbin Waraqa Bin Nawfal, parent de Khadidja , la première épouse de Mahomet, voir la page :

    http://mathesis.blogg.org/page-le_rabbin_ebionite_waraqa_bin_nawfal_est__le_gourou_pervers_qui_a_ecrit__le_coran_et_cree_l_islam-835.html

    Il faut bien comprendre qu'ici la distinction entre "juifs" et "chrétiens" n'a plus de sens : les ébionites qui ont créé l'Islam étaient des "juifs christianisés" vivant en Arabie depuis des temps immémoriaux, en bonne entente avec les arabes polythéistes tant qu'ils ne se sont pas efforcés d' initier ceux ci au monothéisme.

    Mais le "christianisme" ou "judaîsme" ébionite s'oppose radicalement au christianisme véritable (le christianisme des philosophes) ET aussi d'ailleurs au catholicisme européen inspiré de Saint Paul (fondateur de l'universalisme selon Badiou) en ce qu'il refuse d'abroger la loi mosaïque (circoncision, interdits alimentaires, lapidation des femmes adultères, etc...) et le Talmud.

    Or il est évident qu'il s'agit là d'une régression obscurantiste dans le progrès d'universalisation marqué par le christianisme paulinien : on ne peut pas "universaliser" la circoncision et les autres superstitions du même genre, toutes plus révoltantes les unes que les autres.

     La parole admirable de Jésus dans l'Evangile : "Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre" , marque la séparation définitive entre la civilisation chrétienne occidentale , qui certes ne saurait "encourager" l'adultère ou la fornication, mais ne saurait non plus les punir ou les "prévenir" autrement que par un appel à la conscience individuelle des fidèles, et la barbarie ignoble des lapidateurs et des coupeurs de mains , la barbarie islamique, pour parler clairement.

    Et l'Islam se présente donc comme le Mal Absolu en ce qu'il est la (pseudo) universalisation de la secte ébionite "juive-chrétienne", la fixation comme "pseudo-absolue" , dans une "éternité" de pacotille, de la loi barbare du Dieu barbare et sanguinaire des tribus antiques du Moyen Orient.

    Et quant à l'Israel véritable, au peuple juif véritable, il doit comprendre que son seul salut est du côté de l'Occident chrétien véritable, c'est à dire du dynamisme de l'évolution spitiruelle et du progrès de la conscience, contre la "fixation" obscurantiste d'une prétendue "Loi divine" (shari'a) qui est en fait l'instinct de barbarie élevé fictivement à l'absolu divin.

    C'est une évidence si l'on se souvient que le peuple juif se caractérise par l'exode d'Abraham sous l'impératif : "Lekh l-kha" (= "Va vers toi même") ou encore : "Vis et deviens". Ce qui est en fait l'affirmation du dynamisme incessant de l'esprit contre la fixation du dogme et de la loi particulière.

    Dans le christianisme de philosophes, toutes les catégories "religieuses" et "mystériales" doivent être comprises à l'aune du Concept.

    Le choix entre damnation "éternelle" et salut "éternel" , qui est ce que l'on appelle "jugement dernier", survient ici et maintenant, et a une portée non pas individuelle mais universelle : le sage ne se préoccupe pas du salut de son "âme" individuelle, mais de celui de l'humanité. Selon la belle formule de Brunschvicg, il a "renoncé à la mort" (ou encore Spinoza : "le sage ne se préoccupe rien moins que de la mort").

    Cela dit , la damnation "éternelle" existe aussi au niveau de la personne individuelle... le livre de Melville, "Pierre ou les ambiguïtés" commence si je me souviens bien par :

    "O toi, malheureux, à qui la vérité, en ses premières vagues, n'apporte que des épaves"

    Eh bien le "damné" est celui qui ne voit jamais venir ces "épaves", ou bien refuse de les utiliser pour évoluer...celui qui refuse l'oeuvre de la vérité, donc, qui est la "recherche de la vérité".

    la damnation est très réelle, et l'enfer aussi croyez en quelqu'un qui en connait un bout sur la question, cher lecteur... et ils n'ont rien à voir avec les petits diables fourchus qui soufflent sur le brasier ...

    la damnation c'est quand tu te réveilles , toujours à la même heure, avec cette pensée écrasante et destructrice : "j'avais tous les talents et je n'en ai rien fait"

    "aujourd'hui je marche dans Paris les femmes sont ensanglantées,

    c'était, et je voudrais ne pas m'en souvenir,

    c'était au déclin de la beauté"

    et tu pleures tout seul dans le noir, et tu es désolé, et tu voudrais qu' une madone compatissante se penche sur toi, mais tu sais que ce ne sera pas le cas, car tu es allé assez loin dans la destruction des croyances populaires pour savoir que ces fables n'ont aucune réalité.

    tu sais que seul toi peux te sauver et te tirer de cette ornière où tu t'es enlisé de par ta propre faute, de par ta propre lâcheté et pusillanimité, mais cette constatation est impuissante à te donner un coup de fouet pour repartir....parce que tu es si faible, et si impuissant et si lâche et si seul...mais pas encore assez seul hélas, car des gens t'aiment, toi qui es incapable d'aimer personne, d'aimer de façon libre et constructrice, et cela ajoute encore à tes souffrances et à tes tourments, car  tu sais que tu ne peux plus apporter à ces personnes que tu aimes cependant, et qui eux t'aiment et comptent sur toi, que tu ne peux plus leur apporter que ruine et tourments.

    "et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie

    ta vie que tu bois comme une eau-de-vie"

    et tu voudrais n'être pas là, n'être jamais né, mais c'est impossible , d'une impossibilité qui dépasse de loin les impossibilités des aopries et paradoxes logiques traditionnels : car ta souffrance, qu' il t'est impossible de "mettre à distance", est la preuve de cette impossibilité radicale de "sortir de l'enfer".

    Dans le film "The box", c'est le passage où le couple voit inscrit sur le pare brise de sa voiture : "No exit"

    "C'est le Non qui brûle dans l'enfer" dit Angelus Silesius.

    il est donc très simple de sortir de l'enfer : on en sort par un "oui" !

    seulement le "damné" ne peut plus dire "oui", à rien, car cela impliquerait qu'il acquiesce à sa souffrance, à la tunique de Nessus qui le brûle à l'intérieur...et cela, il en est incapable.

    C'est cela, la damnation "éternelle", et croyez moi, c'est un danger qui nous guette tous.

    quant au salut "éternel", je ne peux mieux faire que d'indiquer l'endroit où l'on en parle le mieux : c'est le fameux livre V de l'Ethique de Spinoza...


    votre commentaire
  • Vous êtes un jeune couple BCBG, "middle class", aimant le confort, les voyages, gagnant bien sa vie mais toujours à court d'argent ; un beau jour, un inconnu inquiétant débarque chez vous et vous propose de vous donner un million de dollars en petites coupures, mais cela a un prix : un inconnu devra mourir en échange.

     Vous ne devez en parler à personne, surtout pas à la police, c'est à vous deux de prendre la décision, l'inconnu vous laisse une boîte munie d'une clef et d'un bouton, vous avez 24 heures pour vous décider : soit vous pressez le bouton, ce qui signifie que vous acceptez le million de dollars...

    soit vous refusez...

    dans tous les cas, l'inconnu reviendra dans 24 heures, avec une valise d'un million si vous avez pressé le bouton, ou bien pour reprendre la boîte et la donner à un autre couple, qui sera "testé" lui aussi.

    Voilà....c'est tout...vous avez le scénario de départ de "The BOX" : un chef d'oeuvre absolu !

    Oui, je dis bien un chef d'oeuvre, et un film qui élève l'âme, car il place chacun en face de la siginification réelle de la vie, de toute vie humaine, sa signification tragique.

    "Nous sommes embarqués" disait Sartre...

    quelle drôle d'époque , voila que les cinéastes américains se mettent à aimer Sartre !

    Mais il est vrai que ce dernier était plus chrétien que l'on ne pense généralement, et surtout qu'il ne le pensait lui même....

    Car la tragédie, c'est celle ci : "nous sommes embarqués", cela veut dire que nous sommes tous obligés de choisir, entre le Bien et le Mal, entre la Lumière et les Ténèbres, entre la damnation éternelle et le salut éternel.

    Vous riez ? vous dites qu'on dirait un discours de Bush ? vous avez raison, mais reste à savoir ce que l'on met sous le nom de "Bien" et de "Mal"....

    Badiou appelle cela un "point" : nous rencontrons un "point" quand le monde se présente à nous sous les espèces du Deux : un choix suprêmement sérieux, qui engage non seulement la vie personnelle mais l'humanité elle même, le devenir de l'Esprit, et peut être plus....et un choix irréversible.

    Ce n'est à mon avis pas un hasard si le mari est un scientifique de la NASA, et si le film se passe en 1976 et concerne un couple de trentenaires, donc nés dans l'immédiat après guerre...

    Qu'est ce que cela veut dire ?

    Que certes l'humanité, lors des deux guerres mondiales, a été confrontée à des souffrances inimaginables, mais surtout à un point, à un choix qui l'engageait elle même dans son devenir historique et spirituel.

    Nous savons maintenant qu'elle a réussi à éviter (provisoirement) la "damnation", qui aurait été le choix du nazisme et la victoire définitive de celui ci.

    Seulement à l'humanité qui suit, la nôtre donc, celle qui est née "après" et a été confrontée, sans avoir la liberté de choisir, aux conséquences des "choix" de la précédente, à nous donc est dévolu un autre "point", un autre choix qui est en fait le même !

    certes l'Histoire ne repasse pas les plats, mais les choix  s'ils sont sérieux, ont des conséquences, qui engagent les époques ultérieures.

    Or en 1939-1945, l'humanité (occidentale)  n'a pas choisi réellement la voie du Bien et de la Lumière : elle a certes combattu le nazisme (et l'a vaincu, heureusement, mais ce fut au prix de pertes et des destructions effrayantes, qui auraient pu être évitées si l'on avait stoppé hitler quand c'était encore possible, en 1936 par exemple ), mais en endossant certains de ses travers et de ses "péchés" contre l'Esprit.

    des Signes de cela ? des preuves ?

    Les Alliés savaient dès 1943 ou même avant ce qui se passait dans les camps d'extermination, ils auraient pu l'empêcher, au moins partiellement, ils n'en ont rien fait, car cela eût été trop coûteux et dangereux pour leurs armées et leurs économies.

    le partage du monde à Yalta en est un autre signe... tout de même que la destruction complète de l'Allemagne (Dresde, etc..) ou du Japon : les techniques employées étaient dignes de celles des nazis...et que l'on pense aussi au livre de Stig Dagerman : "Automne allemand", ce qui s'est passé en 1946 sous la gestion des quatre puissances victorieuses (USA, URSS, France, Grande Bretagne), les civils allemands affamés délibérément, les femmes allemandes massivement violées (par les russes) ou forcées à la prostitution par les soldats "démocratiques", rien que pour pouvoir manger et nourrir leur famille, la vie de ces pauvres gens dans les caves, avant l'été 1947 où la pluie de dollars du Plan Marshall commença de se déverser, pour éviter que les Allemands ne choissisent tous les communisme...

    et après, les crimes du communisme, mais AUSSI de l'Occident "démocrate", l'intervention de la CIA en amérique latine contre les révolutions, pour soutenir des régimes corrompus et monstrueux, le Vietnam et les bombardements massifs au napalm effectués par l'US Air force dans les années 60, qui s'apparentent à un génocide...

    Il y a toujours des conséquences : et c'est nous qui devons faire face aux conséquences des choix qui ont été faits!

    Exemple : si les Alliés avaient fait ce qu'il fallait pour empêcher la Shoah, peut être l'Etat d'Israel n'aurait il pas été créé, ou bien pas de la façon dont il l'a été, et nous n'aurions pas une guerre mondiale sur les bras...

    Mais je parlais du "péché contre l'Esprit" du nazisme, qui a été "partagé" par l'Occident démocratique victorieux de la Bête.... quel est il, ce péché contre l'Esprit, le seul qui ne sera pas pardonné d'après l'Evangile ?

    Il est, tout simplement, de choisir la voie de la puissance techno-scientifique contre la voie du perfectionnement de la conscience humaine : la voie de la force temporelle contre la voie de l'"éternité de l'Esprit".

    C'est aussi pour cela, à mon avis, que le film est censé se passer en 1976 : quand  la mondialisation sous la forme que nous lui connaissons (celle du chaos complet) est devenue irréversible !

    Comme nos aïeux en 1939, nous sommes confrontés au Mal, et devons choisir, car le non choix, le choix de la passivité et de la lâcheté, de la collaboration implicite avec "ce qui se passe" est aussi un choix.

    Soit nous pressons le bouton, disant "Amen" à la mondialisation et à l'islamisation, soit nous refusons, mais alors nous devons en supporter les conséquences, qui bien souvent sont la "mise au ban" de la société..

    Il ne s'agit pas ici d'une émission de télé réalité, du type "C'est mon choix" ou autre....

    et c'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles ce film est admirable : il redonne du poids à notre vie, à notre "conscience", du moins pour ceux d'entre nous pour lesquels ces mots ont encore un sens...

    NON, la vie, la vie humaine, n'importe quelle vie humaine, qu'elle finisse à 20 ans ou à 80, ne se limite pas , ni même ne consiste principalement en, les plaisirs, la consommation, l'argent, le travail, les vacances, les voyages, ou l'amour (l'amour physique et psychologique, l'amour humain, trop humain)...

    Est ce banal, commun, "neuneu" de dire cela ?

    Eh bien oui ! je l'accepte !

    Certes, la déconstruction, ou plutôt la destruction du sens, de tout sens, a eu lieu, opérée par l'Aufklärung et ses successeurs aux 19 ème et surtout au 20 ème siècle.

    Il fallait que cette destruction ait lieu, et elle n'a été rendue possible QUE par l'émergence de la science moderne, qui a radicalement "désenchanté" l'univers en supprimant les "sphères planétaires" de la conception aristotélicienne.

    Pourquoi fallait il qu'elle ait lieu ?

    parce que le sens de la vie humaine, de toute vie humaine, est au delà de tout ce que nous pouvons en dire ! sinon nous tombons dans l'idolâtrie anthropomorphique!

    Voir Wittgenstein : Tractatus logico-philosophicus :

    6.41 The sense of the world must lie outside the world. In the world everything is as it is, and everything happens as it does happen: in it no value exists--and if it did exist, it would have no value. If there is any value that does have value, it must lie outside the whole sphere of what happens and is the case. For all that happens and is the case is accidental. What makes it non-accidental cannot lie within the world, since if it did it would itself be accidental. It must lie outside the world. 

    6.521 The solution of the problem of life is seen in the vanishing of the problem. (Is not this the reason why those who have found after a long period of doubt that the sense of life became clear to them have then been unable to say what constituted that sense?) 

    le sens du monde doit être hors du monde. Dans le monde (i e : tout ce qui arrive) tout est comme il est, tout arrive comme cela arrive; en lui il n'y a pas de valeur, et si une valeur existait dans le monde elle n'aurait aucune valeur. S'il y a une valeur qui ait de la valeur, elle doit se trouver en dehors de la sphère totale de tout ce qui arrive et "est le cas". Ce qui la rend non accidentelle (non contingente) ne peut pas exister dans le monde, sinon ce serait aussi contingent

    la solution au problème de la vie se remarque à  la disparition de ce problème ; n'est ce pas là la raison du fait que ceux qui , après une période prolongée de doute et de dépression, ont trouvé que le sens de la vie redevenait clair pour eux, n'ont jamais pu dire ce qui constituait ce "sens" ?

    Et cette destruction opérée par la science moderne, elle n'était qu'une poursuite du christianisme par d'autre moyens !

    J'ai souvent dit ici, en résumant la pensée de Kojève par exemple, que les fondateurs de la science moderne, les Copernic, Galilée, Descartes, étaient tout sauf antichrétiens : c'est dans le but de christianiser définitivement l'intelligence, que Copernic opère sa révolution !

    Ce post est assez long, je reviendrai sur ce film splendide car il le mérite... mais qu'il me soit permis de finir sur cette nécessité du choix fondamental, du "point" auquel nous sommes confrontés, nous les hommes de ce début du 21 ème siècle, nous qui, cela devient de plus en plus clair, sommes soumis à la plus terrible dictature de tous les temps, la dictature mondialisée du Gestell, qui veut soumettre ce que l'homme a de réellement divin, l'intelligence, aux impératifs de l'espèce, en transformant l'homme en fourmi ou en termite, une dictature qui même si elle se proclame héritière du christianisme est antichrétienne au plus haut point, comme l'était le nazisme dont elle a hérité la violence, en la rendant simplement plus sournoise:

    ce choix ultime, ce "Jugement dernier" des derniers Temps, il doit s'opérer entre le christianisme, c'est à dire le Bien, la Lumière de la liberté de conscience, et le Mal
    Absolu : l'Islam, qui est aussi, cela a été démontré sur ce blog, l'athéisme radical prenant la forme d'un paganisme sacrificiel et sexuel infâme.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique